Hypothèses

Dans l’entretien qu’il nous a accordé le 7 Juillet 2005 le professeur Peter NDUMBE, Doyen de la Faculté des Sciences Biomédicales de l’Université de Yaoundé I affirmait :

‘« Tout ce que nous sommes en train de dire, ce ne sont que de petites contributions à la vérité. Il ne faudrait pas s’attarder sur des cas spécifiques ». ’

Plus loin, il ajoute : 

‘«Dans le sida, les gens ne voient que la surface ; il y en a peu qui rentrent en profondeur pour concilier tout ce qui est dit, chacun voit de manière parcellaire.». ’

A la lumière de cette citation, nous pouvons considérer que les différents discours sur le sida ne sont que des perceptions parcellaires de cette réalité. Cette perception fragmentaire nous situe dans une approche interactionniste où les différents acteurs de la communication sur le sida, contribuent à modeler les formes de sensibilité et de pensée liées à cette pandémie. L’approche interactionniste nous amène, en nous inspirant de Philippe CORCUFF (2002), à retenir comme hypothèse principale que : la diversité des discours sur le sida s’explique par le fait que l’absence d’une solution médicale dans un contexte marqué par la peur, favorise l’émergence des discours alternatifs au discours scientifique orthodoxe. De cette hypothèse principale, nous émettons deux hypothèses secondaires :

  1. Le concept de sida ne se prête pas à une signification précise ; il s’ouvre en conséquence à des interprétations multiples qui sont à la base de la pluralité discursive observée.
  2. Il y a deux niveaux de construction de la réalité du sida : une construction scientifique et une construction populaire