B.2- La prise en charge des orphelins et autres dépendants des victimes du sida

La question des orphelins et autres parents, dépendant des victimes du sida (veuves, cadets, etc.) a préoccupé les organisations non gouvernementales dans la lutte contre le sida au Cameroun. Il était question de trouver à ces personnes, présentées comme sans soutien, un foyer d’accueil et des moyens de survie. Ce domaine qui, à la différence de la prise en charge psychologique ne requiert pas une expertise précise, a laissé apparaître un certain nombre d’organisations non gouvernementales camerounaises. Nous n’en avons pas un recensement car l’aspect quantitatif de ces acteurs n’est pas notre préoccupation. Nous voulons tout simplement relever que de tels acteurs épousent la logique dominante dont ils sont les relais sur le terrain.

Ces actions, aux allures philanthropiques ne sont pas, aussi neutres et autonomes qu’on pourrait l’imaginer. En effet, ces ONG vivent essentiellement avec les aides reçues soit des institutions publiques nationales (CNLS, ministère de la santé publique) soit des missions diplomatiques, soit alors des associations étrangères. Il s’en trouve une concordance idéologique reposant sur la logique dominante qui postule que le sida est une maladie infectieuse due à un virus (le VIH) et qui se transmet soit par le sexe, soit par le sang soit alors par le canal mère-enfant. Cette même logique admet par ailleurs que la prévention par l’usage des préservatifs, la non utilisation en commun des objets tranchants, et la prise des antirétroviraux constituent les seuls moyens de lutte efficaces. C’est ce discours que les organisations non gouvernementales chargées de l’encadrement des orphelins et autres dépendants des victimes du sida répercutent sur le terrain.