2. Eviter la violence, chose impossible ?

En général, et spécialement dans une relation de couple, l’acte de violence se répète toujours et est entretenu par plusieurs facteurs. La résistance de ces facteurs va nécessairement déclencher un nouvel acte de violence.

‘« Trois facteurs entretiennent le cycle de violence : l’amour, l’espoir et la peur. Beaucoup de femmes éprouvent de grandes difficultés à quitter une relation marquée par la violence. C’est le cas lorsque la femme aime toujours son partenaire. Elle se souvient des bons moments et croit encore en la relation, quand elle espère encore que tout changera parce que la relation n’a pas toujours été aussi violente qu’aujourd’hui et finalement quand elle a peur que les menaces proférées par l’homme soient mises à exécution.» (in halte à la violence contre les femmes, Amnesty international, 2002). ’

Si ce fait est réel, il faut croire qu’il y a donc des dispositions affectives qui résident dans le statut accordé à la femme dans la division du travail de domination.

‘« Les femmes ne peuvent pas plus défendre personnellement leurs droits et leurs affaires civiles qu’il leur appartient de faire la guerre ; elles ne peuvent le faire que par l’intermédiaire d’un représentant.» (Kant, 1964, p. 77). ’

Le renoncement, que Kant impute à la nature féminine, est inscrit au plus profond des dispositions constitutives de l’habitus, seconde nature qui ne présente jamais autant les apparences de la nature que lorsque la libido socialement instituée s’accomplit dans une forme particulière de libido, au sens ordinaire de désir.

Les pulsions et les désirs mêmes sont politiquement socialisés, le pouvoir et la possession assignés aux hommes les rendent séducteurs, et les femmes aiment les hommes qui les possèdent.

Si la violence relève donc de la nature humaine, éliminer la violence demeure une question quasi impossible à résoudre. Mais il faut certainement instaurer des projets et programmes pour l’éviter, ou au moins la faire régresser.

Lutter contre la violence des autres ou même contre notre propre violence est un problème qui s’avère extrêmement difficile, mais on ne peut y accéder en le découvrant de façon superficielle mais plutôt en l’étudiant en profondeur, au travers de ses causes intimes, de sa vérité et afin de pouvoir dépasser la partie violente existante au sein de chacun de nous, il faut bien la connaître, voire beaucoup plus, la canaliser.

Lutter contre la violence c’est lutter contre la misère et l’exclusion, les injustices et les inégalités. Pour avoir d’avantage confiance en soi, il faut précisément découvrir la force que chacun a en soi. La force qui repose sur sa propre dignité : une force intérieure. La violence est le moyen du dernier recours.

Projets, recherches et sessions de formation peuvent accélérer la violence. Le message peut être transmis avec l’éducation, avec un contrôle précis sur beaucoup des activités de la vie quotidienne ainsi qu’une certaine « humanisation » des modes de vie dits modernes.

De telles recherches peuvent être profitables, non seulement pour l’avancement des connaissances sur la nature des conflits, mais aussi pour leur résolution concrète. Au regard de l’état de la violence dans le monde, ne faut-il pas encourager et développer une expertise non violente ?