C.2.1- Les musiciens

Au Cameroun le musicien a un statut social quelque peu ambigu ; il suscite l’admiration comme vedette mais la société ne lui accorde pas trop de respect en tant que professionnel. Certes, il y a le cas de NKOTTI François devenu maire de Souza, sa Commune d’origine, mais ce cas unique ne saurait permettre une généralisation. Ses électeurs n’ont d’ailleurs pu lui accorder qu’un seul mandat Pierre MOUKOKO de son nom d’artiste Peter MOUKOKO avait dû faire interdire la diffusion de ses morceaux à la radio nationale une fois entré dans le gouvernement. Il apparaît là que le statut du musicien ne suscite ni crainte, ni révérence. Mieux, l’attitude de ce haut fonctionnaire laisse penser que le statut de musicien est réducteur et déshonorant.

Toutefois, il importe de relever qu’à côté du statut du musicien, l’œuvre musicale a elle-même un statut particulier. Si NKOTTI François n’a pu renouveler son mandat électoral, il n’en demeure pas moins que ses chansons restent admirées et écoutées avec plaisir.

En définitive, le statut du musicien se meut entre le peu de considération sociale que lui accorde le public, et la fascination apparemment contradictoire que ce même public lui exprime comme vedette. Cette ambivalence du statut du musicien dépend de la perspective prise en compte. C’est dans le champ politique que le musicien est peu valorisé alors que dans le champ culturel il suscite la fascination. Il s’en dégage que le musicien n’a pas d’autorité dans la société camerounaise. Cependant, grâce à son art et grâce à l’identification qu’induisent les textes de ses compositions musicales, il jouit d’une importante capacité de persuasion.