3.2. L’effet de distinctivité selon les modèles épisodiques 

Comme nous l’avons présenté plus haut, pendant les années 1980, les modèles d’appariement global « global-matching models », qualifié de néo-connexionnistes par Tiberghien (1997), ont vu le jour. Ces modèles d’appariement global font parti des modèles mathématiques de la mémoire. L’objectif général de ces modèles n’est pas de proposer une modélisation « neuromimétique » de la mémoire mais plutôt une formalisation des étapes de la mémorisation par les équations des processus d’encodage, de stockage et de récupération. Dans ces modèles, il est supposé qu’il n’existe qu’un système de mémoire à long terme, qui conserve une trace de toutes les expériences auxquelles un sujet a rencontré. C’est le cas de Minerva 2 de Hintzman et de CHARM de Metcalfe Eich.

Dans le cas de l’effet de distinctivité, ce qui nous intéresse particulièrement c’est cette logique d’appariement. En effet, si nous adoptons la terminologie de Hintzman, les traces encodent non seulement la cible à traiter mais toutes les informations présentes pendant le traitement de la cible même si ces dernières ne sont pas pertinentes avec la réalisation de la tâche. Néanmoins, dans un cas de figure où ces informations ou ces situations seront identiques pendant une phase de récupération, ces composants peuvent favoriser la récupération. Puisque la récupération d’une information sémantique impliquerait un grand nombre de traces activées par la sonde, ces composants situationnels sont aussi présents pendant l’activation de ces traces. Par ailleurs, puisque l’une des compétence des modèles entièrement épisodiques est le calcul des similarités entre la sonde et les traces mnésique, la logique d’appariement permet de faire en sorte que si les entités sont concordantes entre la situation d’encodage et la situation test, une tâche de catégorisation est plus rapidement effectué que si ces entités sont discordantes.

Maintenant, dans le cas du paradigme d’isolation, le fait de présenter un certain nombre d’informations (par exemple un mot) dans un contexte visuel par exemple trois fois plus fréquent qu’un autre contexte visuel devrait considérablement marquer les traces relatives aux informations présentées avec ce contexte rare. Les mots présentés dans un contexte fréquent seront agglutinée et leur poids sera moindre dans l’écho. C’est la raison pour laquelle, dans un paradigme d’isolation, nous ne réussissons pas forcément à rappeler ces mots présentés dans un contexte fréquent.

En plus, selon la logique d’appariement, si vous réinjectez les informations situationnelles, c’est-à-dire des informations non pertinentes à la réalisation de la tâche, dans un cas de figure où il y aurait une concordance parfaite, le calcul de similarité serait plus rapide et plus exact. C’est sûrement l’une des raisons pour laquelle Smith et Hunt (2000) ont souligné l’importance de la présence des indices contextuels relatifs à la phase d’encodage pendant la phase test, sans toutefois expliquer pourquoi et surtout selon quelle logique de fonctionnement. En revanche, dans un cas de figure où l’information sémantique et les composants sensoriels relatifs à la situation d’encodage sont très intimement associés, nous pouvons constater que la récupération de cette connaissance refléterait sans qu’il y ait besoin de réinjecter le contexte en tant qu’indice de l’épisode passé.