1.3.3. Les nouveaux savoirs utiles à acquérir

Quand nous nous référons au processus d’éducation, nous y incluons l’acquisition de savoirs qui servent à orienter la vie des êtres humains, leurs relations sociales, leur processus de réflexion-action sur le monde.

Selon Larrosa (1999), dans la société actuelle, les savoirs sont essentiellement constitués par la science et la technologie, extérieurs au sujet comme quelque chose d’utile qu’il peut s’approprier au travers des instruments modernes de sélection. Quand nous disons que l’éducation doit préparer à la vie, nous cherchons à nous référer à quelque chose qui va au-delà des savoirs nécessaires aux besoins de base du sujet, aux exigences du marché du travail et aux finalités de l’État. Dans une perspective active et progressiste, la logique du rapport à la connaissance doit être fondée sur les besoins de base du sujet, sur ses compétences cognitives ainsi que sur les aspects contextuels et socioculturels.

Selon Larrosa 1999), un des problèmes de l’éducation coïncide avec une crise de légitimité des savoirs qui sont transmis à l’école, car ceux-ci sont coupés des besoins basiques du sujet qui, par là, perd le sens de l’acquisition même de ces savoirs. Ici nous cherchons à expliciter ce à quoi nous nous référons, à savoir : la forme de sélection des savoirs du curriculum, mais aussi la forme selon laquelle ils sont matérialisés dans la salle de classe, présentés et systématisés. « Car le savoir n’est pas seulement un certain contenu confortablement accepté comme vrai mais aussi, surtout, une délimitation déterminée de la frontière entre ce qui l’on sait, ce que l’on peut savoir et ce qu’il est impossible de savoir et un système de règles qui indique comment faire pour savoir ce qu’on ne sait pas encore ». (Larrosa p.,180 1999)

Selon Houssaye (1999 l’évolution économique pèse de plus un plus fortement sur l’école. Les sociétés industrielles classiques se décomposent et laissent surgir une culture de la communication de plus en plus « branchée » en dehors de l’école. Les nouvelles technologies sont montées à l’assaut des structures éducatives comme la famille et l’école. La culture classique se trouve supplanté par une nouvelle culture technologique. Un nouvel ordre de savoir est né  « éclipsant la raison classique, mettant fin à l’hégémonie des humanités.. » (Houssaye 1999, p.578)

Pour terminer cette réflexion générale sur des questions d’éducation, formation et activité enseignante, nous nous appuierons sur une remarque d’Hannah Arendt, disant que L’éducation doit protéger l’enfant contre le monde, le monde contre l’enfant, le nouveau contre l’ancien, et l’ancien contre le nouveau.