Aspects pratiques

Les méthodes de l’histoire de l’art qui prennent en compte les cadres historiques, esthétiques et culturels pour éclairer la problématique, certaines notions de philosophie (sur l’art, l’esthétique, et la perception), d’anthropologie et de sociologie (sur les pratiques culturelles et sur les usages sociaux dans les populations africaines) aideront à comprendre ce qui définit l’individu et son double, mais aussi les individus au sein des populations locales. Le domaine du portrait d’Afrique ayant été abondamment documenté sous l’aspect des pratiques sociales et sous celui de l’histoire des photographes et des photographiés, l’accent sera mis sur les critères artistiques (techniques, formels et esthétiques) et sur les motifs culturels probables qui entrent dans l’élaboration des images. Ce parti pris respecte toutefois les objets, tels qu’ils sont considérés dans leur culture d’origine. Il ne sera pas question de parler uniquement d’un artefact à vocation esthétique ou d’une preuve de la modernité d’une société, ni d’une image documentaire d’un monde en mutation. Ces photographies ont des significations plus complexes.Elles apparaissent dans l’abondance d’informations susceptibles d’animer une grande diversité d’analyses.

Les représentations du double dans les portraits de studio des photographes d’Afrique de l’Ouest exigent un travail méthodologique préparatoire de défrichement des informations sur les notions de photographie, sur les arts d’Afrique, sur les questions de représentation et d’esthétique. Elles nécessitent également un travail d’analyse des textes sur le double et sur la gémellité non pas entendue comme son corollaire mais comme l’un de ses aspects. Le double, dans cette étude, n’est jamais assimilé ni réduit au seul couple gémellaire. La bibliographie s’en fait l’écho et les premières recherches en France sont allées dans ce sens. Une lecture abondante d’ouvrages23 et des recherches sur Internet24 ont fourni la base des connaissances sur l’actualité des publications et sur les problématiques en cours. Elles ont aussi permis de constituer des fiches succinctes sur quelques photographes connus ayant effectué des portraits doubles et d’en préparer d’autres avec des grilles de questions qui ont été soumises à tous les interlocuteurs. La grille constituée porte sur la biographie du photographe, son studio, sa clientèle, sur ses pratiques photographiques en général et son approche du double en particulier et sur ses choix esthétiques (les grilles de questions sont présentées dans la partie « Sources »).La recherche sur Internet a donné une assez bonne idée de la photographie africaine. La toile mondiale indique la plupart des expositions, y compris les plus anciennes, fournit les noms de musées, de collections privées et de galeries qui proposent ou possèdent des pièces. Elle permet de découvrir de nouvelles revues qui n’existent que sur Internet, et met souvent à disposition des articles non publiés ou des articles publiés dans des revues étrangères mais inaccessibles dans les bibliothèques françaises.

Notes
23.

Investigations conduites dans les bibliothèques de Paris : Sainte Geneviève, Nordique, Richelieu, Doucet, Langues Orientales, Maison européenne de la photographie ; de Lyon : Musée des arts africains, municipale, universitaire.

24.

Une liste des sites Internet sur la photographie d’Afrique est proposée dans la « Sitographie ».