3.3. Présupposés philosophiques des programmes scolaires et interdisciplinarité

L’interdisciplinarité se présente comme une proposition philosophique dans les programmes scolaires de l’actualité. Selon les études de l’OCDE, elle se présente comme une tentative de restauration des objets d’enseignement en cherchant à rompre avec la fragmentation. Actuellement, même les entreprise s’instrumentalisent de présupposés de l’interdisciplinarité pour diminuer la division et la hiérarchisation des activités. Dans ce sens, elle se présente aussi comme une possibilité de traiter des nouvelles connaissances et comme une possibilité d’innovation. Laderrière (1999) affirme que l’interdisciplinarité se présente avec une force telle dans les programmes par une peur de ne pas pouvoir traiter toutes les nouvelles connaissances.

L’interdisciplinarité se présente dans la politique officielle comme levier d’innovation. D’une part elle pousse le système éducatif à effectuer des changements divers par le biais des enseignant(e)s et de la recherche, d’autre part, elle ne peut pas avoir lieu sans la coopération des enseignant(e)s de diverses catégories de l’enseignement, sans l’appui de l’école, adaptation de la structure, des locaux, de objets et enfin une réévaluation du temps de travail des enseignement.

L’interdisciplinarité requiert aussi une préoccupation avec la formation des enseignant(e)s, le développement d recherches, la prédisposition pour le travail en équipe et l’adoption d’une posture scientifique dans l’approche de la connaissance.

L’âge d’or de l’interdisciplinarité se situe dans les années 60, quand le CERI (Centre pour la Recherche et l’innovation dans l’enseignement) a réalisé une large enquête dans les pays de l’OCDE pour connaître le niveau des activités interdisciplinaires dans des universités. Le résultat de ce travail a été publié dans les années 70, en fournissant un tableau de différentes collaborations entre les disciplines diverses.

Ce type de collaboration peut avoir lieu en différentes dimensions, selon la nature des échanges et de relation établies. Mais nous ne pouvons plus remettre en cause que le travail collaboratif est une « matrice » pour l’architecture d’un travail interdisciplinaire ; Il n’existe pas d’ interdisciplinarité  sans travail en équipe . Nous utilisons la classification de Berger (1972) pour expliquer le niveau collaboratif de ces relations qui sera décrite ci-dessous :

  1. La pluridisciplinarité, entendue comme une simple juxtaposition des disciplines ;
  2. L’interdisciplinarité comme une effective interaction qui rend possible l’enrichissement de chaque discipline et
  3. La transdisciplinarité comme un axiome commun à toutes les disciplines qui arrivent à un stade « sans frontières ».

Cependant Lenoir (cité par Fazenda, 1994), désigne interdisciplinarité instrumentale plus qu’une procédure méthodologique pour résoudre des problèmes. L’interdisciplinarité a des responsabilités en établir une critique à la politique du savoir conduisant à des réflexions sur l’activité sociale.

Pour Sinaceur (1983) la gestion de la complexité sociale et humaine implique dans une nouvelle politique du savoir et dans une modification des pratiques scientifiques ; L’institutionnalisation de la collaboration scientifique fait partie du développement de la recherche et de l’enseignement. Petrie (1986) qualifie l’interdisciplinarité de processus de formation que nécessite de caractéristiques psychologiques particulières telles l’ouverture de l’esprit, goût de la découverte et d’une culture disciplinaire solide.