1.2.3. Résultats

Les latences moyennes et les taux de bonnes réponses ont été calculés pour chaque sujet et chaque item, dans les différentes conditions expérimentales de la phase test. Toutefois, les latences associées à des réponses incorrectes et les latences déviant de plus ou moins trois écarts-type de la moyenne calculée par sujet ont été exclues des analyses. De ce fait, les réponses éliminées représentaient globalement environ 2% des données.

L’ensemble de ces résultats a été soumis à différentes analyses de la variance, avec comme facteur aléatoire le facteur sujets ou le facteur items, et comme facteurs intra-sujets ou intra-items le contexte d’encodage (fréquent et rare) et le contexte test (contexte identique, contexte différent) et comme facteur intra-sujets ou inter-items le genre des mots (masculin ou féminin). Toutefois aucun effet principal ni interaction impliquant ce dernier facteur n’ayant été observé, et aucune hypothèse n’ayant été formulée à son sujet, nous ne l’avons pas fait figurer dans notre tableau de résultats par souci de clarté.

Tableau 2. Temps de réponse moyens (TR) et taux d’erreurs (TE) obtenu dans l’expérience 2 avec l’indication de l’erreur standard entre parenthèses.
  Contexte Test
Contexte Contexte Identique Contexte Différent
d’encodage TR (ms) TE (%) TR (ms) TE (%)
Fréquent 600 (14) 2.03 (.73) 591 (13) 3.78 (1.16)
Rare 590 (13) 4.87(1,17) 606 (14) 3.03 (.80)

L’analyse de taux d’erreur n’a révélé aucun effet principal ni interaction significative. L’analyse des temps de réaction a seulement révélé une interaction significative entre le contexte d’encodage (fréquent et rare) et le contexte test (identique et différent) Fs(1,31)=6.29; p<0.05 et Fi(1,47)=7,662 p<0.005. Un effet de contexte a été obtenu pour les mots provenant de la condition d’encodage rare. Les mots présentés dans un contexte identique ont été catégorisé beaucoup plus rapidement (590 ms) que ceux présentés dans un contexte différent (606 ms) Fs(1,31)=4.99; p<0.05 et Fi(1,47)=3,522 p<0.07. En revanche, les mots encodés dans un contexte fréquent ne présentent pas de latences plus courtes lorsqu’ils sont catégorisés en phase test dans un contexte identique (600 ms) à celui de l’encodage que dans un différent contexte (591 ms), Fs(1,31)=1.72; p>0.10 et Fi(1,47)=2,533 p>10. De ce fait, en accord avec notre l’hypothèse, un changement de l’information contextuelle entre la phase d’encodage et le phase test est plus nuisible pour les items encodés dans un contexte rare (voir la figure 17 ci-dessous).

Notre seconde hypothèse était que pour les items présentés dans le même contexte que lors de l’encodage, ceux encodés avec un contexte rare seraient catégorisés plus rapidement que ceux encodés avec un contexte fréquent. Les comparaisons locales confirment cette hypothèse (574 ms pour les items encodés avec un contexte rare et 592 ms pour items encodés avec un contexte fréquent), bien que la différence ne soit significative que dans l’analyse par items, Fi(1,47)=5.39 ; p<0.05 et Fs(1,31)=1.96 ; p>0.10. 

Nous avons également observé que pour les mots présentés en test dans un contexte différent de celui d’encodage, ceux encodés avec un contexte fréquent sont catégorisés plus rapidement (591 ms) que ceux encodés avec un contexte rare mais cette fois-ci uniquement dans l’analyse par sujet (606 ms), Fs(1,31)=4.59 ; p<0.05 et Fi(1,47)=2,5 ; p>0.10. Ce dernier résultat confirme le fait qu’un changement de contexte est plus perturbateur pour les mots encodés en contexte rare que fréquent.

Figure 17. L’interaction “Contexte Test*Contexte d’encodage”.
Figure 17. L’interaction “Contexte Test*Contexte d’encodage”.