1.4.1.1. Au Brésil

La préparation des enseignants impliqués dans la formation des nouvelles générations a toujours fait partie des attentes des gouvernements du Brésil depuis l’Empire. Le 15 octobre 1827, le Brésil a connu sa première loi d’éducation afin de légaliser la disposition constitutionnelle sur la gratuité de l’enseignement primaire pour les citoyens. Elle avait un caractère national et présupposait que la formation des enseignants incombait aux pouvoirs généraux. Cependant, dans la pratique, la formation des enseignants s’avérait être assumée par les provinces en conséquence de l’Amendement (Ato Adicional) du 12 août 1834. Dès lors, la formation des enseignants pour l’enseignement primaire se réalisait dans les établissements dénommés écoles normales sous la responsabilité des provinces. La première école normale fut créée à Rio de Janeiro en 1835 et par la suite dans les différentes provinces d’autres écoles virent le jour. Cependant leur trajectoire fut perturbée par des mouvements de création puis de fermeture. Ce n’est qu’à partir de 1870 qu’elles parvinrent à s’établir plus solidement avec l’appui des idées libérales de démocratisation et l’obligation de l’enseignement primaire. Cette structure ne fut pas remise en cause par la République qui est allée plus en avant dans le processus de décentralisation justifiée par le pacte fédératif. Chaque état, unité fédérale, a pu créer des établissements tournés vers la formation des enseignants, appelés écoles normales d’état (escolas normais estaduais).Ces écoles aussi appelées cours normal secondaire (curso normal secundário) correspondent au parcours d’un lycée spécialisé dans la formation de maîtres au Brésil, ce qui est également l’équivalent des écoles normales qui existaient enFrance avant la création de l’IUFM Il n’y avait pas une normalisation nationale à ce sujet, il n’existait donc pas un organe central national pour articuler les écoles normales de tout le pays.Le rattachement du cours normal secondaire aux états, en tant que partie de la structure organisationnelle de l’éducation scolaire brésilienne, ne fut pas modifié avec la venue de la Loi Organique de l’Enseignement Normal de 1946 et les textes et lois qui furent élaborés par la suite (Parecer) n° 252/69 du Conselho Federal de Educação (Conseil Fédéral de l’Éducation) ; la Loi n° 5.692/71; (Parecer) n° 349/72 ; ni même l’actuelle LDBN (Lei de Diretrizes e Bases da Educação Nacional) avec sa normalisation. Ceci ne signifie pas que des modifications de contenu curriculaire, de méthode et de structure interne n’ont pas été implémentées.

Après la révolution de 1930, le Ministère de l’Éducation et de la Santé Publique a autorisé le statut des universités brésiliennes sur la base des facultés de droit, d’ingénierie et de médecine, avec la possibilité qu’une d’entre elles remplace la faculté de lettres, sciences et éducation. Ces facultés auraient :comme objectifs spécifiques d’élargir la culture dans le domaine des sciences pures, promouvoir et faciliter la pratique de recherches parmi d’autres aspects. Durant la période appelée República Velha – Vieille République entre (1889 et 1930) d’éloquents débats eurent lieu autour du rôle de l’Union en ce qui concerne les différents aspects de la vie sociale, parmi lesquels la question de la scolarisation primaire et, en conséquence, celle de la formation des enseignants qui travaille à ce niveau furent abordées. De ces débats, il est ressorti la création d’une école normale supérieure (escola normal superior) lors de la révision constitutionnelle de 1925/1926.

Toutefois il faut attendre la Constitution de 1934 pour voir permises les transformations dans la structure des responsabilités des écoles normales de niveau secondaire (escolas normais de nível secundário) en rendant possible que cette formation se réalise aussi au niveau supérieur. L’université du District Fédéral fut la première à organiser l’institut de formation au niveau universitaire et, peu à peu, d’autres cours virent le jour. La USP – Universidade de São Paulo fut successivement transformée en section d’éducation, faculté de théologie, et ensuite, en la section de pédagogie.

En janvier 1946, dans l’esprit de la re-démocratisation politique du pays, il y eut un certain recul par rapport à l’avancée précédente, à savoir la formation des enseignants de l’école primaire au niveau des cours supérieurs, car la Loi Organique de 1946 établit clairement l’école normale comme une branche de l’enseignement secondaire, et laissant la responsabilité de la formation au niveau de la spécialisation en enseignement (especialização em magistério) aux instituts d’éducation.

La loi 4.024/ pas significativement la question des normaliens – normalistas pour l’enseignement primaire, mais la circulaire (parecer) 251/61 met l’accent sur la nécessité d’une formation des enseignants des séries initiales à l’université.

La loi 5.540/68 définit la question des spécialistes – déploient leur activité dans les fonction de l’administration scolaire, de la planification et de la supervision de l’enseignement et de l’orientation des élèves, et, par conséquent, pour lesquels le cours de pédagogie – curso de pedagogia est devenu une base commune de formation.

L’actuelle législation par la Loi LDB 9394/96 a donné une importance significative aux professionnels de l’éducation en leur réservant une section qui les concerne. Dans l’article 62, il est que la formation des enseignants peut être faite par les universités et par les instituts supérieurs d’éducation, restant admise la possibilité que cette formation se réalise dans les écoles normales. Les cours de pédagogie rendent possible une formation étendue autour des questions éducatives tout au long de leur histoire, en intégrant des apports de la sociologie, de la philosophie, de l’histoire, de l’anthropologie, de la psychologie de l’éducation, de l’éducation spéciale (spécialisée), de l’éducation préscolaire, de l’éducation des adultes, de l’éducation populaire, de la dynamique de groupe, de la didactique générale et de la didactique spécifique des disciplines administrées dans l’enseignement fondamental dans la tranche allant de l’éducation des jeunes enfants (educação infantil 6 ans) à la 4ème série (10 ans) Plus particulièrement dans les cours de didactique des disciplines de l’enseignement primaire, les enseignants tentent de prendre en compte la double dimension théorique et pratique à partir d’observations réalisées dans les écoles suivies de discussions en salle de classe sur ce qui fut observé. A la fin de la formation les étudiants en pédagogie font un stage en responsabilité appelé « estágio de regência » en maternelle et à l’école primaire.

Il s’agit, de forme générale, de la base commune de formation donnée dans les cours de licenciatura (la licenciatura au Brésil est composée d’une formation de base générale dans un domaine de connaissance, exemple Chimie, Histoire, Lettres plus les disciplines appelées pédagogiques, comme la didactique générale et spécifique et la psychologie. Pour posséder un diplôme de (licenciatura) il faut le minimum de 4 ans pour la formation générale plus un an de disciplines pédagogiques. Par contre les cours de pédagogie au Brésil sont déjà considérés une licenciatura en pédagogie (parce que la base de la pédagogie c’est l’enseignement) qui les habilite pour l’exercice de l’enseignement au niveau de l’enseignement fondamental, de l’éducation des adultes et de l’éducation des jeunes enfants. Au-delà de ce tronc commun de formation, le pédagogue (qui a une formation en pédagogie) peut encore se spécialiser dans des fonctions d’orientation scolaire (orientador educacional chargé d’un travail d’orientation auprès des élèves sur leur développement et le choix de la profession) ; de supervision scolaire (le superviseur scolaire chargé d’un travail d’orientation et de suivi de la planification et organisation d’enseignement et de la formation des enseignants sur les changements de curriculum, des méthodes d’enseignement et d’innovations dans le processus enseignement-apprentissage) et d’administration scolaire, (la fonction de directeur des Écoles, Collège ou Lycée), chargé du contrôle de l’institution, du projet pédagogique de l’école et de la gestion du personnel et des élèves.