B.3.2- Les Autres religions révélées

Le christianisme n’est pas la seule religion révélée présente au Cameroun ; l’Islam et la Foi bahaïe comptent eux aussi de nombreux adeptes.

- L’islam

Après le christianisme en tant que religion révélée, l’Islam apparaît comme la deuxième grande religion du Cameroun. Elle est particulièrement implantée dans les trois provinces septentrionales du pays et dans le Département du Noun dans l’Ouest du pays. Toutefois, dans le reste du territoire national, les communautés musulmanes sont présentes dans toutes les unités administratives.

Deux principales sectes les chiites et les sunnites coexistent au Cameroun. Contrairement au christianisme, il n’existe pas de lieu de culte spécifique à chacune des deux sectes ; seules les pratiques religieuses des membres permettent de distinguer les uns des autres. Toutefois, au plan social, la grande distinction se fait par rapport à deux grandes communautés ethniques : les Bamoun de l’Ouest et les Peulh du Nord. Cette distinction qui repose beaucoup sur des considérations sociales et culturelles n’a rien à voir avec la religion proprement dite.

L’Islam autant que les Eglises chrétiennes a une grande influence sur ses adeptes. Ces derniers expliquent la vie physique, sociale et spirituelle par ses préceptes. Par rapport aux problèmes de santé ; il est fréquent au Cameroun de voir un musulman rédiger avec du charbon sur une feuille de papier, un verset du coran, le tremper dans de l’eau et boire cette composition pour guérir un mal qu’il ressent. Toutefois, les musulmans en général ne condamnent pas les soins médicaux. Ils fréquentent aussi bien les hôpitaux que les guérisseurs traditionnels comme tous les autres Camerounais. Cependant, une erreur attribue aux voyants et autres tradipraticiens le titre de marabout qui en réalité désigne plutôt un moine ermite, un Saint de l’Islam ou, par extension, un enseignant, équivalent de catéchiste chez les chrétiens. Pour Monsieur TAGANG Souleymanou (17 ans de pratique musulmane), la confusion viendrait de ce qu’il existe dans l’islam une médecine prophétique la Ruqyah, exercée par des érudits et pieux musulmans. Il apparaît, à travers ces explications, que l’islam admet que la maladie, en tant que dysfonctionnement organique peut se guérir en associant la foi à des thérapies proposées aussi bien par la médecine moderne que par la médecine traditionnelle. Pour Souleymane, il est admis par l’Islam qu’un verset de Coran rédigé sur un morceau de papier soit associé par exemple à certaines plantes médicinales et administrés à un malade.

En somme, il apparaît que l’Islam est un important acteur de la communication sociale au Cameroun. Il jouit d’une autorité morale et d’une compétence spirituelle comparables à celles mises en relief chez les chrétiens.