3.2. Femmes violentées : présentation de quelques études de cas :

Présentons des cas de femmes violentées évoqués dans des études faites au Liban afin de pouvoir décrire leurs vécus, à noter que ces cas sont toujours insuffisants sur le plan clinique, et qu’il faudrait les aborder davantage dans d’autres études pour une meilleure approche clinique:

Une étude faite par le rassemblement démocratique des femmes libanaises (in On veut paix, non la violence…, 2004), a rapporté deux cas de violences conjugales :

  • Premier cas: Madame S : « Je suis une femme qui a souffert dès son enfance, mariée à l’âge de treize ans, j’ai pas eu des enfants, mon mari a cru que le problème de stérilité est en moi et quand j’ai lui ai demandé d’aller chez le médecin, il a refusé en disant qu’il est tellement sain et c’est moi qui a le problème, malgré qu’en plusieurs occasions le médecin a certifié que je n’ai pas de problème et mon mari connaît ceci. Il m’a beaucoup menacée qu’il va me divorcer si je ne lui ai pas cherché un enfant. Les années ont passé et ma douleur augmentera, je n’ai pas supporté de rester à la maison, il ne parle que des enfants et il me responsabilise, il ne m’a pas donné la chance et il a refusé tout conseil, après quinze ans, on s’est divorcé.
    Après trois ans, je me suis mariée d’un homme qui est beaucoup plus âgé que moi et j’ai eu deux filles. Mon mari s’est tombé malade et il a quitté la vie, ses parents ont voulu demander la garde des filles car selon eux une femme seule n’est pas capable de protéger ses filles. Voilà les traditions et les coutumes qui privent la mère de ses enfants, je suis interdite maintenant de les voir, cette violence que j’ai subie est beaucoup plus difficile que la violence physique, c’est une attaque aux sentiments et aux affection humaines, privation de la mère de ses enfants, c’est une violence morale incarnée par les normes et les valeurs sociales ». (in On veut paix, non la violence…, 2004, p. 20).
  • Le deuxième cas est celui de Hala «dont la souffrance a commencé à l’âge de quinze ans quand elle a perdu sa mère. Sa souffrance a augmenté quand son père s’est marié à une femme trop violente, inhumaine et agressive envers elle. Pour fuir la maison, elle a accepté de se marier, mais elle a découvert que son mari souffre d’un retard mental et de problèmes psychologiques, elle a accepté sa condition car elle reste meilleure que la vie avec ses parents. Le malheur a continué quand son beau-père a profité de sa situation difficile et a commencé à se rapprocher d’elle et à violenter sexuellement. Elle a résisté mais sa souffrance a continué avec la violence de son mari, elle a alors demandé le divorce mais ses parents l’ont menacée de la priver de ses deux filles. Après une souffrance de quinze ans, de la naissance jusqu’à la maternité, Hala pourrait –elle accéder au divorce ? Pourrait –elle acquérir sa liberté enfin de compte ? ». (in On veut paix, non la violence…, 2004, p. 27,28).

Dans son livre « Violence même origine, aspect commun », Charaffedine a décrit plusieurs cas de violences familiales, parmi lesquels voici deux cas de violences conjugales :

  • Premier cas :

Nom : Souad.

Catégorie d’âge : 30-40 ans.

Niveau éducatif : complémentaire.

Profession : inactive/ divorcée et vit chez ses parents.

Niveau éducatif de son père : primaire.

Niveau éducatif de sa mère : primaire.

‘« Je m’appelle Souad, née à Tyr, j’ai 40 ans, divorcée et j’ai une fille et un garçon. J’ai vécu avec trois sœurs et deux frères dans une famille vraiment discriminatoire à l’égard des filles. J’avais seize ans quand mes parents m’ont obligée de se marier. Je me suis mariée alors que je ne lui connais pas. La violence a commencé dès la première nuit du mariage quand mon mari m’a violée, le second jour ils m’ont conduit à l’hôpital, il était alcoolique… j’ai eu une fille. Ma relation avec lui était catastrophique, peut être parce qu’il est alcoolique ou parce que son père était de même violent avec sa mère, il m’a toujours frappée et humiliée et quand j’ai demandé le divorce, il a pris la fille et elle avait seulement cinq mois. J’étais obligée de rester à la maison, après quatre ans, j’ai eu un garçon, mais la violence a augmenté, il a commencé par les jeux de hasard et sa mère était violente aussi avec moi malgré qu’elle ait souffert de son mari comme moi. A chaque fois que je demande le divorce, il me menace de me priver de mes enfants… ». (Charafeddine, 2002, p. 124). ’
  • Deuxième cas :

Nom : Thérèse.

Catégorie d’âge : 20-30 ans.

Niveau éducatif : Secondaire.

Niveau éducatif de son père : universitaire.

Niveau éducatif de sa mère : analphabète.

‘« Je m’appelle Thérèse et j’ai 30 ans, née à Kesserouan, mariée et j’ai deux filles, j‘ai vécu dans une famille composée de sept enfants, quatre filles et trois garçons. La période d’adolescence était trop dure, comme si je vis dans une prison, tout était interdit les sorties, les visites…ma mère nous a appris pour toujours, moi et mes sœurs d’être comme des servantes pour nos frères. Elle m’a obligée de quitter l’école car les moyens financiers ne suffisent pas que pour enseigner les garçons. Concernant le mariage, c’est ma mère qui décidait toujours qui est le meilleur époux sans prendre mon avis. Elle m’a obligé de se marier à un homme riche et qui est plus âgé que moi et qui vivait avec son père, son frère et sa femme qui domine toute la famille. L’enfer a commencé quand j’ai eu ma première fille, et elle a décidé de m’en priver d’elle car elle n’avait pas de filles. Mon époux et suivant ses ordres m’a interdit plus tard de voir ma fille, et il a commencé par me frapper parce ce que j’ai accouché une fille et non pas un garçon. Après un certain temps, j’ai eu une deuxième fille, durant ce temps la famille a subi la faillite et mon mari était dépourvu de travail…un de ses amis a essayé de nous aider en lui assurant un travail mais à condition d’être sa maîtresse, ça c’est bien passé, mon mari était au courant de tout ceci et il n’a pas réagi…Je suis la victime de la mauvaise éducation que j’ai eues avec ma mère, des mauvaises conditions de vie que j’ai eu, ainsi que d’un mauvais mariage dont je ne l’ai pas choisi volontairement…la femme est toujours victime de la société et de la pauvreté… ». (Charafeddine, 2002, p. 138).’

Dans cette étude dans Le Croquant (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003), l’auteur a présenté plusieurs études de cas, présentons les et essayons de les analyser à la fin.

Citations choisies:

‘- «C’est moi qui l’a choisi ! Je suis rentrée en défi avec le temps… je n’ai jamais déclaré ma souffrance, même pour mes amis les plus proches… Je suis déçue… Il m’a déçue… La personne que je lui ai donné tout… m’a pris toute entière ! Il ne m’a jamais frappée, mais avec son manque de respect, il me dévalorise à chaque instant ! Lui, qui prétend m’aimer!». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Je suis en pleine misère… Je ne peux pas sacrifier mes enfants pour avoir ma liberté ! Mais je n’ai pas de maison. Il a pris tout… Mes parents sont séparés … Les gens vont m’accuser si je vis toute seule !». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Il a promis aux enfants de leur acheter une villa, de les faire voyager à « Disney-Land ». Je suis licenciée… et il n’a pas terminé ses études secondaires ! Si je vais arrêter ses rêves et leur mettre fin pour ne pas vexer les enfants il me frappe !». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Je suis plus âgée que lui, après la naissance de notre fille, il a commencé à se sentir jeune… il est très limité très gâté, il veut tout pour lui !…Je me suis donnée toute entière pour les enfants… mais il ne cesse de me dire : « Pauvre le diplôme que tu as eu !». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- Il ne cesse de me dire : «Ève a fait descendre Adam sur la terre, toutes les femmes sont des sorcières… Je souhaite le dépérissement de ce genre !». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Il a violé sa nièce quand elle était petite, il se projette sur ses filles et s’angoisse pour elles !». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Sa femme l’a trahi avec son ami, il est devenu super-jaloux avec moi, sa deuxième femme !». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Il ne veut pas me parler, il n’arrive pas à bien se comporter avec moi… il ne me donne pas l’affection…rien… J’ai aimé l’autre qui m’a délaissé puisque je n’ai pas voulu divorcer ! Est-ce que je laisse tomber toute cette fortune ?». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Je lui ai cherché une épouse pour qu’il se marie de nouveau !». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «Il n’utilise que ses mains et jamais sa tête ! Je suis bête… comment j’ai pu supporter ces années et depuis le premier jour ?». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
- «C’est moi qui a demandé le divorce … Je lui ai laissé tout… mon « Maher » (dot pour la femme), mes vêtements, mes dépends ? Quand on se marie, on a besoin de se reposer». (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).’

Dans cette même étude de Makki dans Le Croquant on a rencontré plusieurs autres études de cas :

  • Il y a une fille qui a fait la connaissance d’un homme en l’an 2000, quelque temps après, les fiançailles ont eu lieu et en juillet 2002, le mariage a été conclu. La fille est allée vivre avec son époux temporairement chez les parents de ce dernier avant de voyager ensemble dans un pays arabe où travaille l’époux. Elle avait environ 23 ans, et lui 28 ans.

Elle est détentrice d’une licence et appartient à une famille conservatrice, son père est décédé et elle vivait avec sa mère. Quant à lui, il est ingénieur, a poursuivi ses études en Angleterre. Ils jouissent alors d’un haut niveau culturel. Les problèmes commencent à apparaître quand ils ont voyagé dans le pays où l’époux travaille. Il a commencé à être follement jaloux, il a placé des caméras dans la maison pour surveiller sa femme durant son absence. Il ne la laissait pas sortir de la maison pour faire les courses. Il a vécu dans une ambiance libérée alors qu’elle vient d’une ambiance conservatrice, il demandait alors à sa femme de se comporter avec lui comme les filles à l’étranger, d’une façon illégitime? Il a cru, avant voyagé à l’étranger, connaître le libéralisme. Quand elle a refusé, il a commencé à être violent, psychiquement au début, en l’empêchant de sortir de la maison. En refusant cette situation il a commencé à la battre. La cour a estimé qu’il souffre d’un état psychique. Quand elle a demandé à rentrer au Liban, il a refusé et elle ne pouvait retourner toute seule car il avait son passeport, et il la traitait comme une bonne. Quand l’épouse a demandé à rentrer au Liban et d’obtenir le divorce, il lui a dit qu’en échange du passeport et du divorce, elle devra signer des papiers renonçant à tous ses droits. Mais elle a refusé et a pris la fuite vers l’ambassade où elle a trouvé l’assistance et est retournée au Liban. Il a alors présenté un litige pour qu’elle regagne son domicile conjugal. La cour a convoqué l’épouse qui a demandé le divorce. L’époux l’accusa alors de fréquenter des officiers du Golfe et de le tromper avec eux. On s’est assuré qu’il mentait, c’est alors qu’il s’est mis d’accord avec un médecin pour prétendre que son épouse n’était pas vierge quand il l’a épousée.

L’épouse avait pris la fuite du domicile conjugal en février 2003 et il a présenté le litige en Mars de la même année, c’est-à-dire un mois après la fuite de son épouse. Le procès qui a duré dès 20 mars 2003 jusqu’au 25 novembre 2004 est terminé au bénéfice de l’épouse qui a obtenu le divorce et tous ses droits conjugaux. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).

Autre cas d’une femme qui a eu recours à la cour : elle était mariée à un homme âgé qui avait été marié à une autre femme avant de l’épouser et avait des enfants ayant l’âge de l’épouse actuelle. Son époux est devenu violent avec elle et les signes de violence étaient clairs. Elle a présenté alors un litige. L’époux s’est présenté près de la cour. Après les négociations a été convaincu de divorcer d’avec sa femme. Avant, quand la femme prononçait le mot « divorce », c’était comme si elle mourrait, alors qu’aujourd’hui, elle semble être contente. Il y a même eu un cas où l’épouse a distribué du gâteau quand elle a obtenu le divorce. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).

Autre cas : une femme ayant cinq enfants veut obtenir le divorce. Son état social est au-dessous de la moyenne. La femme souffre d’être frappée d’une façon continue, avec ou sans raison. L’épouse a eu recours à la cour pour demander le divorce. Le cheikh lui a alors dit quand ton époux te bat, frappe-le et s’il te bat encore alors je t’accorderai le divorce. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).

  • Dans l’un des cas, une épouse a prétendu avoir été frappée par l’époux et a voulu présenter un litige. Après avoir parlé longuement avec elle, surtout dans les détails de leur relation au sein de la famille, et après les recherches effectuées concernant son état, nous avons découvert que l’époux était à l’hôpital pour trois jours après que l’épouse l’ait attaqué… il est venu chez nous et les signes de violence étaient clairs, il voulait présenter un litige contre sa femme qu’il l’a battu. Elle s’est défendue en disant qu’il a essayé de la tuer et que tout ce qu’elle avait fait était de lui mordre la main ; mais bien sûr cette morsure l’a poussé à rester trois jours à l’hôpital avec un rapport médical prouvant son état. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
  • Une épouse accusa son époux d’être très violent avec elle, et l’insulta. Une fois qu’il était très violent avec elle, elle est allée chez ses parents, qui lui ont demandé de rentrer chez elle et de supporter la situation pour ses enfants, surtout les filles. Mais la situation continua, et devient plus dure et violente, même envers les enfants qui ont éprouvé de la rancune contre leur père. Ce cas se termina par un divorce. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
  • Une femme insista pour obtenir le divorce car elle était battue et défigurée, et ce qui était clair, vu les traces de brûlure sur ses mains et les coups sur son visage et son corps. Elle a déclaré son état en appuyant ses paroles avec les photos radiologiques. Mais dans ce cas, en tant que Cadi, il devait être objectif en traitant ce cas. Mais du côté moral, il doit diriger l’époux et lui montrer que ses actes sont inacceptables. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
  • Il y avait un cas ou une femme souffrait d’une brûlure complète. Ce litige était présenté chez une avocate qui travaille dans le bureau de l’avocat. Après que l’époux ait brûlé son épouse, le litige a été déféré auprès de la cour pénale, l’époux est proclamé innocent car les parents de l’épouse étaient occupés par le traitement de leur fille et n’ont pas poursuivi le litige.(Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
  • Un couple marié depuis 18 ans, l’épouse n’est pas aussi éduquée et instruite que son époux. Après 18 ans, l’époux s’aperçoit qu’il ne peut plus supporter la situation et de ce décalage existant au niveau culturel ; il divorce et épouse une autre femme mais qui est plus cultivée et plus instruite.(Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
  • Un époux qui est menuisier est marié avec une femme instruite et cultivée, détentrice d’un diplôme universitaire. Ils ont trois enfants. Dans la vie sociale, surtout quand ce couple rend visite à des parents ou à des amis, l’époux se plaint toujours que c’est sa femme qui prend la parole et ne le lui laisse pas la possibilité de mener une conversation ; et cela est dû bien sûr au niveau de l’épouse, ce qui a mené au divorce. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).
  • Il y a eu un cas où l’époux est venu présenter un litige contre son épouse qui l’avait frappé par un fer à repasser. (Makki, in Les violences – conflits conjugaux au Liban…, 2003).

C’est « Le social » socialisant qui s’interprète et non plus l’intime, le particulier et l’Amour. Les récits fonctionnent, ils tracent le passage du « Silence- parlé » à la parole- effective »… ils brisent le secret et la solitude des femmes. La régression réside en gardant toujours l’image de la femme- mère protectrice et surprotectrice, d’où l’ambiguïté avec l’image de l’homme supposé être protecteur.

En principe, les femmes ne font que culpabiliser et qu’exprimer ce qu’il faut exprimer, mais jamais ce qu’elles sentent…C’est le «commun»…de la domination masculine…qu’il faut critiquer en changeant les pratiques et en assurant l’autonomie des femmes.

Le «psychologique» s’articule avec «le social», et la vie d’un couple n’est jamais évidente… C’est assez complexe, la généralisation se concentre alors sur le collectif, le culturel… le législatif… C’est l’institutionnel qui se doit être mis en cause.

Après toutes études et toutes analyses des cas, les conceptions se répètent, la femme au Liban reste jusqu’à nos jours la victime des traditions et des normes sociales dans une société rigide traditionnelle caractérisée par son système patriarcal, ainsi que des lois souvent discriminatoires à son égard.

Notre demande incessante de régler ses lois est dans le but de donner à la femme son autonomie et de pouvoir bien présenter le modernisme qu’elle vit maintenant après l’acquisition de son droit d’éducation et de travail ; or on ne peut accéder à ceci qu’à travers une réforme complète des lois et des traditions.

La femme a beaucoup progressé au Liban, mais elle a toujours besoin de l’aide des forces sociales pour pouvoir atteindre son autonomie complète et sa libre existence, pour cela il faut se rappeler quelques principes fondamentaux :

  • Etablir l’égalité entre homme et femme et abolir tout obstacle face à la réalisation de ce but.
  • Considérer la femme comme étant un être actif, force de changement, dont il résultera justice et développement de la société.
  • Cerner avec sincérité les problèmes vécus par la femme pour pouvoir élaborer un changement et faire sortir ses problèmes de ses généralisations vers un travail social méthodologique.