La globalisation est décrite par Friedman (2005) comme un processus dans lequel tout le monde a les mêmes occasions et les règles de jeux sont unifiées. Malgré les controverses sur l’égalisation des chances des gens venant de différentes cultures, géographies, nous devons cependant dire que l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce des pays signifie une unification des règles de jeu auxquelles les joueurs doivent apprendre à s’adapter. Ces nouvelles dynamiques poussent les dirigeants à identifier une combinaison entre les ressources actuelles et potentielles des partenaires domestiques ou internationaux. Cela amène à un changement en termes de gestion des entreprises comme Suzanne Berger503 l’a remarqué dans sa recherche :
‘‘For the managers today, the practical problem of globalization is how to combine resources and capabilities from within their own organizations with those they find outside their walls, whether at home or abroad. Over the past twenty years, new pieces, new players, and new sites for production have change the game, and they make it possible to build companies that are very different from the great corporations of the 1980s’. ’Friedman décrit les potentielles stratégies de l’entreprise et les individus, l’un des deux est appliqué par les firmes multinationales: externalisation (outsourcing) et délocalisation (offshoring). Ces stratégies peuvent être considérées comme l’intégration des entreprises aux nouvelles conditions de marché. L’externalisation est comprise comme un phénomène que l’entreprise fait faire une phrase de production à une autre entreprise. Dans une telle relation, le but des firmes est de fabriquer les produits en bonne qualité à prix bas504.
Tandis que, la délocalisation est comprise comme une installation d’une usine à un lieu autre que le pays natal des firmes pour accéder aux avantages concernant le coût de production, l’accès aux matières premières et à l’énergie. Dans ce domaine, la Chine est un exemplaire en attirant l’investissement des firmes multinationales. Ayant les avantages d’un marché énorme, d’une grande disponibilité du manœuvre, la Chine devient très puissante sur ce point. En réalité, la délocalisation a connu sa naissance depuis long temps, de 1870 à 1914, la première globalisation selon Suzanne Berger. La délocalisation n’est pas seulement développée en Chine, mais aussi en Thaïlande, à l’Indonésie, en Malaisie et au Vietnam. A partir de ces influences, la division internationale du travail a beaucoup changé, selon laquelle les industries traditionnelles se sont déplacées vers les pays en voie développement. Les pays industrialisés se concentrent davantage aux activités R&D, au développement de nouveaux produits.
‘‘The Italian district firms today continue to move along a trajectory very different from the one that firms in the same industries in the United States have been following. Leaping ahead to preview some of our finding son these Italians firms that will be analyzed later in this book, we saw that though there has been a certain decline in these labor-intensive traditional activities even in the Italian district, it is far from the collapse that has taken place in the US or UK clothing, shoe, and furniture sectors. When the Italian district firms invest in China or in Central Eastern Europe, they do not transfer everything to them; rather, they mainly use the plants in these low-wage economies as the bases for the new businesses and expansion and their business in the district working on higher-end products’ (ibid. p. 68-69). ’Nous pouvons remarquer qu’au début de la délocalisation, la plupart des pays en voie de développement se considèrent comme sous-traitants des pays développés. Ceux-là fabriquent les produits en fonction de demande de ceux-ci, la valeur ajoutée reste donc très modérée. À part de la Chine, cette nouvelle division de travail a crée une hiérarchie entre les pays sous-traitants de l’ASEAN. Yveline Lecler (2003)505 parle d’une division de travail basée sur la discrimination des produits.
‘Les différents espaces d’implantation des firmes japonaises se spécialisent en fonction de leur avantage compétitif. Le Japon garde la production de haut de gamme, les NPI les biens relativement complexes, l’ASEAN 4506, les produits moyennement complexes et les autres pays émergents de l’Asean comme par exemple Vietnam… accueillent les produits banalisés. (Ibid.)’Les pays en voie de développement comme le Vietnam sont une destination des industries traditionnelles. L’avantage du Vietnam est dû à des ressources humaines abondantes, surtout au milieu rural. Le coût de production est moins cher que dans d’autres pays. Parmi les trois niveaux de la chaîne de la division internationale du travail, le Vietnam se trouve dans le troisième groupe, les pays de rassemblement507. Comment ces pays peuvent-ils améliorer leur position ? Dans la relation sous-traitante, les clients donnent l’ordre aux fournisseurs qui au contraire participent peu à la recherche et à l’innovation des produits. Les sous-traitants fabriquent des produits selon des modèles et des paramètres techniques préfixés. Les fournisseurs deviennent ainsi dépendants de leurs clients et leur position de négociation est très faible. Pour regagner leur autonomie, les fournisseurs doivent mettre en place des stratégies visant à réduire leur dépendance à l’égard de leurs clients. Ce problème a été discuté par Claude Altersohn dans son ouvrage508 : les entreprises sous-traitantes doivent orienter leur production vers des produits moins dépendants des acheteurs.
‘‘A priori, il semble que la réalisation de produits dont l’entreprise aura le droit de revendiquer la conception est souvent le meilleur moyen d’assurer sa promotion lorsqu’elle ne peut plus améliorer sa position sur le marché en restant sous-traitante. Elle devrait alors se trouver dans une situation de moindre dépendance vis-à-vis des acheteurs puisqu’elle leur propose des solutions techniques dont elle prend l’entièrement responsabilité. Elle va incorporer davantage de matière grise dans ses productions et effectuer un travail qui devrait être en conséquence rémunérateur. Si cette entreprise réussit à produire des biens susceptibles d’être vendus sur catalogue diversifier sa clientèle et répartir plus largement ses risques commerciaux.’’Lorsque des entreprises sous-traitantes font des efforts pour limiter leur dépendance vis-à-vis des acheteurs, elles élèvent leur capacité jusqu’à ce qu’elles puissent maîtriser la conception et la fabrication des produits. Le transfert de l’industrie chinoise, au cours des dernières années, montré une efficacité certaine des politiques industrielles de ce pays. Avec le temps et l’augmentation de l’investissement des gouvernements dans les activités R& D, de nombreux pays ont participé plus souvent à la conception et à la production de nouveaux produits. Le gouvernement chinois est en train d’efforcer de changer le statut de la Chine de « fabriqué en Chine » à « inventé en Chine ». Sur le plan de la main-d’œuvre, les données ont fait constater que le nombre de nouveaux étudiants de chaque année augmente de façon continue (on estime qu’en 2004, il y avait environ plus de 44 millions de nouveaux étudiants509). En plus, la main-d’œuvre haute qualité de la Chine envoyée étudier et formés à l’étranger commence à rentrer : en 2006, juste à Pékin, on estimait qu’environ 30 000 docteurs étaient rentrés travailler. L’OECD a aussi estimé que le budget pour le R&D de la Chine se classe après les États-Unis. Parallèlement, il faut ajouter le fait que les entreprises transnationales commencent à implanter leurs centres R&D en Chine510. Ces facteurs contribuent à mettre en œuvre l’objective du gouvernement chinois qui ne se limite qu’au statut « l’atelier du monde » mais l’enjeu le plus important : le transfert technologique et le renforcement des capacités employés. Ce fait a été insisté par le directeur de JETRO : « La Chine est en train de développer très vite et de changer sa production des produits de bas niveau en produits de haut niveau technologique » (Friedman, 2005 : 220).
BERGER Suzanne (2006), how we compete: what companies around the world are doing to make it in today’s global economy, Random House Inc. United States. p. 60.
6 Dans les analyses, Friedman (2005) a décrit l’Inde comme un des premiers pays acceptent des commandes de l’extérieur, commencé par l’informatique technologie avec l’événement Y2K. Les entreprises indiennes peuvent effectuer les différents travaux aux Etats –Unis, Canada et autres pays. Beaucoup des gens ont appelé l’Inde est ‘bureau du monde (back-office of the world) (Reuters 2003, http://www.rediff.com/money/2003/apr/30backoffice.htm )
LECLER Yveline (2003), Division du travail et réseaux d’approvisionnements en Asie : le cas des firmes Japonais de l’électrique et de l’automobile, 11ème rencontre internationale du GERPISA, Ministère de le Recherche, Paris, France.
Y compris dans ce cas : Thaïlande, Malaysia, Indonésie et Philippine
Jean Jacques Chanaron (1999) dit que la division de travail a trois nivaux. Le 1er niveau (souvent implanté au siège central) concerne des activités d’innovation, R&D, la combinaison… Le 2ème niveau englobe les pays qui produit les pièces détachées d’un produit (dans le cas de l’automobile, il s’agit du Brésil, Argentine, Turquie, Pologne). Au 3ème niveau, des pays procède du rassemblement comme le Maroc, l’Egypte, l’Inde, la Chine, le Vietnam… Cette division est similaire avec les entreprises du district industriel actuel en Italie. Ils sont en train de réaliser ce processus de déplacement dans la production à l’étranger. Cf. CHANARON Jean-Jacques (1999), Globalisation, division international du travail et relations constructeurs - fournisseurs, Acte du GERPISA n° 25.
ALTERSOHN Claude (1992), De la sous-traitance au partenariat industriel, Dynamiques d’entreprise, L’Harmattan, Paris.