2.1. Au Liban, France et Canada, la violence conjugale : une réalité :

Dans les trois pays, Liban, France et Canada, la violence institutionnelle persiste, l’étude faite sur les préoccupations en émergence dans la pratique et la recherche en violence le prouve, c’est une question de violence familiale et de questions éthiques (in  Criviff, Préoccupations en émergence dans la pratique…, 1994).

La violence faite aux femmes et la violence familiale deviennent des conditions de réalisation de ces choix politiques et non une conséquence incontrôlable. La violence est un geste de pouvoir et de contrôle. Ce n’est pas une question de perte de contrôle mais une question d’exercice du pouvoir et du contrôle lié au souci, au besoin de maintenir les rapports d’oppression. La violence faite aux femmes, le contrôle social exercé sur les femmes, sont des pièces maîtresses de la structure sociale et des processus qui visent à maintenir les femmes dans un statut de sous - citoyenne.

La violence institutionnelle comme les institutions politiques et les différentes politiques qui s’appliquent peuvent être des lieux de réaffirmation, de consolidation du pouvoir patriarcal.

La violence faite aux femmes est une forme de violence inscrite dans les structures de notre société et dans ses principales institutions. La violence institutionnelle se présente sous plusieurs types comme celle qui découle de la politique de l’Etat, la qualité des services d’aide sociale, la victimisation des clientèles…

Intervention en contexte de violence familiale et questions éthiques : Les nouvelles technologies, la limitation des ressources, la reconnaissance des limites de la science, la maturation des professions…tous ces facteurs ont augmenté les préoccupations pour les questions éthiques.

Les conflits et les dilemmes éthiques donc des raisons morales et celles d’efficacité créent des malaises, des tensions et des hésitations dans les rapports avec les clients et avec les personnes et les organismes partenaires. Il faut choisir entre le fait de traiter la violence conjugale en tant que problème familial ou problème concernant la femme comme individu. De même, il faut responsabiliser la violence, considérer le couple comme responsable plutôt que d’identifier une personne en particulier.

Une autre valeur bien importante, c’est la solidarité entre les femmes, dans les groupes d’entraide, et partout où elles se retrouvent non pas pour se voir comme victimes mais bien comme des survivantes à la violence.

La collaboration entre intervenantes et intervenants qui travaillent respectivement auprès des femmes et des hommes n’est pas toujours facile à cause des obstacles légaux et des loyautés à assurer aux clients.

Il parait impossible de travailler sur la problématique des abus sans toucher aux valeurs et sans prendre parti. A la base de l’action, il faut prendre position contre la violence et la déclarer inacceptable.

Les études sur la violence conjugale varient selon les normes et les valeurs de chaque société et ceci est prouvé aussi par une étude faite sur la conception da la violence conjugale et sur l’évaluation de sa sévérité (Turgeon, 1996, in Criviff, Violence dans les relations affectives…).

L’évolution des études sur la violence conjugale est influée par les valeurs, normes sociales et rôles sociaux qui conditionnent notre façon de concevoir le monde. L’organisation de la vie sociale affecte le contenu et le fonctionnement de notre pensée. Cet ensemble dynamique d’influences nous oblige à développer continuellement de nouvelles représentations mentales et à modifier les représentations déjà existantes.

La violence conjugale évolue en fonction des valeurs sociales qui nous sont inculquées. On reconnaît de plus en plus l’impact négatif de l’approbation culturelle de la violence véhiculée par les médias. On présente la violence comme étant un moyen courant et valable de régler les problèmes.

Parfois et pour quelques sujets la violence devient très difficile à identifier. Il n’est pas facile de déterminer si un comportement est violent ou non surtout s’il se situe dans des relations intimes, ici on évoque la tolérance des femmes.

L’exercice du contrôle par l’agresseur dans une relation conjugale violente a été étudié dans le cadre de cette même étude par Roy. L’objectif de ce dernier était de préciser le concept de contrôle en lien avec les concepts de domination, de pouvoir et d’autorité et de comparer les façons qu’ont les agresseurs de contrôler leur conjointe. Les résultats ont été unifié et portent sur ce que l’homme violent exerce un contrôle plus important que celui qui est non-violent.

Si le développement ne va pas de pair avec l’égalité entre hommes et femmes, cette dernière sera de plus en plus en danger. Pour cela il faut insister toujours sur la nécessité d’intégrer toutes questions d’égalité entre sexes d’une façon considérable dans tous les programmes des Nations Unies. En vue de cerner tous les niveaux de responsabilité, de questionnement, de coordination, de collecte des stratégies de défense et des programmes de la non discrimination sexuelle en la défendant par le dialogue à travers des politiques afin d’améliorer la sensibilisation sur la question d’égalité sexuelle. Une formation professionnelle du personnel des Nations Unies s’avère donc nécessaire pour qu’ils puissent mieux intégrer les problèmes d’égalité sexuelle dans leurs responsabilités et pour assurer un meilleur suivi pour ce sujet.

Il faut développer aussi le cadre du partenariat stratégique dans toutes les sociétés avancées et traditionnelles pour assurer une meilleure collaboration en vue d’une meilleure planification et pratique des programmes dans le but de fortifier le progrès de la femme et de réaliser l’égalité entre les deux sexes.

Il faut aussi faire face à tout manque documentaire quantitatif et qualitatif concernant l’égalité sexuelle et d’en procurer le budget favorable pour son exécution et développer les techniques d’information et les nouveaux systèmes de communication pour améliorer la recherche et la formation et la diffusion d’informations pour une meilleure mise en conscience des problèmes de la femme.

Orienter les programmes gérant l’égalité entre homme et femme est aussi indispensable pour pouvoir développer l’espace culturel englobant les droits de l’homme et de la femme et fortifier toutes sortes de stratégies nationales concernant les femmes en assurant le maximum des ressources humaines et matérielles pour en pouvoir intégrer les problèmes des inégalités sexuelles dans les projets, les programmes et les politiques nationales dans toutes les sociétés.