1.4.3. Entrée dans la profession enseignante.

1.4.3.1. Au Brésil

Au Brésil, l’exercice de l’activité enseignante dans les institutions publiques d’enseignement se fait à la suite d’une réussite à un concours public de recrutement. Dans les écoles privées, ce recrutement est réalisé par l’intermédiaire d’entrevues et d’analyses de curriculum scolaire.

Selon Cury (1996), la nouvelle Loi d’Éducation de 1996 a laissé subsister d’anciens problèmes relatifs au niveau de formation dans la mesure où elle laisse subsister trois espaces (Les Universités, les Instituts Supérieurs de Formation de Maîtres et les Écoles Normales) différenciés de formation, en promouvant la dualité légale entre le pédagogue comme spécialiste de questions de l’éducation, et l’éducateur/enseignant chargé de la mise en œuvre des programmes scolaires. En effet cette loi permet encore d’entrer dans la carrière de l’enseignement au niveau de l’enseignement primaire (magistério de primeiro grau nas séries iniciais) avec une formation acquise dans une école normale de lycée (magistério em nível médio). Cependant elle reconnaît la nécessité de la formation de ces professionnels à un niveau d’enseignement supérieur et que cette formation doit être réalisée dans les cours de la licenciatura de Pédagogie dans les universités ou bien dans les Instituts Supérieurs de formation des professeurs. Rendre obligatoire la formation des professeurs brésiliens équivalents aux professeurs des écoles français à un niveau de formation supérieure serait un gain qualitatif, surtout que depuis déjà des années, il existe de nombreux cours de Pédagogie. Force est de constater dans la réalité brésilienne que nombre de municipalités sont encore contraintes de compter sur des professionnels peu formés et qui n’ont pu suivre qu’avec difficulté un cours normal de lycée. Ce fait nous conduit à une réflexion sur la complexité de cette question du recrutement et de la formation des professeurs de l’enseignement primaire brésilien – séries inicias do Ensino fundamental, et met en évidence la nécessité de réalisées des études méthodiques et approfondies sur la formation continuée. Il convient de construire des dispositifs qui leur offriraient toutes les facilités d’accès aux connaissances produites dans les domaines de la pédagogie, de la didactique et de l’éducation afin qu’ils soient aidés dans leur réflexion théorico-pratique et dans leur confrontation aux défis posés dans la salle de classe.

Comme toutes les nations modernes, le Brésil aspire aussi à élever le niveau de formation de ses enseignants. C’est ce qui ressort de l’Article 3 de la LDB14 (Loi 9394/96), dans l’item IV du Plan National d’Éducation – Plano Nacional de Educação (Loi 10.172/2001), qui traite du Magistério na Educação Básica – Professorat dans l’Ecole de Base, réglementé par les circulaires (pareceres) CNE/CP 009/2001, CNE/CP 027/2001 et CNE/CP 028/2001 ainsi que par la Résolution (Resolução) CNE/CP 1/2002, qui définissent que la Formation des Professeurs de l’Educação Básica doit être réalisée au niveau de l’enseignement supérieur dans un cours de licenciatura complète (graduação plena). Cependant comme l’indique les données de Instituto Nacional de Estudos e Pesquisas Educacionais INEP (2003), en 2003 la majorité des professeurs est encore formée au niveau des écoles normales au niveau du lycée.

À ce stade de notre investigation, il nous semble qu’au Brésil tout comme en France, il demeure un certain flou quant au profil le plus adapté de formation des enseignants ainsi quant lieu où doit être réalisée celle-ci. Pour revenir au Brésil avant que de passer à la France, l’analyse du contexte général des cours de formation des enseignants nous conduit à nous confronter à deux réalités pour ce qui concerne l’enseignement primaire – ensino fundamental de 1a a 4a série. D’un côté, nous identifions une pratique pédagogique qui revendique une formation au niveau de l’enseignement supérieur, étant donnée sa complexité, de l’autre, nous pointons une structure d’enseignement qui est caractérisée par un pourcentage élevé d’enseignants n’ayant qu’une formation au niveau de l’école normale de lycée mais un pourcentage non négligeabled’enseignants qui travaillent encore sans formation académique requise par l’habilitation.

Notes
14.

Cf: inciso VII, 9, 13, 43, 61, 62,64, 65 e 67