A.1.2- Du monôme sida au binôme vih/sida

- La deuxième référence est le binôme Vih/Sida. Contrairement à la volonté marquée dans les premiers messages pour la substantivation du sigle SIDA, ceux de la deuxième génération se caractérisent par l’association au terme sida, un autre, vih. Il s’agit de la période survenue après les années 83-84 considérées comme celles de la découverte du vih admis par le discours dominant comme virus du sida. A travers ces messages, il apparaît comme une volonté de montrer que le vih est un virus qui peut se transmettre à travers les secrétions sexuelles et le sang. Au plan purement grammatical, la particule vih est initialement exprimée comme un sigle pour dire virus d’immunodéficience humaine. Par la suite, ce sigle sera lui aussi substantivé. Il y a là, le même processus de passage de l’inconnu, à l’apparente maîtrise pour aboutir à une meilleure compréhension de cet agent pathogène.

La juxtaposition et non la fusion des deux particules sida et vih laisse apparaître deux situations voisines mais non fusionnées. Il ne s’agit pas, comme dans le cas des affections telles que la tuberculose, le paludisme, la lèpre et les autres affections dans lesquelles l’agent pathogène fait corps avec l’affection. Depuis l’apparition de la particule vih, coexistent deux réalités jumelles certes liées mais apparemment autonomes. Ces messages ne sortent par totalement de la logique des premiers. Toutefois, ils mettent un accent particulier sur l’usage du condom. Dans la réalité, les messages de cette catégorie peuvent se subdiviser en deux mouvements : ceux qui promeuvent l’usage préventif du préservatif et ceux qui insistent sur le dépistage. Les messages qui mettent l’accent sur le dépistage introduisent la notion de prise en charge qui elle, laisse progressivement émerger l’idée de traitement possible du sida.