B.1.4- La transmission de la mère à l’enfant

L’hypothèse de la maladie infectieuse transmissible par le sexe et par le sang s’appuyait sur les savoirs accumulés sur les comportements des adultes. Les symptômes initiaux avaient été observés eux aussi chez des adultes. De manière implicite, le sida était perçu comme la maladie des adultes. Toutes les campagnes d’information organisées au début des années 80 portant aussi bien sur les professionnels de la santé que sur le grand public n’abordaient que les comportements d’adultes (abstinence, fidélité, condom et bien après, usage personnel des brosses à dents et des objets tranchants).

Plus tard les constats faits sur des cas d’enfants atteints de sida ont contraint les officiels à trouver d’autres explications. Par rapport aux savoirs disponibles, on retiendra entre autres que lors de la parturition la femme saigne. Le sida se transmettant par le sang, il est théoriquement possible que la mère transmette la maladie à l’enfant à ce moment. Il suffirait alors que le bébé ait une lésion quelque part ou à travers le cordon ombilical. Dans le même sens, le fœtus est relié à la mère pendant la grossesse par le cordon ombilicale à travers lequel transitent les éléments nutritifs nécessaires à sa vie et à sa croissance. Certains y ont vu un moyen de transmission du virus de la mère à l’enfant. D’autres spécialistes ont évoqué la possibilité de transmission par le lait maternel qui est une sécrétion physiologique, donc susceptible de transmettre la maladie. Il s’opère dès lors, une modification de l’hypothèse de base par l’adjonction de la transmissibilité de la mère à l’enfant.