1.1. Au sujet de la violence conjugale – en France et au Canada :

La violence conjugale, ou violence domestique est un véritable problème de santé publique en France et au Canada, des éléments essentiels caractérisent l’étude de ce problème dans ces deux pays notamment :

  • Les victimes de violence conjugale consultent souvent un médecin si elles ont besoin de soins médicaux.
  • Les victimes sont plus susceptibles de révéler l'existence de la violence si on les interroge à ce propos.
  • Une femme maltraitée est plus susceptible de chercher de l'aide auprès de son médecin de famille qu'auprès de psychiatres, de policiers ou d'avocats. Malgré cela, les taux de dépistage par les médecins sont faibles
  • Si on ne leur en parle pas directement, les femmes ne disent habituellement pas à leur médecin qu'elles sont maltraitées, peut-être parce qu'elles craignent des représailles, qu'elles ont honte de leur situation ou qu'elles ont peur que le médecin ne respecte pas le secret professionnel. Certaines études laissent croire que ces sentiments peuvent être plus présents si le médecin connaît le partenaire de la femme
  • Les médecins doivent savoir qu'il existe des preuves selon lesquelles les hommes qui maltraitent leur partenaire sont aussi susceptibles de maltraiter leurs enfants, et que 30 % à 40 % des enfants qui sont témoins d'agressions conjugales subissent aussi des mauvais traitements physiques.
  • Le dépistage de la violence augmente la probabilité que les services médicaux, sociaux et juridiques interviennent avant que la femme ne subisse des blessures plus graves, voire mortelles.
  • Le traitement prescrit, y compris les sédatifs et les antidépresseurs, peut être peu approprié si on ne diagnostique pas la violence conjugale. Ces médicaments peuvent augmenter le risque de suicide ou même provoquer une escalade de la violence.

L'expérience montre que les chances d'arrêter l'escalade de la violence familiale nécessite de réagir le plus tôt possible et de « débanaliser » ces attitudes. On peut craindre en effet que trop souvent le fils agisse comme il a vu son père le faire malgré la souffrance qu'il a pu ressentir dans son enfance.

La législation française, avant d'en arriver à porter plainte, a créé la « déclaration de main courante » qui permet sans mettre en action la justice d'officialiser le statut de victime et d'indiquer au partenaire l'illégalité de son attitude.

Dans un certain nombre de cas, la seule convocation du partenaire par les services de police suffit pour mettre un terme à cette violence banalisée.

Que ce soit en France ou au Canada, les violences conjugales ont des conséquences sur l’état sanitaire des femmes victimes et de leurs enfants.

Ces violences et dans toutes ses formes portent leurs effets sur le physique et le psychique de ces femmes.

De pourcentages remarquables au niveau de la traumatologie et des incidences sur le plan physique sont souvent collectées par des études sur les violences conjugales faites en services d’urgences en France et au Canada. (in  Un fléau, La violence familiale en France et au Canada…, 2007, p. 3).

De même, de telles situations engendrent chez les femmes plusieurs maladies chroniques, paralysie, des troubles cardiaques etc.

Le taux de mortalité des femmes trouve souvent ses causes au niveau de la violence domestique. Les femmes se suicident et plusieurs cas d’homicides ne sont que des conséquences de ces violences exercées sur ces femmes.

Plusieurs femmes victimes de violences conjugales souffrent de troubles psychiatriques. Humiliation, menace, peur et tension ne peuvent pas être supportées par toutes les femmes, ce qui les causent plusieurs troubles au niveau mental et psychique.

Les violences sexuelles et les violences qui s’exercent lors de la grossesse sont aussi méprisantes et portent leurs conséquences au niveau gynécologique et obstétrique.

Les enfants risquent aussi d’être violentés si leurs mères l’étaient aussi, qu’ils se soient victimes ou témoins, les actes de violences portent les mêmes conséquences sur ces enfants.