2.1.2. Le Projet d’Éducation au Brésil.

Le système éducatif du Brésil fut influencé par la conception éducative des Jésuites et trouve sa première organisation formelle en 1827. Le 15 octobre 1827 a été institué par la Cour Portugaise au Brésil, une loi pour la création des écoles des premières lettres dans toutes les villes qui avaient une population significative et aussi l’ouverture des écoles pour les filles, mais cette loi n’a pas été mise en oeuvre dans toute sa plénitude.

Dans la Constitution brésilienne de 1988, comme dans toutes les Constitutions des pays modernes, l’éducation est considérée comme un droit pour tous que l’État et la famille doivent rendre effectif en collaboration avec la société. Du côté Pouvoirs publics, ce droit doit être rendu applicable par les différentes sphères gouvernementales (Union, États, municipalités et le District fédéral.) La famille est tenue aussi pour responsable de l’inscription de leurs enfants mineurs dans une école à partir de l’âge de 7 ans. Le sens que donne la Constitution à l’Éducation est explicité par son article 205 où il est réaffirmé qu’elle « a comme finalité le plein développement de la personne, sa préparation à l’exercice de la citoyenneté et sa qualification pour le travail. »

Dans le système des lois et décrets qui organise le système éducatif, LDB de l’Éducation (Leis Diretrizes e Bases da Educação), la Loi 9694/96 du 20 décembre 1996. reprend le terme éducation dans un sens plus ample dans la mesure où il est considéré que les processus de formation peuvent se produire dans la vie familiale, dans la convivialité humaine, dans les institutions d’enseignement et de recherche, dans les mouvements sociaux et les organisations de la société. Les principes qui orientent l’Éducation nationale, qui sont établis dans la Constitution de 1988 dans les articles Art.206, I à VII, sont repris et étendus par les lois LDB dans les articles Art. 3°, I à XI. Ceux-ci définissent les bases de l’orientation de l’organisation et de la structuration du système éducatif brésilien selon les axes suivants :

I. Égalité des conditions d’accès et de maintien à l’école (igualdade de condições de acesso e permanência na escola);

II. Liberté d’apprendre, enseigner, chercher, et divulguer la culture, l’art et le savoir (liberdade de aprender, ensinar, pesquisar e divulgar a cultura, a arte e o saber);

III. Pluralisme des idées et des conceptions pédagogiques (pluralismo de idéias e concepções pedagógicas);

IV. Respect de la liberté et considération pour la tolérance (respeito à liberdade e apreço à tolerância);

V. Coexistence des institutions d’enseignement publiques et privées (coexistência de instituições públicas e privadas de ensino);

VI. Gratuité de l’enseignement publique dans des établissements officiels (gratuidade do ensino público em estabelecimentos oficiais);

VII. Valorisation du profesionnel de l’éducation scolaire (valorização do profissional da educação escolar);

VIII. Gestion démocratique de l’enseignement publique, sous la forme de cette loi er de la législation des systèmes d’enseignement (gestão democrática do ensino público, na forma desta lei e da legislação dos sistemas de ensino);

IX. Garantie d’un standard de qualité (garantia de padrão de qualidade);

X. Valorisation de l’expérience extra-scolaire (valorização da experiência extra-escolar);

XI. Liaison entre l’éducation scolaire, le travail et les pratiques sociales (vinculação entre a educação escolar, o trabalho e as práticas sociais).

Le principe de flexibilité est intégré à la conception même de cette nouvelle loi au travers de la présence de divers dispositifs appuyés sur la définition des grandes lignes de l’éducation brésilienne et qui cherchent à offrir une large marge pour l’accueil des particularités de la Fédération et de la capacité innovatrice des systèmes.

Les concepteurs de la réforme brésilienne ont explicité ces lois d’orientation du système éducatif par la rédaction de textes, dénommés Parâmetros Curriculares Nacionaux – PCN qui constituent une référence nationale, non en tant que programmes à suivre mais plutôt comme des recommandations à l’intention des professionnels de l’école et des institutions gestionnaires de l’Union, des États ou des municipalités. Le gouvernement fédéral assume la fonction de législateur et régulateur de l’éducation nationale. C’est aussi à ce niveau que se situe la gestion des universités fédérales, des centres fédéraux et de quelques écoles classées comme modèle dans différents états telles que les collèges d’application ou les collèges militaires. La responsabilité relative aux autres niveaux et modalités de l’enseignement incombe aussi aux états et à leurs municipalités.

À côté de l’organisation de l’accès aux niveaux les plus élevés de l’enseignement, de la recherche et de la création artistique, les états doivent aussi assurer l’accueil des enfants de 0 à 6 ans ainsi que ceux qui sont porteurs de déficience. Ils assurent l’organisation de cours du soir réguliers et de dispositifs d’aide supplémentaire pour la formation au niveau de l’enseignement fondamental. Rappelons aussi que le système d’enseignement brésilien comporte la possibilité d’organiser des dispositifs privés d’enseignement à tous les niveaux. Toutefois cette offre d’enseignement nécessite de se soumettre à un contrôle de l’État-nation qui assure la régulation aux trois niveaux politiques de la fédération, des états et des municipalités. Au niveau des états mais aussi des municipalités ont été instituées des secrétariats d’éducation qui ont l’autonomie quant à la réglementation de quelques points de loi d’éducation pour mettre ses spécificités en oeuvre.