B.2.2- Les discours des dissidents opposés à l’hypothèse virale

Bien qu’opposés à l’hypothèse virale du sida, les chercheurs dissidents de cette deuxième catégorie font eux aussi un distinguo entre l’épidémie du sida et ce qui pourrait être considéré comme la cause. Par rapport à l’épidémie, ils admettent, à l’instar des discours dominants et ceux des chercheurs dissidents adeptes de l’hypothèse virale, que le sida est né aux Etats-Unis. Ils n’en font pas cependant une préoccupation majeure. Toutefois, à la différence des discours dominants et ceux des chercheurs dissidents adeptes de l’hypothèse virale, ils s’intéressent plutôt à l’émergence de l’hypothèse virale du sida. Dans ce sens, c’est le discours que tiennent les officiels sur le sida qui les préoccupe. Dans ce sens, les chercheurs dissidents opposés à l’hypothèse virale du sida affirment que l’hypothèse virale et contagieuse du sida est née de la volonté des chercheurs (officiels) de l’institut Gallo de « justifier les budgets colossaux » qu’ils avaient consommé dans le cadre de la recherche sur les cancers. C’est dans ce sens qu’Etienne De HARVEN déclare que « Gallo découvre le sida pour justifier les budgets fédéraux considérables » Le terme « découvre » ici semble prendre le sens d’invention.

En tant que conditions d’émergence, les chercheurs dissidents opposés à la thèse virale affirment que le sida résulterait de la pauvreté dans la mesure où la malnutrition, les infections multiples, les drogues, les stress permanent, les transfusions sanguines répétées et la prise chronique des antibiotiques sont liés dans la plupart des cas à la pauvreté. L’ex-président sud-africain Tabo MBEKI, bien que faisant partie des officiels, rentre dans ce type d’acteurs de la communication dans la mesure où il affirmait en 2000 au symposium de Durban que le sida est une maladie de la pauvreté et que pour en venir à bout, il faut lutter contre la pauvreté.