3.3.3. Discussion

Dans la dernière expérience de cette série, nous avons souhaité participer au débat sur l’implication du processus de familiarité dans une tâche de reconnaissance. Classiquement, la familiarité est décrite comme un processus impliqué dans une récupération implicite d’une information alors que la recollection est décrite comme un processus impliqué dans une récupération explicite de l’information (Yonelinas, 2002 ; Jacoby, 1991).

Dans notre paradigme expérimental, nous avons introduit une tâche d’attribution du degré de certitude relatif à la réponse fournie dans la tâche de reconnaissance pour tester le sentiment de recollection. Les sujets devaient indiquer à quel point ils étaient sûrs de leur réponse en utilisant le pavé numérique qui allait de 0 à 9 (après avoir répondu si le mot présenté était un mot anciennement vu pendant la phase d’encodage ou s’il s’agissait d’un nouveau mot).

Les résultats observés ont montré que les performances de reconnaissance ne changent pas en fonction de nos listes représentant deux niveaux différents d’intégration. Globalement et indépendamment de ces conditions expérimentales, les mots présentés dans un contexte rare sont reconnus beaucoup plus rapidement que les mots présentés dans un contexte fréquent. Nous interprétons ces résultats grâce à l’implication du processus de familiarité mis en jeu pendant cette tâche de reconnaissance. L’effet principal du facteur « contexte » est également obtenu dans l’expérience 2 qui utilisait une tâche implicite. Nous allons revenir sur ce point dans la discussion générale de cette série d’expériences.

En contrepartie, les réponses données pour déterminer le degré de certitude différent en fonction à la fois du type de liste utilisé et à la fois de l’isolation des mots. En effet, le degré de certitude globale pour les mots encodés en contexte rare est supérieur aux mots encodés en contexte fréquent uniquement pour la liste distinctivité multimodale. Manifestement, la liste qui représente une intégration aboutie de plusieurs dimensions sensori-motrices permet non seulement de récupérer d’avantage d’informations de manière explicite (voir les résultats du rappel libre) mais par conséquent, développe le sentiment de recollection.