Présentation de la bibliographie

Les sources historiques, amassées en Afrique de l’Ouest, sont augmentées d’une bibliographie. Elle a été constituée grâce aux centres de recherche et aux bibliothèques de Lyon et de Paris, grâce aux bibliothèques des Centres culturels français de Lomé et de Cotonou, à la bibliothèque du Musée Da Silva de Porto Novo, à celle de la Mission catholique de Mopti et à celle du Musée provincial du Houet à Bobo Dioulasso. J’ai également pu accéder à des articles en ligne diffusés par des sites Internet de bibliothèques situées aux États-Unis et en Grande Bretagne. J’ai ajouté quelques ouvrages comme des livres de contes et des manuels scolaires achetés en Afrique. L’actualité de quelques textes a été vérifiée in situ. Il en a été ainsi pour plusieurs textes d’anthropologues sur les pratiques gémellaires en Afrique de l’Ouest confrontés la réalité empirique des pratiques et des coutumes quotidiennes. Il en a été de même en ce qui concerne la photographie de studio, pour laquelle l’expérimentation personnelle, l’écoute et l’observation des protagonistes, sans prévaloir sur les textes occidentaux, ont été cependant complémentaires et primordiales.

Afin d’éviter une dichotomie - objet esthétique/objet ethnologique - et de renseigner les objets sous différents points de vue, il a semblé logique d’établir un dialogue entre les disci­plines qui sont en rapport avec la thèse. La forme thématique pourrait souffrir du regroupement d’ouvrages et de périodiques par champs parce que, de toute évidence, certains documents appartiennent à plusieurs domaines, et que d’autres, assignés à un domaine, semblent le remettre en question. Ainsi, des auteurs traitent dans un même ouvrage des questions esthétiques du double et de celle plus anthropologiques de la gémellité. Par ailleurs, des photographes de studio d’origine africaine (par leurs ancêtres) et vivant aujourd’hui hors d’Afrique, appartiennent-ils au domaine de l’histoire du portrait-photo « occidental » ou bien à également à celui de la photographie africaine et de sa « diaspora »? On s’aperçoit, en outre, que même les termes d’« occidental » et de « diaspora » posent problème. « Occidental » est d’un usage délicat car s’il est clair que des photographes vivant aux États-Unis sont occidentaux, cela l’est moins pour des photographes vivant en Afrique de l’Ouest, qui ne sont ni orientaux ni non-occidentaux pour autant. Très souvent utilisé par les chercheurs américains, « diaspora » a été retenu, pourtant il ancre les photographes dans leur culture africaine d’origine en semblant les exclure du monde non africain où ils évoluent. Cette bibliographie thématique prétend traduire, malgré les problèmes exposés, les directions d’investigation et la transdisciplinarité du sujet où se croisent des questions propres à plusieurs sciences humaines.Le classement permet aussi au lecteur de retrouver aisément des textes relevant principalement du sujet annoncé par les titres des sept domaines privilégiés.

Le domaine intitulé « La photographie d’Afrique et de sa « diaspora » » est présenté en premier, avant les textes sur la photographie, car il constitue une des grandes questions de la thèse (avec le double et la gémellité). Il propose des études scientifiques et des ouvrages de diffusion large. Il se subdivise en trois parties, dont la zone géographique qui nous intéresse, puis l’Afrique en terme plus vaste, enfin la zone d’influence de la culture africaine sur la dite « diaspora » des Amériques.

Le domaine de « La photographie »nettement tourné vers l’analyse de productions issues d’Europe est divisé en quatre parties. La première regroupe les essais théoriques sur la photographie et les ouvrages sur son histoire. La deuxième aborde plus précisément les questions liées au portrait, au studio, aux trucages et techniques et aux images dites de famille, avec un excursus dans le portrait photographique en Inde. La troisième partie se penche sur la photographie européenne réalisée en Afrique par des Européens ( les Colons et les Missionnaires entre autres). La dernière concerne les questions des rapports entre la photographie et les sciences sociales.

Le domaine des « Arts africains » traite des arts liés aux cultures africaines sous trois aspects. Dans une première partie sont proposés des textes sur les arts dits « traditionnels » : principalement arts de la statuaire et des masques - en favorisant les ouvrages sur les représentations de jumeaux et les objets doubles - ainsi que des essais sur les notions d’art, d’esthétique et de portrait. La deuxième partie s’attache aux arts contemporains d’Afrique, ses questions, ses sujets de débat, ses objets doubles. La dernière partie, dissociée des autres pour deux ouvrages, concerne spécifiquement les arts de la « diaspora » en Haïti.

Le domaine « Théories de l’art et questions de l’image » se subdivise en deux parties. La première traite des théories de l’art européennes (ou « occidentales » puisque certaines sont écrites par des États-Uniens) sous l’angle de l’histoire de l’art, de l’esthétique, de la philosophie, elle s’attache particulièrement aux questions de la représentation, de la fiction et de la ressemblance cruciales dans le portrait. La seconde partie s’intéresse plus précisément aux problématiques de l’image dans l’art, visible ou invisible, et à celle de l’imaginaire qui lui est liée.

Le domaine « La gémellité et le double de la personne en Afrique » traite des questions de la gémellité et du double spécifiques aux cultures africaines (en mettant l’accent sur celles d’Afrique de l’Ouest) dans une première partie et dans une seconde des questions de la gémellité dans la « diaspora » africaine du Brésil et d’Haïti. Sont ainsi abordés : les mythes, les croyances religieuses, les rites, les pratiques quotidiennes autour des jumeaux et les notions de personne et de double de la personne. Écrits principalement par des anthropologues, les textes de ce domaine n’ont pas été regroupés sous un vaste domaine de la gémellité commun aux cultures d’Afrique et d’Europe car chez ces dernières le sujet est considéré sous des angles parfois très différents et surtout par des disciplines très diverses.

Le domaine « La gémellité et le double en Europe » est divisé en deux parties, sous lesquelles se dessinent deux types d’approches souvent très différentes. La première partie regroupe des études anthropologiques, sociologiques, psychologiques et quelques textes littéraires autour des jumeaux et des doubles des individus. La seconde s’intéresse au double comme sujet de création dans l’art (principalement peinture, cinéma et photographie) et comme sujet d’analyse pour l’art, pour l’esthétique et pour la philosophie.

Le domaine « Histoire et cultures d’Afrique de l’Ouest » dissocie en deux parties l’histoire et les cultures des populations d’Afrique de l’Ouest. Les ouvrages généraux sur l’histoire de l’Afrique, bien qu’abondamment consultés, n’ont pas été indiqués (comme ceux de : Catherine Coquery-Vidrovitch, Hélène d’Almeida-Topor, Ali A.Mazrui). Ce domaine s’attache dans un premier temps aux individus dans l’histoire ancienne, dans celle de la colonisation, dans l’histoire contemporaine et sociale, sous l’angle des spécificités locales et des échanges mondiaux. Dans un second temps, les individus sont perçus par des ouvrages sur leurs cultures ancestrales et contemporaines, leurs croyances religieuses, leur appartenance aux structures sociales et familiales.

Une « Sitographie » est insérée après la bibliographie ; elle rassemble quelques sites Internet intéressants qui proposent des photographies d’artistes africains et des images réalisées par des Européens (photographies et cartes postales).

La bibliographie souligne, en résonance avec « l’état de la question » abordé précédemment, que le thème du double et de la gémellité concerne tout autant les études des anthropologues, sociologues et historiens des arts dits traditionnels, que celles de l’art contemporain, de l’esthétique et bien sûr de la photographie. Cette question traverse ostensiblement les pratiques photographiques en Afrique de l’Ouest, sans avoir jamais fait l’objet d’une recherche complète, ni d’une synthèse. L’introduction suivante se propose d’en exposer les bases.