3. Violences conjugales en France: études et faits:

Une étude a été faite par Houel et GÉRA, Groupe d’Études des relations asymétriques, Université Lyon 2, intitulé : Du crime passionnel au crime d’honneur : aux racines d’une même violence. Cette étude menée sur 50 dossiers de crimes d’hommes ayant tué leur compagne.

Du crime passionnel au crime d’honneur : aux racines d’une même violence : cette étude est la deuxième partie d’une recherche sur le crime dit passionnel, dont la première partie a été publiée sous le titre de « Crime passionnel, crime ordinaire » (Houel et al., 2003). Il s’agissait, dans ce premier ouvrage, de l’étude des représentations sociales véhiculées par la presse quant aux rôles de sexe dans le mariage, les rapports entre les sexes, l’adultère, les violences conjugales, la famille, etc.

Il s’agit de discuter l’hypothèse qu’a avancée Daniel Lagache à propos de la criminalité : « Une hypothèse à envisager est que la population générale soit, psychologiquement, plus criminelle qu'on n'est porté à le supposer ». (Lagache, 1952, p. 184).

Auparavant : ce que tout homme a envie de faire, ou en tout cas si ce n’est la possibilité, est du moins incité à faire, ne serait-ce que par la biais de l’indulgence qu’il sait rencontrer en cas de passage à l’acte, ce que Françoise Héritier a formulé de cette façon : « Autant la violence féminine est une transgression, autant la violence masculine est légitime, une affaire entre hommes ». (Heritier, 2002, p. 84,85).

‘« La criminalité est occasionnelle et c’est la société, dans ses désignations et ses réactions, qui fait d’un acte de situation un véritable passage à l’acte ». (Labadie, 2004, p. 298). ’

Cette étude a révélé plusieurs éléments statistiques à partir de 337 crimes :

Les hommes recourent au crime dit passionnel beaucoup plus souvent que les femmes : l’auteur du crime est un homme pour 78% des cas et une femme pour 22%, proportions qui présentent d’ailleurs une remarquable stabilité historique. (Mercader, Houel, Sobota, 2004, in L’asymétrie des comportements amoureux, Sociétés contemporaines, p. 91-113).

La population est particulièrement normale, au regard des CSP par exemple, et elle ne se distingue des autres criminels qu’au regard d’un seul critère, celui de l’âge : les trois quarts (77%) ont plus de trente ans contre 43% dans la population générale (Laroche, 1994, in Aspects de la criminalité et de la délinquance constatées en France…). C’est qu’il faut prendre en compte ici le cadre spécifique du crime dit passionnel, le couple, et sa durée : près de la moitié des crimes se produisent dans le cadre de liaisons de plus de dix ans, des histoires relativement longues.

En revanche, divorce et crime dit passionnel situent les hommes et les femmes dans des problématiques radicalement opposées : alors que la criminalité dite passionnelle est essentiellement une pratique masculine, l’initiative du divorce est très majoritairement, comme on le sait bien aujourd’hui, en tout cas en France, prise par les femmes, dans 75 % des demandes.

Cette problématique de la perte d’objet est présente (55%) dans plus de la moitié des crimes commis par les hommes, suivie de près par la jalousie (53 %). Dans ce genre de cas, l’homme se demande « pour qui » sa femme est partie, ou veut le quitter, plutôt que « pourquoi », d’où l’importance du rival.

Mobiles invoqués par : Les femmes Les hommes
Jalousie justifiée ou non 10 16% 111 53%
Perte d'objet réelle ou redoutée 2 3% 115 55%
Haine, mésentente, querelles, tyrannie du partenaire 31 55% 49 23%
L'auteur supprime un obstacle à ses projets 10 16% 8 4%
Défense d'intérêts particuliers (argent, gardes d’enfants…) 6 10% 18 9%
Éconduire un-e importun-e 6 10% 3 1%
Sentiment de dévalorisation     12 6%
L'auteur prend la défense de l'aimé-e     4 2%
L'auteur se venge sur un-e inconnu-e     11 5%
Les pourcentages ont été calculés à partir du nombre de cas dans lesquels un mobile au moins est connu, soit 211 cas côté hommes et 62 côté femmes. On peut trouver deux mobiles associés dans la même affaire (Houel et Géra, in Du crime passionnel au crime d’honneur…).

En résumé, jalousie ou abandon sont omniprésents : ces hommes sont donc bien pris dans une problématique de perte d’objet : ils tuent paradoxalement pour « garder » leur femme, pour s'opposer à une rupture qui leur est imposée, qu'elle soit effective, ou annoncée ou seulement crainte, comme si la rupture pour eux ne mettait pas fin à leur sentiment d’appropriation de l’objet, ou comme s’ils ne pouvaient en accepter la perte.

C'est ce qui fait que les psychologues comme les criminologues contestent l'aspect purement passionnel et parleront plutôt de pseudo-passionnel, comme Lagache (Lagache, 1979, p. 43), ou de pseudojusticier, comme Pinatel (1987): «Le criminel passionnel tend à rétablir ce qu'il croit être la justice dans les relations amoureuses.» Quelle que soit l'approche, c'est bien la même idée dont il s'agit, celle du lien et des aléas de la possession, avec tous ses enjeux, inconscients et sociaux, bref ce qui est édulcoré, voire positivé avec le terme de passion.

Cette étude était trop riche des cas évoqués, le premier était celui de : « Jean qui tue une femme, Mireille, sa maîtresse, à qui il doit de l’argent. On comprend que son crime n’ait pas bénéficié des habituelles circonstances atténuantes, mais son crime signale néanmoins l’habituelle grande dépendance par rapport à une image de femme, ou de mère, qu'il a peur de perdre et qu'il craint en même temps… Pour Jean, on peut penser que Mireille représentait une figure maternelle, de par son âge (elle était plus âgée) et sa taille apparemment imposante : mère qu'il fantasme comme toute puissante en particulier quand elle commence à le menacer de tout dire. Il ne trouve pas d’autre issue que de l'étrangler. Jean est en effet un grand enfant, resté accroché à sa mère ou à ses substituts, le père ayant peu de place dans une relation fusionnelle, où la mère a fortement investi son seul garçon. Dans toute cette affaire, Jean apparaît comme très obéissant, en particulier à sa femme, et ayant une peur panique de la perdre, si elle apprend toute cette histoire. Il clive : pour garder sa femme, l’image de la bonne mère, il tue l’autre femme, la maîtresse, l’image de la mauvaise mère ». (Houel et al., 2003).

Ce cas reflète le type d’homme menacé, son crime ressemble à ceux décrits par Claude Balier, où « le passage à l'acte du criminel, bien plus qu'une décharge, a une fonction de sauvetage du Moi » (Balier, 1996, p. 140), dans un moment d'effroi face à une femme vécue comme dangereuse, imago archaïque d'une mère toute puissante par laquelle le sujet se sent en danger d'être envahi, détruit. C’est du même ordre que pour ces hommes qui ont tué ou violé, comme il l’analyse, dans un moment d'effroi des femmes, inconnues, vécues comme dangereuses.

‘« C’est en effet sous l’effet de la terreur qu’intervient l’acte, comme ultime sauvegarde après un débordement d’angoisse. On est dans une zone limite entre fantasme, hallucination et perception, et c’est dans cette zone de confusion que survient le passage à l’acte qu’est le crime, c’est à ce prix que la psychose est évitée… Si la catastrophe psychotique est évitée, explique-t-il, c’est au prix du meurtre.
Notons, que sinon, c’est la bascule dans la psychose, Althusser en étant un autre exemple, plus célèbre ». (Mercader, 2002, in Le crime d’Althusser, p. 481,487 et Durif-Varembont, 2002, p. 489,495). ’

Le second cas est celui de David : « qui tue sa femme de vingt-six coups de couteau, dans le noir, alors qu’elle lui a annoncé qu’elle allait le quitter. Il la tue avec le couteau qu'elle lui a offert et auquel il tient tant qu’il le place toujours sur sa table de nuit : et on reprend cette très belle image, utilisée alors par Mercader (2001, p. 125, 136), pour incarner ce type de criminel, celle d’un bébé, totalement abandonné par sa mère, qui hurle dans le noir, dans le deuxième semestre de sa vie à peu près, mais un bébé qui aurait un couteau à la main… » (Houel et al., 2003).

Ce cas reflète le type d’un homme abandonné, peur de la séparation, il tue sa femme parce qu’elle l’abandonne.

‘« La virilité mascarade est un cas sur lequel on teste l’hypothèse clinique d’une « virilité mascarade ». L’emploi de ce terme est justifié, si l’on entend l’idée d’une virilité qui serait une mascarade de la masculinité, en parallèle avec le concept de la « féminité mascarade », élaboré par Rivière (1929, p. 257,270), psychanalyste de l’École anglaise des années trente : cette féminité mascarade est une stratégie de défense face à la peur de se trouver en rivalité avec les hommes, de se trouver en place d’usurpatrice, par peur des mesures de rétorsion paternelles qui peuvent s’ensuivre.
Rivière souligne que les solutions sur le plan sexuel et de l’appartenance à un sexe résultent d’un étayage défensif de la résolution de conflits. Pour elle, la féminité subjective chez une femme, comme, vraisemblablement la masculinité chez un homme, sont en même temps réelles et une mascarade ». (Chodorow, 2003, p. 47). ’

C’est le propos de Dejours qui montre avec « l’idéologie défensive de métier » que, dans le cas par exemple des ouvriers du bâtiment : «Mépris, ignorance et inconscience face au risque ne sont qu’une parade.» (Dejours, 1993, p. 88). La parade virile est le propre du « normopathe viril »: « Le ressort de la virilité défensive est la honte de passer pour une femme. Ce qui est jugé honteux, indigne d’un homme, c’est d’être incapable de maîtriser le courant tendre de ses émotions, c’est de fuir, de s’effondrer devant une situation difficile ». (Molinier, 2000, p. 30,31).

‘« La rigidité est une des caractéristiques de cette virilité défensive. La virilité serait donc l’incapacité à intégrer l’autre sexe, le féminin, elle serait un système défensif contre l’angoisse de castration chez l’homme, d’où, dans le machisme, la terreur d’être assimilé à une femme, puisque le féminin ne peut être entendu que comme l’équivalent de « châtré ». Voilà pourquoi, dit Cournut, …le macho s’identifie à un père viril, actif et volontiers sadique ». (Cournut, 2001, p. 272). ’

Et c’est ce modèle de patriarcat auquel les hommes peuvent être aussi largement soumis que les femmes qui permet d’envisager une paternité, qu’on pourrait appeler mascarade, comme partie prenante de la virilité mascarade.

Le troisième cas est celui de Romain : « Cet homme, après son crime, se réfugie à cent kilomètres chez ses parents, auxquels il a confié son fils pour le week-end. Il veut le voir une dernière fois avant de se rendre à la police. Le rapport qu'il a avec sa fille aînée est par contre plus difficile, la fille étant du côté de la mère : elle reste habituellement avec cette dernière quand les deux hommes de la famille, le père et le fils, rendent visite aux grands-parents Romain… Élevé de façon très traditionnelle, par un père sévère et craint, Romain reste très attaché à sa famille, malgré des velléités d'indépendance pendant quelques années… Un de ses enseignants garde néanmoins le souvenir d'un enfant malheureux, impulsif et coléreux, ayant très peur de son père. Romain répond ainsi à cette description qui lui est lue : « J'estime que mes parents ont fait pour moi tout ce qu'ils pouvaient » et dit de son enfance : « J’ai été très bridé jusqu’à l’âge de 17 ans. Mon père m’a donné une éducation sévère. C’était un travailleur, acharné, c’était aussi un homme probe. Il était très exigeant sur le travail et il attendait de moi que je travaille beaucoup à l’école et à la maison. Il voulait que je sois quelqu’un de bien et il était très pointilleux sur l’honneur. J’étais pour ma part un garçon turbulent et il m’est arrivé de recevoir de bonnes raclées». (Houel et al., 2003).

L’attachement à la figure du père, de père en fils, nommé la paternité mascarade en est un des symptômes, ainsi que le thème de l’honneur, ces deux thèmes se retrouvent dans le cas de Romain.

Couchard, dans un article qui s’intitule : Le masculin sous la menace : la question de l’honneur, explique que « c’est là où s’ancre le narcissisme masculin, dans cette peur de perdre la face, ne pas être à la hauteur, en fait face au père ».(Couchard, 1998, p. 553, 565).

La virilité et l’image sacré du père sont des stratégies de défense de la masculinité et de la féminité et les femmes assujettissent inconsciemment à cette idée aussi, « quelques femmes peuvent se laisser illusionner par ce pseudo-pouvoir, en oubliant qu’il ne leur est que concédé, par le groupe des hommes, et en général au prix de la négation de leur féminité». (Lacoste-Dujardin, 1985, p. 103).

Voilà et comment à travers cette étude riche en cas, on cerne et en détails les véritables mécanismes psychologiques qui poussent l’homme à violenter sa femme et beaucoup à la tuer.

On a vu qu’il n’a pas tué sa femme mais il a tué l’image de la mère ou du père qu’il voit en elle. C’est la fusion qui oscille entre hallucination, fantasme, psychose et névrose, c’est cette fusion de l’imago maternelle et paternelle avec l’image de la femme qui pousse l’homme à commettre de tels actes.

Ces cas révèlent de vraies troubles pré-oedipiens, troubles qui rendent l’homme plus tard criminel selon la loi, mais de base il est victime d’une éducation déséquilibrée vécue souvent avec une mère matricielle, contenante et possédante ou au contraire soumise ou absente et avec un père autoritaire, agressif et violent.

Dans son étude « Passion, appropriation : Le monde et l’affaire » Mercader (2003) traite ici la classification de certains faits comme celui dans laquelle Marie Trintignant a été tuée par Bernard Cantat. Ce fait doit être considéré comme étant un crime, un crime passionnel ordinaire ou une violence conjugale ?

Ici, on commence à remarquer que Cantat a commencé à nier qu’il est violent comme chez tous les sujets violents après un tel acte ils commencent à nier et à regretter et à remettre les causes sur leurs partenaires, sur les situations etc., ils disent que c’était un accident.

Plus profondément la question ici est celle de rapport de forces homme-femme. Il ne voulait pas la tuer, mais l’emporter, la posséder, la faire à sa manière. Ici on aborde la question de la domination masculine. Mais avant d’aborder cette question il faut savoir si ce couple était vraiment amoureux ou quelle était vraiment la nature de cet amour. Si l’homme cherche toujours à faire de son couple un monde clos et elle, elle cherche toujours à s’en débarrasser, à reprendre sa liberté, son identité. On parle ici d’une domination ou plus profondément d’un complexe de domination. Expliqué par enfermer sur la femme, la couper de tout lien avec l’extérieur, la soumettre et la dominer. Mais cette soumission et cette domination, peut créer chez la femme une certaine dépendance, elle commence à intérioriser son infériorité, elle se sent coupable, elle sent qu’elle n’est plus victime mais elle pense que c’est sa faute, et ici commence le sentiment de culpabilité.

Enfin, la difficulté réside dans la définition de tels sujets, s’ils sont privés ou publics, personnels ou sociaux… s’ils relèvent du privé donc ça va échapper toute analyse sociale, et de cette façon l’amour dans de tel cas devient fusion, emprise, possession, domination et perd sa véritable identité. De même, si une femme ne voulait pas être indépendante, l’homme va devenir nécessairement un dominant. Mais est-ce c’est vraiment juste ? Ou il faut dire que c’est parce que l’homme est dominant, la femme commence à ne plus être indépendante et à intérioriser sa dépendance ?

A ne plus oublier qu’il faut toujours légitimer ça socialement car la société croit pour toujours que si la femme tient à être indépendante donc ça signifie c’est qu’elle n’aime pas vraiment son partenaire.

Ainsi, comment faut-il observer cette situation ? Est-ce qu’il faut juger cet homme là ou lui trouver des raisons ? La femme est-elle toujours victime ? C’était un fait d’une passion ou d’une domination violente ? C’est la dialectique de la violence conjugale.

Dans une autre étude, « Essai sur l’origine de la violence contemporaine » (D’ornano, De Guibert, 2003), la violence est devenue une priorité de la politique, la lutte contre la violence est trop souvent réduite aujourd’hui à des solutions d’ordre économique ou social.

Au-delà du coupable ou de la victime, au-delà de la notion de faute, sa présence dans le monde repose en effet inlassablement la question de notre liberté et plus encore, nous y reviendrons, celle de Dieu.

La violence qui est une agression visant l’intégrité de l’autre a toujours existé. Depuis le commencement des temps, les mythes, les croyances et les religions s’y réfèrent.

La violence contemporaine pourrait trouver son origine dans la crise que traverse aujourd’hui, dans notre société, la notion même de relation.

Selon l’auteur, même si la violence aujourd’hui essaime dans les campagnes, son origine reste le plus souvent urbaine et ses acteurs comme ses victimes sont des gens de la ville. L’exode rural commencé il y a longtemps, s’est accéléré ces dernières années, et ce passage de la campagne à la ville a bouleversé les relations de l’homme avec le temps et l’espace.

Exclusion ne signifie pas seulement que l’homme est pauvre ou qui n’a pas de relations avec d’autres mais c’est être séparé radicalement de tout, un peu comme si le fil qui nous reliait jusque-là à la vie s’était brusquement cassé. De même réfléchir sur la violence contemporaine suppose de poser le problème du mal, et cette question du mal, toujours présent dans le monde, n’a eu de cesse de tourmenter l’homme. Ce mal cause défi à Dieu et cette contradiction fait preuve à l’incroyant pour relayer son incroyance car il lui est impossible de concevoir en même temps Dieu et le mal.

La violence sociale se révèle sous différentes formes : la violence de la richesse sur la pauvreté, la violence du plus fort sur le plus faible, la violence des mages, celle du harcèlement ou bien encore de l’indifférence.

La violence est à l’image on l’a vue d’une société qui a mis en avant la notion de rupture, de cloisonnement, de discontinuité.

Comme solution à ce mal, l’auteur évoque le dialogue ; l’écoute, à faire un geste, et si cette méthode n’a pas réussi et le mal semble encore gagnant et prend des allures de vainqueur, quelques uns donnent le dernier coup de grâce, cela s’appelle entre les hommes, le pardon. C’est à soi-même que l’on fait la violence ou à autrui qui n’est qu’une projection de nous-même. La violence affecte notre manière de vivre, y compris nos formes d’expression et de pensée.

Evoquons maintenant l’étude faite par De Zayas (2003, in Le croquant, sciences humaines, art, littérature…) « Pensées de la violence : violences de la pensée. L’état d’exception en question ». On aborde ici la problématique de la guerre et de la violence. Ainsi et à travers l’histoire, seuls ceux qui détiennent le pouvoir peuvent transgresser la constitution et la loi. Comme les Etats-Unis après le 11 septembre 2001, ils ont adopté une loi qui donne un pouvoir à surveiller et à limiter des droits fondamentaux des citoyens, peur d’autres attaques terroristes.

Ici on confronte le problème du choc entre les civilisations où chaque civilisation a ses propres valeurs politiques et morales incompatibles. L’amour du pouvoir dépasse toute sorte de barrières doctrinales ou religieuses. Il y a toujours la guerre, le pouvoir et la liberté et c’est toujours pour substituer ce qu’on a perdu.

Et donc avant de corriger le comportement humain et la violence exercée, il faut comprendre le statut de l’homme envers son espèce, sa nature et sa position humaine. Le problème est celui des instincts, du désordre, pour cela tout doit être maîtrisé pour qu’il n’y ait plus de crime, ni violence. Le pouvoir est détenu par ceux qui gouvernent les principales puissances économiques et militaires du monde comme les Etats-Unis. Une fois que les Etats-Unis ont été attaqués par les terroristes en septembre 2001 qui auraient tué des milliers d’américains, ils ont décidé de bombarder et d’occuper l’Afghanistan et l’Irak et donc de confronter la guerre par la guerre.

Voilà et comme déjà dit c’est que le plus fort est celui qui détient le pouvoir qui lui permet de transgresser la loi et la constitution, donc tout dépend du pouvoir souverain du chef en matière de guerre.

Enfin, et afin d’en pouvoir s’en débarrasser de la guerre, de cette violence humaine, il faute adopter une philosophie celle de droits de l’homme, la personne humaine, le respect et la différence, de l’originalité…il faut dépasser toutes les explications scientifiques et terrestres et ne penser qu’à l’homme et qu’à la figure de l’homme pour pouvoir dépasser la violence contre cet homme-là.

Cornaton dans « Le jeu de l’amour » (2003, in Le croquant, sciences humaines, art, littérature…), confirme qu’entre le permis et l’interdit, l’amour change de définition. Si la sexualité révèle l’agressivité, il faut donc purifier l’amour de tout élément agressif. Et c’est le devoir de la société dans toutes ses institutions car c’est elle qui émet le tabou, les interdits et ces derniers entraînent des frustrations qui résultent de l’agressivité et cette dernière réduit la femme à un simple corps, sujet sexuel.

Pour cela, la société doit aider l’individu à contrôler et à faire sortir se force et ses tensions multiples. Mais le problème c’est que la société à travers ses institutions ont toujours intérêt de canaliser cette agressivité et de ne plus rendre compte sa sublimation.

Et la question que pose Cornaton est de savoir quel type de société nous voulons et quelle sorte de lien social entre ses membres d’où la nécessité du lien amoureux, qui maîtrise et constitue une barrière entre l’amour et la souffrance. Tout en considérant que la violence est toute atteinte à l’intégrité physique ou psychique de l’individu.

Et donc le sujet essentiel est de pouvoir maîtriser l’agressivité pour ne pas détruire soi-même et les autres, et donc amour sans avoir nécessairement une destruction d’un des partenaires, et c’est le devoir de la société de faire aboutir à cette fin là.

Finalement et afin de pouvoir clôturer ce chapitre il faut certifier quelques points essentiels :

Le déni de la violence conjugale repose en partie sur la représentation qu’ont les femmes de leur position au sein de la famille et de la société, et des rapports attendus de la part de leur conjoint. Aussi l’expression de situations de violences vécues est encore plus délicate chez les femmes aux prises avec les antagonismes de cultures différentes : dans certains groupes sociaux, comme par exemple des populations récemment immigrées en provenance de pays où le droit inégalitaire entre les hommes et les femmes s’impose sans nuances. Pour ces femmes à la croisée de deux cultures, le chemin à parcourir est difficile pour reconnaître les situations de violences subies et pour les dénoncer.

Si dans les cas d’agressions physiques ou sexuelles le silence peut s’expliquer par le phénomène de honte et de culpabilité qui enserre les victimes, le silence qui entoure les violences psychologiques relève plus de la dénégation. Dans un climat de pressions psychologiques, la victime perpétuellement remise en cause dans ses actes et pensées peut difficilement objectiver la situation d’emprise dans laquelle elle est maintenue. Les femmes qui subissent du harcèlement psychologique ont du mal à en prendre conscience, notamment lorsque le harceleur est le conjoint, quoi qu’il en soit, il est évident que les réponses à des questions portant sur les brutalités physiques sont plus immédiates que les réponses à des questions sur les atteintes psychologiques. Dans le continuum des violences, c’est sans aucun doute la description des pressions psychologiques qui pose le plus de problèmes.

La difficulté de nommer les faits ou les situations, voire les protagonistes, demeure être toujours présente dans de tels analyses. La désignation finalement adoptée reste problématique, les vocables agresseur et victime permettent de qualifier juridiquement les protagonistes d’un fait de violence ; toutefois dans le langage courant cette terminologie apparaît fortement connotée. Le mot victime renvoie à la faiblesse, voire à la passivité. Le mot agresseur reste attaché aux agressions physiques et sexuelles, il convient assez mal dans les situations de harcèlement psychologique.

Ne pas abuser du mot victime n’est que dans le but de ne pas ancrer les femmes dans une image de victimisation. Face à l’abondance des mots désignant les violences verbales, la pauvreté du vocabulaire relatif aux atteintes sexuelles révèle le déni social du phénomène.

En les regardant comme des objets sexuels, certains hommes s’arrogent le droit de porter un jugement sur le corps féminin, manière de dire qu’ils peuvent en user, ou non, selon leur gré.

En deçà des agressions sexuelles, en les touchant, en les suivant, un trop grand nombre d’hommes traite les femmes comme des objets à leur disposition.

En définissant la violence envers les femmes dans ses plusieurs aspects, un chiffre global est inadapté dans la mesure où il consiste à sommer des atteintes de natures différentes, donnant ainsi à voir une image floue des victimes de violences. Entre la représentation des femmes battues et l’image des femmes victimes de violences, la présentation de statistiques différenciées par cadre et type de violence s’avère plus adéquate ; l’enjeu des mots pour le dire, des chiffres pour les compter, le poids et le pouvoir des mots et des chiffres n’échappent à personne.

Les médias jouent un rôle primordial en ce domaine, leur rôle apparaît équivoque lorsqu’ils véhiculent les aspects les plus spectaculaires de la violence, constructif lorsqu’ils donnent des informations sur les recours et les structures d’aide aux victimes. Ainsi les medias peuvent contribuer à sensibiliser les populations sur ces questions, à véhiculer des images de drames insoutenables et provoquer beaucoup d’émotions, d’être un relais intéressant pour favoriser la prise de conscience d’un phénomène de société.

Les recherches ont comme objectif principal la production de statistiques, mais le chiffrage des violences contre les femmes et quantifier leurs effets est quasiment impossible, en revanche pour évaluer leur efficacité, ils ont besoin de connaître l’ampleur du problème qu’ils sont en demeure de traiter. La mesure du phénomène revient aux organismes en charge d’analyser les faits économiques et sociaux, que ce soit d’un point de vue qualitatif ou quantitatif.

Il est important de rappeler deux points essentiels: en premier, que le huis clos familial est le principal lieu des violences ; en second lieu, qu’on peut difficilement inférer des résultats dans des enquêtes suivant une évolution chronologique du phénomène.

Produire des statistiques sur les violences envers les femmes, c’est reconnaître que ce phénomène est un problème de société. En créant ainsi un effet de sensibilisation et de levée du tabou, la parole se libère et les déclarations d’actes violents auprès des institutions s’accroissent.

Les problèmes de violences conjugales sont immergés dans la vie sociale, ils dépendent principalement des rapports sociaux de sexe au sein de notre société. Malgré les progrès dans l’égalité des droits des deux sexes, la domination masculine perdure. Elle engendre un type spécifique de violences des hommes à l’encontre des femmes que l’on peut considérer comme le paroxysme du caractère inégalitaire des rapports entre les sexes.

Quoi qu’il en soit, la violence est d’autant plus aisément signalée qu’elle est contraire aux normes établies par le corps social, les victimes pouvant alors prendre conscience de l’illégitimité d leur situation. Toutefois les femmes ont encore trop tendance à se taire, car déclarer des violences subies revient à se confronter à un échec, et il est socialement dévalorisant de reconnaître un échec. L’évolution de la perception de ces actes comme délits ou crimes devrait permettre aux victimes de dénoncer les actes qu’elles subissent sans les considérer comme une faute personnelle. Le fait d’en parler devrait entraîner une réduction réelle de ces violences, désormais reconnues comme nocives et devenues intolérables. Mais, en faisant émerger la face cachée de l’iceberg, il faut garder présent à l’esprit que les représentations et le traitement social en matière d’aide aux victimes et surtout de prévention sont tributaires du parole et des chiffres pour le déclarer et l’évaluer.

En résumé, la France porte les indications suivantes :

En France:  
- Travail institutionnel : sous l’effet du féminisme, les ONG et les institutions favorisent le processus de reconnaissance des violences contre les femmes.
- Les violences conjugales existent partout aussi bien chez les groupes immigrés, d’où spécificité culturelle et phénomène de migration.
- Malgré les progrès dans l’égalité des droites des deux sexes, la domination masculine perdure.
- C’est au foyer, l’espace le plus intime, que s’exerce le plus grand nombre de violences.
- Statistiques : Sur 5908 femmes, 10% ont déclaré qu’elles ont subi de violences conjugales.
75% des femmes violentées déclarent qu’elles ont été victimes de violence verbale.
Sur 652 homicides, 50% des homicides sont le fait du mari ou du partenaire.