Conclusion

L’apport théorique de cette thèse s’inscrit dans un cadre unitaire de la mémoire qui permet de rendre compte de la nature non abstractive des connaissances, contrairement aux théories multi-systèmes et abstractives de la mémoire humaine. L’avantage de notre approche est qu’elle permet d’exposer pourquoi l’effet de distinctivité peut se manifester aussi bien dans les tâches implicites qu’explicites. Au cours des séries d’expérimentations, nous avons également montré que cet effet, qu’il soit testé en récupération implicite ou explicite, s’expliquerait en termes de mécanismes d’intégration multimodale et non pas en termes de systèmes mnésiques sous-jacents. Nos résultats semblent suggérer que les performances issues des tâches implicites et explicites puissent être expliquées au sein du même système mnésique unique. Dans ce contexte, l’émergence des connaissances catégorielles d’un côté, les manifestations de l’effet de distinctivité de l’autre, apparaissent comme des exemples qui illustrent bien le fonctionnement cognitif comme issu de l’interaction entre l’environnement, l’individu et la cible à traiter. En effet, puisque la mémoire influence nos états de conscience, module notre attention, oriente nos anticipations, son étude est d’une importance capitale pour comprendre davantage le fonctionnement cognitif de l’homme. En 1997, Tiberghien nous fit partager son sentiment sur la question en déclarant « la mémoire, c’est probablement la forme même de la cognition ».