1.1.3. Résultats

Pour chacune des expériences, les latences moyennes et les taux de bonnes réponses ont été calculés pour chaque sujet et chaque item, dans les différentes conditions expérimentales de la phase test. Toutefois, les latences associées à des réponses incorrectes et les latences déviant de plus ou moins trois écarts-type de la moyenne ont été exclues des analyses. De ce fait, les réponses éliminées représentaient globalement environ 3% des données.

L’ensemble de ces résultats a été soumis à différentes analyses de la variance avec comme facteur aléatoire le facteur sujets ou le facteur items, et comme facteurs intra-sujets ou intra-items le contexte d’encodage (fréquent et rare) et le contexte test (contexte identique, contexte différent et sans contexte) et comme facteur intra-sujets ou inter-items le genre des mots (masculin ou féminin). Toutefois aucun effet principal ni interaction impliquant ce dernier facteur n’ayant été observé, et aucune hypothèse n’ayant été formulée à son sujet, nous ne l’avons pas fait figurer dans notre tableau de résultats par souci de clarté.

Les résultats expérimentaux de la phase test sont répertoriés dans le tableau 1.

Tableau 1. Temps de réponse moyens (TR) et taux d’erreurs (TE) obtenu dans l’expérience 1 avec l’indication de l’erreur standard entre parenthèses.
Contexte Contexte Test
Contexte Identique Contexte Différent Sans Contexte
d’encodage TR (ms) TE (%) TR (ms) TE (%) TR (ms) TE (%)
Fréquent 671 (17) 2.53 (.87) 682 (16) 2.17 (.82) 681 (14) 4.33 (1.04)
Rare 662 (16) 3.25 (.95) 649 (16) 3.25 (.95) 676 (16) 5.03 (1.18)

Les analyses des taux d’erreurs n’ont révélé aucun résultat significatif dû très certainement au fait que l’on observe très peu d’erreurs. Concernant les latences, conformément à nos attentes, nous obtenons un effet principal significatif du facteur «contexte d’encodage », mais uniquement dans l’analyse par sujet, Fs(1,35)=7,14 ; p< 0.01. C’est-à-dire que les mots présentés en condition « contexte rare » pendant l’encodage sont plus rapidement catégorisés en test (662 ms) que les mots présentés en condition « contexte fréquent » pendant l’encodage (678 ms).

Nous observons également une interaction significative entre le contexte test et le contexte d’encodage, toujours dans l’analyse par sujets, Fs(2,70)=3,149 ; p<0.05. Cette interaction est représentée dans la figure 13.

Figure 13. Interaction « Contexte test * Contexte d’encodage».
Figure 13. Interaction « Contexte test * Contexte d’encodage».

Comme la figure ci-dessus le montre clairement, l’interaction s’explique essentiellement par l’observation d’un effet de la fréquence du contexte d’encodage uniquement pour les items présentés dans la phase test avec un contexte différent de celui d’encodage : les temps de réactions dans la condition contexte différent sont plus lents dans la condition contexte d’encodage rare que dans la condition contexte d’encodage fréquent Fs(1,70)= 14.63; p<0.01. La conséquence de cette observation est que, contrairement à notre hypothèse, aucun effet significatif de la fréquence du contexte d’encodage n’est apparu pour les items présentés dans la condition sans contexte, F<1, les items encodés en contexte fréquent ne sont pas catégorisés plus lentement que le contexte rare. En revanche, bien que la différence ne soit pas significative, dans la condition contexte d’encodage fréquent, les items présentés avec un contexte différent dans la phase test semblent être catégorisés plus rapidement que ceux présentés avec un contexte identique.

En fait, il semble que les mots présentés en test avec la couleur du contexte rare à l’encodage sont globalement plus rapidement catégorisés. Ceci est confirmé par une deuxième analyse qui a été réalisée sans différencier le contexte de la phase Test selon qu’il est « identique » ou « différent » de celui de l’encodage, mais en différenciant les conditions “contexte absent”, ”contexte de la couleur du contexte qui était frequent à l’encodage”, et ”contexte de la couleur du contexte qui était rare à l’encodage”. Notre but était de voir si les mots présentés dans la couleur du contexte fréquent ou rare étaient plus rapidement catégorisés en phase Test.

Cette analyse a révélé un effet principal significatif pour l’analyse par sujet et une tendance pour l’analyse par item du facteur contexte du test avec Fs(2,35)=5,219 p<0.01 et Fi(2,47)=2,905 p<0.06. Les mots présentés en test associés à la couleur qui était fréquente à l’encodage sont plus rapidement catégorisés (659 ms) que les mots présentés en test associés à la couleur qui était rare à l’encodage, bien que l’effet n’atteigne pas le seuil de significativité dans l’analyse par items, Fs(1,70)=4,141 p<0.05 et Fi(1,94)=2,975 p<0.08. Ils sont également catégorisés plus rapidement que les mots présentés sans couleur en test, Fs(1,70)=10,180 p<0.005 et Fi(1,94)=5,385 p<0.05. Les résultats sont présentés dans la figure suivante :

Figure 14. Effet principal du facteur « Contexte couleur ».
Figure 14. Effet principal du facteur « Contexte couleur ».