3.2. Expérience 2 - la décision lexicale

3.2.1. Objectifs et attentes

Dans cette deuxième expérience, nous avons comparé les listes de distinctivité unimodale et multimodale sur l’amorçage dans une tâche implicite, la décision lexicale. Notre hypothèse était que, dans ce cas, conformément à ce que nous avons expliqué précédemment, un effet de distinctivité devrait être observé quelle que soit la forme de distinctivité manipulée; unimodale ou multimodale.

On peut toujours se poser la question de savoir si la tâche de décision lexicale permet d’étudier l’accès aux connaissances sémantiques. En effet, la décision lexicale peut dépendre la familiarité globale de l’information orthographique associé au stimulus. En revanche, Kelley, Jacoby et Hollingshead (1989) ; Pecher et Raaijmakers (1999) ont déjà utilisé la tâche de décision lexicale pour examiner la mémoire implicite en soulignant l’importance du paradigme utilisé dans l’expérience. Dans notre cas, la tâche de décision lexicale intervient après une phase d’encodage incident. Nous défendons l’idée selon laquelle plus cette tâche est difficile, plus implicite elle dévient.

Participants

Trente-deux étudiants de l’Université Lyon 2 ont été testés. La langue maternelle des participants était le Français et ils avaient une vision normale ou corrigée. Aucun des participants n’était informés de l’issue de l’expérience. La moyenne d’âge des participants, soit 26 femmes et 6 hommes, était de 25 ans.

Stimuli, Dispositifs expérimentaux et Procédure

Les stimuli utilisés sont les mêmes que ceux de la première expérience. Deux listes de 64 mots ont été utilisées pendant la phase d’encodage incident en plus de 32 nouveaux mots utilises pendant notre phase test pour la décision lexicale. Les choix relatifs à la police et à la taille des mots sont identiques que l’expérience précédente.De même, tous les mots utilisés avaient entre 5 et 7 lettres et étaient caractérisés par une fréquence lexicales en français qui variait entre 12 et 3982 occurrences par million avec une moyenne de 1202 (selon la base de données lexicales Brulex établi par Content, Mousty, & Radeau, 1990). Aucun mot ayant des voisins orthographiques ou des doubles sens n’a été utilisé.

La seule différence par rapport à l’expérience précédente concernait la phase test dans laquelle les sujets devaient faire une épreuve de décision lexicale. Nous avons utilisé 16 mots anciens (8 de la condition contexte rare et 8 de la condition contexte fréquent), 16 nouveaux mots (la moitié de chaque catégorie de stimuli, sonore/non sonore ou vivant/non vivant selon la distinctivité) ainsi que 32 pseudomots. La procédure était la suivante : un point de fixation apparaissait pendant 1000 ms, suivi d’un mot cible qui restait au centre de l’écran jusqu’à ce que le sujet réponde. L’intervalle inter-essai était de 1500 ms.

Finalement, le plan expérimental est représenté par : S16<D2>*I3.

D : désigne les deux groupes de sujets auxquels sont présentés soit la liste distinctivité unimodale, soit la liste distinctivité multimodale

I : type d’items test à trois modalités : ancien présenté en contexte rare lors de l’apprentissage, ancien présenté en contexte fréquent lors de l’apprentissage, et nouveau.