C.2- Le discours sur la géopolitique

La définition usuelle de la géopolitique présente cette discipline comme l’étude des rapports entre les données naturelles de la géographie et les politiques des Etats. Par données naturelles de la géographie, il faut entendre certes des données climatologiques mais davantage les données matérielles qui constituent les ressources économiques des Etats. Il se trouve malheureusement que les Etats qui disposent de beaucoup de ressources naturelles sont dépourvus des technologies qui leur permettent d’exploiter ces ressources. A l’inverse, ceux qui disposent des technologies et mêmes des moyens financiers sont dépourvus des ressources naturelles. Quand ces pays dits développés ou avancés en disposent, ils en font l’économie, préférant importer à faible coût dans les pays pauvres.

Dans le fond, les relations internationales, fondées sur la gestion des ressources naturelles des Etats sont plus complexes. Grâce ou à cause d’un système d’accords (bilatéraux et multilatéraux) dont certains sont gardés secrets, la gestion des ressources naturelles n’obéit pas toujours aux principes économiques. Les Etats puissants ont souvent tendance à « dicter » leurs principes aux Etats faibles. Telle est la perception qui transparaît dans le discours géopolitique des Etats faibles, le cas des ex-colonies, vis-à-vis des anciens colonisateurs. Tel apparaît aussi, de manière générale, la perception des pays sous-développés (le Sud) vis-à-vis la superpuissance américaine en particulier et du monde occidental (le Nord) en général.

Dans la fin des années 70 et au début des années 80, au moment où apparaît le sida, le monde est divisé en deux grands blocs idéologiques sous la coupole de deux superpuissances : les Etats-Unis d’Amérique (USA) et l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS). Les deux blocs, à travers leurs leaders, s’accusent mutuellement d’exploiter les Etats faibles. Il apparaît ainsi deux axes d’accusations croisés. Sud-Nord et Est-Ouest.