Chapitre II : Réactions aux grandes mutations du système et aux effets de l’apartheid : les étapes d’une prise de conscience

Un peu plus de 50 années séparent l’arrivée au pouvoir du Parti national en 1948 de la libération de Nelson Mandela, événement marquant la fin du système d’apartheid. 50 années durant lesquelles l’apartheid se construisit et s’imposa au sein de toutes les sphères de la société sud-africaine.

Le système s’élabora dans les années 50 par la promulgation des premières lois discriminatoires. Nous reviendrons donc, dans la première partie de ce chapitre, sur cette « construction » du système d’apartheid qui doit trouver son aboutissement dans les indépendances des bantoustans.

Alors que le système réglemente la vie et l’évolution des populations non-blanches du pays, il limite aussi les libertés des Eglises qui réagissent à une législation visant à limiter l’influence des Eglises missionnaires anglophones dans le pays. Dans les années 50, ces conflits entre les Eglises et le régime seront ainsi souvent rapportés dans la presse chrétienne française. Le système évoluant et se renforçant, les observateurs français porteront également un regard sur l’évolution des Eglises hollandaises qui servent de caution religieuse au système d’apartheid et qui opéreront un certain repositionnement théologique.

Les quatre dernières parties de ce chapitre décriront la place occupée dans la presse chrétienne française par les grands événements (émeutes de Sharpeville et de Soweto, mort de Steve Biko, mutations du système dans les années 80), la plupart dramatiques et violents, qui vont placer la question sud-africaine sur le devant de la scène médiatique internationale.