3.3. Expérience 3 – La reconnaissance

3.3.1. Objectifs et attentes

Dans la troisième expérience, nous avons comparé les effets de distinctivité unimodale et multimodale en reconnaissance. Notre hypothèse était que, si la composante “familiarité” de la reconnaissance n’impliquait pas nécessairement la récupération d’une trace particulière, alors cette composante pourrait être influencée par la distinctibilité globale des traces (multimodale) mais aussi par la distinctibilité des composants isolés des traces (unimodale). Nous faisons donc l’hypothèse que cet effet de distinctivité devrait se manifester sur les latences des réponses, en partant du principe que les latences de reconnaissance reflètent essentiellement le processus de familiarité.

En revanche, si la composante « recollection » de la reconnaissance demande la récupération consciente d’une connaissance très spécifique correspondant à une trace particulière, alors cette composante de la reconnaissance ne devrait être influencée que par la distinctivité multimodale. C’est ce que nous allons tester à partir de la mesure du degré de certitude (de 0 à 9) des réponses «déjà vu » et « non vu ». La modulation du degré de certitude est censée refléter la modulation du processus de recollection.

Participants

Trente-deux étudiants de l’Université Lyon 2 ont été testés. La langue maternelle des participants était le Français et ils avaient une vision normale ou corrigée. Aucun des participants n’était informé de l’issue de l’expérience. La moyenne d’âge des participants, soit 22 femmes et 10 hommes, était de 24,8 ans.

Stimuli, Dispositifs expérimentaux et Procédure

La seule différence par rapport à l’expérience précédente concerne la tâche des participants. Pendant la phase test, après avoir utiliser les touches du claviers (les touches 1 et 2 sur le pavé numérique) indiquées pour déterminer s’ils avaient déjà vu le mot (ou reconnus) pendant la phase précédente ou pas, les sujets devait indiquer leur degré de certitude. La consigne donnée aux participants précisait qu’après avoir effectué la tâche de reconnaissance, ils devaient déterminer s’ils étaient sûrs de leur réponse ou pas. Les réponses ont été recueillies à l’aide du pavé numérique qui allait de 0 à 9. Les chiffres inférieurs représentaient un degré de certitude très faible alors que les chiffres supérieurs représentaient une certitude très forte.

Le plan expérimental est représenté par : S16<D2>*I3.

D : désigne les deux groupes de sujets auxquels sont présentés soit la liste distinctivité unimodale, soit la liste distinctivité multimodale

I : type d’items test à trois modalités : ancien présenté en contexte rare lors de l’apprentissage, ancien présenté en contexte fréquent lors de l’apprentissage, et nouveau.