1.3. L’école et les processus de changement : les nouvelles valeurs.

Chaque société a ses besoins basiques qui sont liés à ses valeurs et sa culture, et celles-ci sont influencées par des paradigmes qui orientent les processus de changement. Les paradigmes d’orientation de la post-modernité ont comme principes l’incertitude, la flexibilité, le relativisme, l’ambiguïté, la mobilité organisationnelle et la réduction du temps. Ces valeurs entrent en conflit avec celles qui furent créées dans la modernité comme le progrès, la raison, la science, l’ordre et la sécurité.

Pour Plaisance in Houssaye (1999), tout acte représente une valeur, ou peut être analysé par une valeur, et celles-ci conduisent tout normalement à des conflits. Il distingue trois aspects qui doivent être considérés en éducation : l’objectif (pour quoi ?) les moyens (grâce à quoi ?) et les critères (en fonction de quoi ?).

Tout changement social porte des valeurs implicites, qu’elles soient d’intérêt social, commercial ou de marketing. Habituellement il existe des pressions pour que l’école incorpore ces nouvelles valeurs dans les curricula, mais ceci, elle ne peut le faire sans les questionner. L’école doit savoir les identifier, connaître leur origine, les conséquences, les axes de priorité et surtout les implications qu’ils portent.

Nous pouvons adhérer aux processus des changements sans perdre de vue que cela fut construit historiquement, et cette position nous conduit parfois à un conflit de perspectives. Une des caractéristiques principales des pays développés est la rapidité avec laquelle se réalisent les transformations dans leurs institutions. En ce que se réfère aux personnes et aux organisations sociales, les transformations ne peuvent se produire à la même vitesse que dans le monde de la production. En effet il entre en jeu de multiples facteurs d’ordre personnel et social : croyances, valeurs, désirs, résistances, pouvoir. A travers l’école se transmettent des valeurs accumulées socialement et celles-ci offre l’opportunité d’un dialogue avec ces nouvelles valeurs qui sont en train d’émerger. Comme l’explicite Legrand cité par Houssaye (1999) l’école devrait:

‘« Promouvoir le maximum d’élève au niveau de culture nécessaire à une démocratie de citoyens responsables ... des citoyens capables de juger, de discuter ensemble ... » (Houssaye 1999, p.23).’