7. Confusion entre les notions ? Une distinction s’impose :

On risque toujours de confondre entre les notions : agressivité, violence, pouvoir, force, autorité … Vu l’ignorance de la vrai signification de chacune de ces notions dans le sens que l’autorité n’est pas et ne légitime pas la violence, la force non plus, car être fort ou avoir un pouvoir ne donne pas le droit de violenter l’autre.

Or, comment la notion d’agressivité se distingue-t-elle ? Confusion entre agression et violence, qui renvoie au registre de la psychologie, et celle de violence, laquelle ne devrait pourtant désigner qu’une des formes que prend l’agression. « On propose parfois de nommer combativité, l’agressivité maîtrisée et canalisée par l’action non-violente.» (Semelin, 1983, p. 21).

Certaines personnes pensent effectivement que la violence est une sorte d’énergie comme un courant électrique qui sortirait de notre corps et que nous ne pourrions jamais arrêter. Du coup, la violence est assimilée à la vie et tout devient violence. C’est une grande erreur de confondre ainsi force et violence. La violence est une forme particulière de force qui fait mal.

Si on se met en colère contre quelqu’un, est-ce que c’est de la violence ? « C’est plutôt de l’agressivité mais certains appellent cela aussi la violence. Un jeune ou un adulte qui dit un mot de travers, ce n’est pas de la violence. La violence désignerait tout ce qu’on ne supporte plus. Mais si on donne à ce mot un sens trop large, il finit par ne plus rien dire de précis. Etre agressif, cela peut arriver à tout le monde, se mettre en colère, dire une grossièreté, cela fait parfois du bien, c’est une manière de dire qu’on ne peut plus » (Semelin, 2000, p. 39) et donc la violence c’est ce qui conduit à la négation de l’autre et en fin de compte à sa mort et pas seulement à sa mort physique mais aussi à la mort de son être profond. C’est pourquoi, il n’y a pas une violence mais des violences.

‘« Le pouvoir est l’aptitude d’un groupe à agir de manière concernée ; la puissance caractérise toujours la propriété d’un individu ; l’autorité d’une personne ou d’une institution a pour corollaire l’obéissance inconditionnée de ceux qui la reconnaissent et la respectent. La force enfin, est plus complexe à saisir dans la mesure où le langage courant la considère généralement comme synonyme de la violence.» (Frappat, 2000, p. 19). ’

Pouvoir, puissance, force, autorité, violence : ce ne sont là que des mots indicateurs des moyens que l’Homme utilise afin de dominer l’Homme.

Toute personne en général porte en elle des germes d’agressivité. Que l’on soit homme, femme ou enfant, tous sont potentiellement violents. En général, le plus fort violente le plus faible. La violence est un phénomène universel. Cette puissance dominatrice est issue d’une loi naturelle et on la retrouve à tous les niveaux de la matière organisée : règne végétal et animal où elle se manifeste de diverses matières.

« D’une manière générale, les sujets masculins sont plus agressifs que les féminins et cela s’expliquent par une différence de spécialisation. C’est à travers l’identification avec les parents que l’enfant assimilerait des habitudes d’agressivité différentiées. Certaines réactions agressives seraient inhibées chez la fille et, au contraire, encouragées chez le garçon» (Moser, 1987, p. 20). Ceci reflète les rôles assignés aux parents par la société, le rôle du père responsable et protecteur, et celui de la mère contenante et sensible, et c’est ce qui légitime l’agressivité commise par les masculins qui les transgénèrent à leurs enfants.

Il ne faut pas confondre entre agressivité et conflit, la première est inévitable dans une relation de couple, il est très normal d’être en désaccord avec l’autre et de discuter avec émotivité quelques sujets, mais le second et qui est le conflit et qui conduit à la violence, il y a une rupture totale de la communication et du dialogue, cette situation conduit à attaquer l’autre et à lui détruire.