1.3.2. L’école : un espace d’éducation, de formation et de dialogue social.

‘“A educação que se impõe aos que verdadeiramente se comprometem com a libertação não pode fundar-se numa compreensão de homens como seres “vazios” a que o mundo “ encha” de conteúdos não pode basear-se numa consciência espacializada, mecanicista compartimentada, mas nos homens como “corpos conscientes” e na consciência como consciência intencionada do mundo. (Freire, 1994, p. 67).’

Une caractéristique imprescriptible que l’école doit considérer, est que les élèves et les enseignants sont des sujets historiques et des sujets impliqués dans les processus d’enseignement et d’apprentissage. Quand nous nous référons au terme sujet, ceci implique en intention et en action, quelqu’un qui fait partie du processus sous une forme active. Les êtres humains apportent avec eux des expériences qui résultent d’un processus de construction à partir de leurs interactions avec le monde et avec d’autres sujets. Ces expériences sont actualisées et rénovées à chaque expérience en produisant un processus de développement.

Les actes humains sont chargés d’intentionnalité, car ceux-ci ont à voir avec les valeurs, les interactions, les relations que ceux-ci établissent avec le monde et les êtres. Selon Freire (1994), nous devons être des corps conscients, nous devons connaître les dimensions de nos actes.

Dans la société de la connaissance et de l’information, quelques habiletés et connaissances sont privilégiées et sont des attributs indispensables aux nouveaux pré-requis de l’emploi tel que la rationalité technique et scientifique, la convivialité, l’efficacité, l’innovation, l’usage des technologies, la connaissance des langues.

Nous inaugurons une nouvelle ère des perspectives éducatives, cependant nous avons l’impression que les valeurs universelles de l’éducation sont dépassées par la nécessité de répondre aux défis basés sur la rationalité technique, et qu’en même temps que nous percevions une avancée, nous ressentons un recul. Cela nous incite donc à préserver un peu de notre histoire sous peine de perdre nos références historiques, car la société post-moderne est éloignée de ces valeurs en privilégiant le moment, le mouvement et l’innovation, presque pour eux-mêmes.

Les nouvelles technologies et en particulier les TIC ont créé de nouveaux espaces de connaissance et, maintenant hors de l’école, l’entreprise, l’espace familial et l’espace social sont aussi devenus des lieux d’éducation et de formation. Chaque jour davantage de personnes étudient à la maison, accèdent aux cyberespaces de formation et de l’apprentissage à distance, cherchent au-delà de l’information immédiatement et traditionnellement disponible, par l’intermédiaire des réseaux d’ordinateurs interconnectés, des services qui répondent à leurs demandes de connaissance.

Il ne s’agit pas là d’une réflexion nouvelle. Elle a été déjà conduite, depuis longtemps, dans les milieux éducatifs. Mais par-là, nous aimerions renforcer la permanence de son importance actuelle avec la complexité sociale qui se développe. Nous avons besoin de nouveaux savoirs, de nouveaux outils technologiques dans nos interactions avec le monde et avec les autres, mais nous avons aussi besoin de développer notre capacité de réflexion critique sur la réalité.

L’école est un espace de dialogue social, d’interactions, de production de culture et de connaissance, ayant à l’esprit que son « produit » principal sont les êtres humains avec leurs caractéristiques et leurs expériences diverses et variées. Nous considérons comme nombre d’éducateurs, que l’école est source d’expérience et de savoir. Elle doit donc rendre possible le dialogue entre les être humains et le monde mais aussi entre eux dans la mesure où ils sont partie constitutive de ce monde même. Tout ceci vient s’ajouter aux arguments en faveur de la nécessité de prise en compte de la complexité du monde.

Selon Freire, dont nous reprenons la perspective dans notre cadre théorique, le dialogue est la rencontre des Hommes « médiatisés » par le monde pour l’énoncer, le prononcer (pronunciar).

‘“A existência, porque humana, não pode ser muda, silenciosa, nem tampouco nutrir-se de falsas palavras, mas de palavras verdadeiras, com que os homem transformam o mundo. Existir, humanamente, é pronunciar o mundo, é modificá-lo. O mundo pronunciado, por sua vez, se volta problematizado aos sujeitos pronunciantes, a exigir deles novo pronunciar”. (Freire 1994, p.78 ).’

Par cette citation, nous apportons deux éléments qui nous aident à comprendre la relation de l’Homme avec le monde et le profil des sujets historiquement construits (élève, enseignant, sujet social) : le premier est l’importance accordée au mot comme expression de la pensée ; le second est la production de mots véritables dans le sens du mot qui potentialise l’action. Cependant il n’est pas question d’un quelconque mot, mais bien de celui qui dévoile des logiques, des valeurs, un mot qui éclaire. Nous interprétons ce point de vue dans le sens dynamique de la dialectique réflexion-action-réflexion, noyau de la transformation.