1.1.1. Objectifs et attentes

L’objectif principal de cette série d’expériences est de confirmer que l’effet de distinctivité peut émerger avec des tâches implicites de mémoire et de montrer que la spécificité d’un item peut être modifiée en manipulant l’information contextuelle associée à l’item pendant l’encodage. Il s’agira également de confirmer la possibilité de trouver une influence des informations contextuelles en encodage et récupération implicite. Dans cette série d’expériences, la distinctivité a été créée à partir de la rareté du contexte visuel associé à des mots présentés lors d’une phase d’encodage. Le contexte visuel était en fait simplement la couleur d’un cadre rectangulaire entourant le mot. Lors de cette phase d’encodage, deux types de contexte (de couleur) était utilisés, un contexte dit « rare » et un contexte « fréquent ». La proportion de mots associés à un contexte rare était de l’ordre d’un tiers de l’ensemble des mots utilisés. C’est donc la rareté du contexte qui était censé conférer sa spécificité à un item donné et non pas la rareté d’une de ses propriétés intrinsèques. Après cette phase d’encodage, les participants étaient soumis à une phase test au cours de laquelle les mêmes mots étaient présentés aux participants, soit associés aux mêmes contextes que lors de l’encodage (fréquent/fréquent, ou rare/rare), soit associés au contexte opposé (rare/fréquent ou fréquent/rare), soit sans contexte, c’est-à-dire sans cadre coloré.

Ainsi, les items associés à un contexte rare (distinctif) lors de l’étude devraient être plus facilement récupérés dans une phase test ultérieure que les items associés à un contexte fréquent (non distinctif), à condition que le contexte soit inchangé entre les phases d’étude et de test. En effet, comparé à un contexte fréquent, le contexte rare (le contexte le plus spécifique) doit augmenter la distinctivité des traces mnésiques de l’item associée à ce contexte. Par conséquent, quand le contexte est le même dans les phases d’encodage et le test, les items présentés avec un contexte moins fréquent doivent être plus rapidement catégorisés dans la phase test que les items présentés avec un contexte plus fréquent.

Au contraire, lorsque le contexte de la phase d’étude est modifié lors de la phase test, le changement de contexte devrait avoir un effet perturbateur plus important dans le cas d’un contexte rare que dans le cas d’un contexte fréquent. Les mots présentés sans contexte dans la phase test ont été rajoutés pour tester l’hypothèse de l’effet de distinctivité indépendamment d’un changement de l’information contextuelle. Pour ces items, nous prédisions des performances supérieures pour les items encodés dans un contexte rare.