E.1.2- Les messages de prévention de la stigmatisation

Au-delà des messages portés sur l’évitement du sida et ceux qui orientent l’action sur le dépistage, certains autres messages du CNLS s’orientent vers l’espoir ou au contraire, la stigmatisation.

Les messages d’espoir sont axés sur les personnes considérées comme déjà atteintes. Il pourrait s’agir des séropositifs ou des malades déclarés. Ces messages sont en contradiction totale avec les premiers messages de sensibilisation. Le message qui dit : «Etre séropositif n’est pas être condamné » est en contradiction avec celui de première génération qui affirme : « Avec le sida, les portes du cimetière sont grandement ouverte  ». Cependant, entre ces deux types extrêmes se trouvent des messages intermédiaires. Il en est ainsi de celui qui dit : « Vivre avec le vih : utopie d’hier réalité d’aujourd’hui. Etre séropositif n’est plus une fatalité ». Ce message intermédiaire laisse percevoir une mutation, une progression des convictions. Il permet de comprendre qu’entre les deux positions extrêmes une situation a permis de changer de convictions. Le problème c’est que tous ces trois types de messages restent émis au même moment, les précédents n’étant pas soustraits de l’espace de communication. Plutôt que de se substituer, ils créent plutôt une espèce de confusion par effet de superposition.

Au-delà des messages d’espoir, certains autres messages du CNLS sont orientés contre la stigmatisation. Il est clair qu’avec les premiers messages de sensibilisation qui ont suscité la peur du sida, les séropositifs ont été perçus comme des  « transmetteurs de mort ». Les malades étaient ainsi abandonnés par les parents dans les hôpitaux ; même le personnel soignant s’en méfiait. Une séropositive internée au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yaoundé en 2003 affirme qu’elle surprenait des infirmières qui venaient guetter dans sa chambre comme si elle était un objet de curiosité. Il est évident qu’une telle attitude ne peut rassurer le malade.

Les messages de stigmatisation tentent de faire admettre à l’opinion ainsi constituée, que les séropositifs et les malades déclarés du sida ne sont pas à éviter, mais à encadrer. Vingt un messages des deux cent vingt cinq du CNLS vont dans ce sens. Le message qui dit : « Je suis solidaire des PVVs et pour cela, je dis Non à la discrimination ; non à la stigmatisation ; non à l’exclusion sociale ; oui à la vie ; oui à l’intégration sociale », exprime pleinement ce problème.