3.2 Durant la période 1954-1986

Après l’accès à l’indépendance, en 1954, l’économie du Nord-Vietnam a connu une croissance notable. Durant les premières années du processus de reconstruction économique, la valeur de la production industrielle et artisanale a fortement augmenté : la valeur 1956 a presque doublé par rapport à l’année 1955. De 1956 à 1960, la croissance moyenne annuelle de la production industrielle et artisanale était de 25,1 %. À la fin des années 1960, la valeur de la production agricole et industrielle avait doublé par rapport à l’année 1955 et la production agricole avait augmenté de 43,5 %. Cette période a été marquée par la création massive de coopératives. Ce mouvement a débuté à la fin des années 1950 et s’est immédiatement développé au début des années 1960. Ce mode d’organisation de la production a été imposé d’abord à l’agriculture puis aux activités industrielles et artisanales. À la fin de l’année 1960, 70 à 75 % des foyers d’agriculteurs avaient adhéré à des coopératives de petite taille (les grandes coopératives attirant 7 à 8 %172 des foyers d’agriculteurs).

Les activités non-agricoles étaient également incluses dans la politique de développement des coopératives mise en œuvre par l’État et le PCV. Fin 1960, près de 67,8 % des artisans professionnels étaient membres des organisations de coopérations – dont les coopératives représentaient 44,2 %. Les coopératives ont contribué à améliorer les outils et techniques de production, à surmonter les difficultés d’approvisionnement en matières premières, à augmenter l’offre et à réduire le prix des produits173. Plus de la moitié des petits commerçants ont adhéré à des coopératives et 5,5 % d’entre eux ont opté pour l’activité de production.

La concentration du PCV sur la la promotion du socialisme dans le Nord-Vietnam est la raison pour laquelle, dans le premier Plan quinquennal (1961-1965), les missions de développement économique, culturel et social figurent au premier rang. Ce plan affichait les objectifs suivants :

‘« Achever le processus de réforme socialiste dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie artisanale, du petit commerce et du commerce capitaliste ; consolider et promouvoir le rôle du secteur public et renforcer les liens entre la propriété collective et la propriété du peuple entier, élargir les rapports de production socialistes dans toute l’économie nationale. »174

Il était alors vital de reconstruire l’économie du pays, ce qui impliquait le développement prioritaire des industries lourdes dont l’électricité, la métallurgie, la mécanique, l’exploitation minière, la production d’engrais etc. La construction de nouvelles infrastructures de transport (routes et chemins de fer) était également une priorité. L’État a encouragé également le développement de l’industrie artisanale pour satisfaire la demande domestique mais aussi pour l’exportation. Le premier Plan quinquennal déclarait :

‘« Pour l’industrie artisanale, il faut guider et soutenir la production accélérée des matériaux de construction en faveur des habitants, la transformation des aliments localement consommés et la transformation préliminaire des produits alimentaires, forestiers, aquacoles destinés à alimenter les industries et développer les travaux artisanaux sur le rotin, le souchet, le bambou, le rotang à cordes et les autres produits artisanaux pour l’exportation. Pour les activités importantes comme la production des cinq métaux (or, argent, cuivre, fer, plomb) ou la production des matériaux de construction en faveur de l’État, le tissage ou la teinture etc., il est nécessaire de les soutenir sur le plan des matériels, des techniques, de la qualité des produits et de réduire le prix de vente. »175

Les analyses figurant dans les chapitres suivants montrent que la plupart des activités visées par le Plan ont bénéficié de conditions de développement favorables et ont enregistré une valeur d’exportation importante. Pourtant le rôle de l’économie étatique et collectiviste était décisif : toutes les actions d’appui ont été effectuées par le secteur public et les foyers d’artisans ne participaient aux activités de production qu’en qualité de sous-traitants des ateliers publics.

En raison de la guerre du Vietnam (1963-1975), le IVe Congrès du PCV n’a pu se tenir qu’en 1976, juste après la libération. Le changement le plus important était l’indépendance et la réunification du pays. Dans le rapport politique présenté lors de ce congrès, l’industrie lourde est présentée comme la clé du développement des différents secteurs d’activité, de l’industrialisation d’un pays qui avait jusque-là une production de petite taille. Les orientations du développement économique sont détaillées :

‘« Accélérer l’industrialisation socialiste, jeter les bases matérielles et techniques du socialisme, faire passer notre économie de l’état d’une production de petite taille à l’état d’une production de grande taille, privilégier l’industrie lourde de manière raisonnable sur la base du développement de l’agriculture et de l’industrie légère et combiner les secteurs agricole et industriel dans une structure économique industrielle-agricole. »176

Le Plan quinquennal pour la période 1976-1980 a été présenté au Congrès et approuvé. Ce Plan s’articulait autour des deux volets suivants :

  • établir les bases matérielles et techniques du socialisme et mettre en place une nouvelle structure économique axée sur l’agriculture et l’industrie ;
  • améliorer progressivement la vie physique et culturelle des travailleurs.

Si priorité était donnée à l’industrie lourde, au développement des infrastructures et des techniques pour la réalisation du socialisme, l’industrie était aussi appelée à promouvoir l’agriculture et l’industrie alimentaire : il importait de fournir suffisamment de vivres à la population vietnamienne. Il s’agissait d’une mission principale du plan quinquennal pour la période 1976–1980177.

‘« Mobiliser les forces du pays, des secteurs et des échelons pour faire un pas en avant en agriculture ; faire des efforts pour développer la sylviculture, la pêche etl’aquaculture; développer l’industrie légère et l’industrie alimentaire (y compris l’industrie artisanale et la petite industrie) pour répondre parfaitement aux besoins de tout le pays en matière de vivres et de manière importante aux besoins en produits de consommation courante ; améliorer progressivement la vie matérielle et culturelle des habitants et permettre une accumulation de biens en faveur de l’œuvre d’industrialisation socialiste. »’

À la fin d’une longue période de guerres, il était impératif de développer les secteurs de l’alimentation et de fabrication de produits de consommation courante pour satisfaire les besoins fondamentaux de la population. Ce développement contribuait à garantir la sécurité alimentaire mais aussi à renforcer les liens entre agriculture et industrie et entre zones urbaines et rurales. Pour remplir cette mission, le rapport politique du PCV précisait qu’il fallait « exploiter sur tout le territoire vietnamien le potentiel de production des industries publics, de la petite industrie, de l’industrie artisanale, des coopératives et des foyers (avec leurs activités supplémentaires) pour varier la gamme de produits »178. Les diverses forces de production, y compris les familles exerçant des activités productives (en général des activités artisanales et non-agricoles) devaient donc être mobilisées.

Les mesures de développement économique prévues par le IVe Congrès du PCV et le Plan quinquennal étaient assez complètes : elles visaient l’amélioration de la compétitivité de l’économie, le contrôle du marché monétaire, et, pour le long terme, l’introduction des sciences et des techniques dans la production et la restructuration des unités et des rapports de production. Ces mesures permettent d’éclairer le rôle et la situation de l’industrie artisanale dans l’économie vietnamienne à cette époque.

Tout d’abord, on remarque que l’artisanat artistique (un élément de l’industrie artisanale) joue un rôle essentiel dans la promotion des exportations. Dans le Plan proposé par le PCV, outre les produits agricoles, minéraux et industriels, les produits de l’artisanat d’art, du textile et de l’habillement, les broderies, les tapis (en laine ou jute)… sont présentés comme des voies importantes pour l’exportation179.

S’agissant de l’amélioration des rapports de production socialiste, le Plan proposait deux programmes d’action, l’un pour le Nord et l’autre pour le Sud. Le Nord devait poursuivre la mise en place et la multiplication des coopératives d’artisanat. Les coopératives devaient être encouragées à moderniser l’organisation de la production et à améliorer les technologies appliquées. Les provinces du Sud, au sortir de la guerre, nécessitaient une période de réforme sociale à orientation socialiste. Le processus d’amélioration des rapports de production socialiste dans la petite industrie et l’artisanat était concrétisé par :

  • la diversification des formes d’organisation de la production ; les individus, les groupes de production, les coopératives fournissant des matières premières, de distribution et de production devaient être immatriculés au registre du commerce ;
  • l’adoption et la mise en œuvre de politiques fiscales, de crédit, de prix, de politiques relatives aux matériaux, aux contrats économiques, à la sous-traitance... pour aider les unités de production à se restructurer et à opérer efficacement.

Si on analyse le plan quinquennal pour la période 1976–1980, on note que les activités artisanales devaient augmenter leur participation à la chaîne de valeur par des regroupements en pôles de production concentrés.

‘« Aménager des forces de production en secteurs et en zones pour créer une structure économique agricole et industrielle et développer des zones de production spécialisée et de culture intensive pour la combinaison entre la production et la transformation en vue d’augmenter davantage la quantité et la qualité des produits et de réduire leur prix reflètent de manière typique le processus permettant de passer d’une production agricole de petite taille et dispersée à une production socialiste de grande taille et ce sous les divers aspects des moyens de production (mécanique et artisanat), des rapports de production (secteur public, coopératives, activités de production des foyers) et de taille (grande, moyenne et petite taille) »’180.’

L’implantation de pôles de production par secteur ou par zone devait renforcer les liens entre l’agriculture et l’industrie, contribuant ainsi à la transformation d’une économie de petite taille en une économie de grande taille. L’expérience prouve que ces politiques ont jeté les bases du développement ultérieur des grandes zones industrielles de Hanoï (la zone de Thanh Xuan par exemple) et d’autres provinces du pays (par exemple le complexe sidérurgique de la province de Thai Nguyen, dans la région du Viet Bac au nord-est …). Cette concentration, qui a intensifié les liens entre les entreprises, a permis de resserrer leurs relations avec les foyers d’artisans sous-traitants. C’était la condition permettant de créer des liens forts entre les zones économiques et d’améliorer la compétitivité des entreprises. Pour mettre en œuvre cette politique, il était préconisé de parfaire, par la planification, la cohérence entre les activités des divers types de coopératives et celles des entreprises publiques. « Le plan d’activité des coopératives artisanales, des coopératives agricoles et des coopératives de pêche et aquacoles, ainsi que le plan de fourniture du matériel de production doivent être compatibles avec le plan d’achat et de transfert des produits, afin de renforcer la responsabilité de l’État dans l’économie collectiviste et la responsabilité des coopératives vis-à-vis de l’État »181.

Le Ve Congrès du PCV s’est déroulé en 1982, dans un contexte de grave récession de l’économie vietnamienne. Les conditions de vie étaient difficiles, la croissance démographique forte, et les éléments du marché, le prix, la monnaie, instables, comme le constate le Congrès dans son évaluation des résultats économique de la période 1976-1980 :

‘« Les résultats de la production n’ont pas été à la hauteur du travail et de l’investissement réalisés. Les grands déséquilibres de l’économie sont encore importants, le PNB ne peut pas satisfaire les besoins de consommation de la société tandis que la croissance démographique est élevée ; le marché, le prix des marchandises, la finance et la monnaie ne sont pas stables, les conditions de vie des travailleurs sont encore difficiles notamment celles des ouvriers, des fonctionnaires et des agriculteurs des zones victimes des catastrophes naturelles’182

Les rapports présentés lors du Ve Congrès du PCV confirment les orientations socialistes, la juste application des règles d’une révolution socialiste tenant compte des conditions spécifiques du Vietnam. Ils observent cependant que la concrétisation des grandes lignes n’a pas été menée à bien et que les stratégies de développement ont négligé des règles générales et la situation propre au Vietnam. En effet, les difficultés pour redresser la situation d’un pays dévasté par la guerre n’avaient pas été suffisamment mesurées, notamment celles posées par la transition d’une économie de petite taille et ruinée par les hostilités à une économie mieux organisée. La transition même de la guerre à la paix a rendu problématiques la gestion du pays et l’adoption des politiques économiques. Toutes ces questions ont été discutées lors du Ve Congrès.

‘« Nous n’avons pas défini clairement la stratégie pour la première période de l’œuvre d’industrialisation socialiste sur laquelle serait élaboré le plan national pour la période 1976–1980. Nous n’avons pas interprété la politique générale et la politique économique de manière juste en tenant compte des conditions d’un pays qui venait d’être unifié après 30 ans de guerre afin de pouvoir répondre aux besoins de base en matière économique et culturelle tout en mesurant précisément la capacité réelle et potentielle du pays. » ’183

Des estimations inexactes et des mécanismes de gestion concentrée et bureaucratique – qui négligeaient le dynamisme des localités et des secteurs – ont rendu les politiques de développement économique inefficaces. L’économie nationale a donc subi des changements drastiques. Les questions sociales et culturelles étaient affectées par la récession économique. Le pays, au sortir de la guerre, était confronté à de graves difficultés :

‘« Les conditions de vie des habitants, notamment celles des ouvriers et des fonctionnaires, étaient relativement difficiles ; l’alimentation en énergie et en matières premières ainsi que l’infrastructure de transport n’étaient pas à même de valoriser le potentiel de production ; la balance commerciale était déficitaire ; on ne pouvait pas prévoir les changements importants des coûts et des marchés ; dans certains domaines, il y avait invasion par des éléments du capitalisme ou non-socialistes ; le mécanisme de gestion et de planification avait un caractère plutôt bureaucratique ; les irrégularités persistaient durablement.. »184

En réponse à ces difficultés et enjeux, le Ve Congrès a affirmé qu’une de ses missions prioritaires serait de répondre aux besoins de base des vietnamiens, en matière d’alimentation, d’éducation, de soins médicaux, de soins aux enfants… Pour remplir cette mission, diverses actions ont été proposées pour chacun des secteurs – dont la petite industrie artisanale, considérée comme une composante importante de l’économie car elle fournissait des produits de consommation à la population. Il était prévu de : « Continuer à développer les activités artisanales en ville et à la campagne et valoriser efficacement le travail des artisans personnes physiques, renforcer les liens entre le secteur public, les coopératives et les individus pour fabriquer davantage de produits et profiter de la capacité de fabrication des produits de consommation des entreprises du ministère de la Défense. »185

Dans les faits, les politiques de renforcement du mouvement de création des coopératives186, dans tous les secteurs d’activité, n’ont pas permis de réaliser les résultats escomptés187. Sur le plan agricole, la production du riz n’a cessé de diminuer ; chaque année, l’État se trouvait dans l’obligation d’importer du riz et de solliciter une aide alimentaire auprès d’autres pays (de 500 000 tonnes en à 1,6 millions de tonnes en 1980) (Dang Kim Son, 2006)188. L’agriculture n’était pas le seul secteur n’ayant pas obtenu les résultats fixés par la planification. Tous les indices de développement économique n’ont pas atteint les objectifs initialement déterminés. La croissance démographique demeurait en outre élevée (2,17 %), ce qui exposait le Vietnam à une pénurie alimentaire récurrente. Pour redresser la situation, le PCV a émis le 13 janvier 1981 la Directive 100189 destinée à déréglementer tous les secteurs. Initialement appliquée dans l’agriculture, la Directive 100 a été ensuite exécutée dans les autres secteurs. Puis le Conseil des Ministres a promulgué la Résolution N°25/CP du 21/02/1981 portant renforcement de l’autonomie financière des entreprises publiques en vertu de laquelle les entreprises étaient autorisées à choisir entre trois plans suivants :

  • un plan élaboré en fonction d’indices fixés par l’État en matière d’intrants, de débouchés et de marchés ;
  • un plan selon lequel l’entreprise était libre de prendre des décisions en matière d'intrants, de débouchés et de marchés ;
  • un plan d’auto-organisation de l’entreprise visant la valorisation du travail et l’augmentation des salaires des ouvriers.

Au début, la directive 100 a encouragé fortement les travailleurs à être plus rentables. Mais vers le milieu des années 1980, les incertitudes de la macroéconomie (inflation, système du double prix…) ont rendu cette politique inappropriée. En effet, le volume de travail confié aux travailleurs ne cessait de monter tandis que l’État ne proposait qu’un faible prix pour les produits hors indices. Les activités de production sont retombées dans l’inertie. Les lacunes des politiques de développement économique se faisaient particulièrement ressentir pendant la période précédant l’année 1986, l’année du « renouveau ». Le PCV a alors pris des mesures pour améliorer la macroéconomie dans l’espoir de stabiliser et de développer le pays. Présentée et approuvée lors du VIe Congrès du PCV, la politique de renouveau a marqué un tournant dans le développement du Vietnam.

Notes
172.

PCV. Missions et orientations pour la période 1961-1965, Rapport supplémentaire présenté lors du IIIè Congrès du PCV en septembre 1960. Ce document est téléchargeable sur le site internet du PCV http://www.cpv.org.vn/

173.

Ibid..

174.

Ibid..

175.

Ibid..

176.

PCV. Rapport politique du Comité exécutif du PCV présenté lors du IVe Congrès du PCV en décembre 1976. Le document est téléchargeable sur www.cpv.org.vn

177.

PCV. Orientations, missions et objectifs principaux pour la période 1976-1985, Rapport du Comité exécutif du PCV présenté lors du IVe Congrès en décembre 1976.

178.

Ibid..

179.

ibid..

180.

Ibid..

181.

Ibid..

182.

PCV. Orientations, missions et objectifs principaux en matières économique et social pour la période 1981-1985, Rapport présenté lors du Ve Congrès du PCV en mars 1982.

183.

Ibid..

184.

Ibid..

185.

Ibid..

186.

Le mouvement de développement des coopératives a commencé à la fin des années 1950. Une coopérative était censée être une unité économique gérant toutes les étapes de la production et de la distribution des produits. Un système de notation du travail des membres de la coopérative était appliqué mais ce système ne reflétait pas exactement le rendement réalisé par chaque travailleur. Il arrivait qu’une personne qui avait assumé plus de travail qu’une autre, reçoive la même rémunération que celle-ci. C’est une des raisons majeures pour laquelle les coopératives n’ont pas connu des résultats escomptés. (cf. DANG Kim Son, ibid..)

187.

Le PCV a organisé une conférence portant sur la réforme et le développement de l’industrie artisanale à orientation socialiste fin septembre 1960. Lors de cette conférence, on a évalué l’importance des activités artisanales et la capacité de contribution de ce secteur à l’économie nationale avant de suggérer différentes solutions visant à développer de manière systématique des coopératives dans toutes les localités du pays.

188.

Đặng Kim Sơn (2006), Nông nghiệp nông thôn Việt Nam 20 năm đổi mới và phát triển [L’agriculture et lemonde rural au Vietnam : 20 ans de réforme et développement], Nxb Chính trị quốc gia, Hà Nội.

189.

La directive 100 a autorisé les membres des coopératives à assumer les trois étapes de la production agricole(semailles, soins intermédiaires des cultures, moisson). Côté rémunération, en plus de la somme payée pour le travail confié par la coopérative, les travailleurs pouvaient se voir attribuer la quantité de produits dépassant le quota moyen imposé à chacun.