B.4.2- Le sondage par questionnaire

Il s’agit d’un questionnaire élaboré en 2005 sur un échantillon de 50 personnes retenues sur la base du sexe, de l’âge et du niveau l’instruction. Cet échantillon ne permet pas la saisie du sujet dans sa totalité. Le questionnaire nous permet de repérer les messages des acteurs anonymes de la communication sociale sur le sida au Cameroun. Il s’agit des acteurs qui ne bénéficient pas des moyens de communication de masse (médias, conférences de consensus, etc.). Sa construction pensons-nous, conserve sa représentativité aussi bien par rapport à la perception générale que les Camerounais ont du sida, que par rapport à la composition sociologique de cette population. Pour compléter notre quête de représentativité nous avons reparti la distribution de ce questionnaire en fonction d’un certain nombre de sociogroupes. Ainsi certains ont été distribués dans un Lycée (Lycée d’Ekounou-Yaoundé) à l’Université de Yaoundé I, dans l’Eglise Adventiste de Nkolndongo-Yaoundé, à la sortie de la Mosquée de Tsinga-Yaoundé. Nous reconnaissons que ces caractéristiques ne peuvent représenter totalement la complexité de la composition socio-affective de la société camerounaise. Nous pensons toutefois avoir tenu compte des caractéristiques majeures de cette population. En juin 2007, nous avons repris le questionnaire sur le même panel. Sur les cinquante sondés de 2005, seuls 43 étaient en place, les sept autres n’ayant pas été retrouvés. Nous n’avons pas voulu les remplacer par d’autres car notre objectif était d’apprécier le changement d’opinion possible chez les mêmes personnes. De manière générale, les réponses sont sensiblement les mêmes qu’en 2005. Toutefois, de nouvelles formulations ont été enregistrées lors du deuxième sondage de 2007.

Source : Nous même en référence aux résultats du recensement démographique de 1987

Voici disposé devant nous, l’éventail des messages qu’il s’agit maintenant d’isoler, de regrouper, de constituer en séries afin de procéder à des arrangements susceptibles de produire un sens, c’est-à-dire de faire émerger les discours. Nous avons vu précédemment que le concept de sida, tout en étant lui-même creux, exprime une réalité assez floue. En revisitant les trois termes clés de ce concept, nous pouvons, proposer la définition suivante : ensemble des symptômes qui apparaissent suite à l’affection d’un système immunitaire initialement solide ou performant. De cette définition, fusent un certain nombre de questions : D’où vient cette l’affection ? Quels en sont les symptômes caractéristiques? Comment fonctionne-t-elle ? Comment faire pour en venir à bout ? Ces interrogations nous apparaissent comme les principales préoccupations qui motivent la communication sur le sida au Cameroun. Ce sont ces préoccupations qui vont nous orienter dans le repérage de la structuration des discours.