Les pôles de compétitivité

L’établissement de pôles de compétitivité est une nouvelle politique industrielle lancée par le gouvernement français en 2004 pour développer la compétitivité de l’économie française en accroissant l’effort d’innovation, conforter sur des territoires des activités à fort contenu technologique ou de création, accroître l’attractivité de la France et favoriser la croissance et l’emploi.

En réalité, il existait déjà en France des technopôles, développés dès les années 1970, qui ont contribué à l’essor des industries de haute technologie. Les pôles de compétitivité, s’appuyant sur le modèle du cluster américain, sont définis comme28 : « le regroupement sur un même territoire d'entreprises, d'établissements d'enseignement supérieur et d'organismes de recherche publics ou privés qui ont vocation à travailler en synergie pour mettre en oeuvre des projets de développement économique pour l'innovation ».

Le rôle du gouvernement dans le pôle de compétitivité est plus important que dans le cluster industriel : tout d’abord, l'existence du pôle de compétitivité a été codifiée. Deuxièmement, son financement est subventionné par le gouvernement. Le gouvernement joue un rôle de coordonnateur, en vue de créer une large synergie entre les autres acteurs. Les différentes parties sont invitées à concevoir et à mettre en œuvre des projets visant à accroître la compétitivité de l'économie, à créer des emplois, à renforcer les activités de recherche... Ce rôle est explicité par Ganne et Lecler (2009) : « Les maîtres-mots dans cette perspective sont alors, compétitivité, réseaux mondiaux, attractivité, et surtout gouvernance, le principal problème de ces nouveaux pôles étant bien d’assurer la coordination d’un nombre élevé d’acteurs variés de tous niveaux. »29

Malgré des différences dans les définitions, les auteurs se focalisent tous sur deux caractères cruciaux du phénomène de l’agglomération industrielle : la proximité géographique et les interrelations entre les entités incluses. La concentration des firmes est la première condition de la création d’un cluster. Cependant la nature des firmes impliquées varie beaucoup : de PME verticalement intégrées au modèle de sous-traitants groupés autour d’une grande entreprise ; de l’intégration verticale de grandes firmes, dans un mode de production de masse, à la spécialisation flexible, dans un mode de production post-fordiste. Des formes nouvelles de relations inter-firmes sont apparues dans les parcs de fournisseurs qui développent rapidement au Japon, en Chine ou au Vietnam… Lorsqu’on évoque le cluster, on se réfère également aux liens étroits entretenus par des acteurs en interaction constante.

Notes
28.

LOI n° 2004-1484 du 30 décembre 2004 de finances pour 2005 NOR: ECOX0400222L

29.

GANNE Bernard et LECLER Yveline (ed.) (2009). Industrial districts, clusters and poles of competitiveness: what can be learned from Asian industrial clusters? in Asian Industrial Clusters. Global Competitiveness and Policy Initiatives, Singapore. World Scientific.