4-1 Court historique de l’installation des institutions religieuses hollandaises

Afin de bien comprendre ce que la presse réformée va comprendre du rôle de l’Eglise néerlandaise dans l’élaboration de l’idéologie de l’apartheid, il est important de se pencher sur l’évolution de ces structures ecclésiales et de leur physionomie. L’Eglise réformée néerlandaise, la Nederduits Gereformeerde Kerk (NGK), s’implante en même temps que la Compagnie des Indes orientales. Seule institution culturelle de la colonie, elle conserve des liens avec l’Eglise mère d’Amsterdam jusqu’en 1824, date à laquelle elle obtient une autonomie relative114. Sur place, il est difficile à la structure ecclésiale de s’implanter dans des lieux reculés et ce sont les patriarches qui, la seule Bible à la main, font office de pasteurs et de prédicateurs115.

A partir du milieu du XIXème siècle, d’autres institutions prennent naissance, démontrant l’évolution religieuse de la communauté afrikaner. Deux autres structures apparaissent : en 1853, des Voortrekkers, jugeant la NGK trop inféodée à l’autorité britannique, fondent au Transvaal la Nederduitsch Hervormde Kerk (NHK). En 1859, c’est l’Eglise fondamentaliste Gereformeerde Kerk Van Suid Afrika (GK) ou Eglise des Doppers qui est établie au Transvaal par le futur président Paul Kruger.

Notes
114.

Cette indépendance sera de courte durée puisque la NGK rétablira ses liens avec l’Eglise d’Amsterdam lorsque l’Angleterre, nouvelle puissance colonisatrice, affirme sa volonté de s’appuyer sur cette institution afin d’angliciser la communauté boer.

115.

Le synode de la NGK condamna le Trek en 1837, accusé d’entraîner l’impiété et le déclin de la civilisation chrétienne. En conséquence, L’Eglise interdit à ses pasteurs d’accompagner les Voortrekkers à l’intérieur des terres.