La Croix rend compte en mars 1981 du voyage en Afrique du Sud de Mgr Fauchet (évêque de Troyes depuis 1967) dans le cadre de la CIDSE690. Posant son regard sur le travail de l’Eglise catholique sud-africaine, l’évêque retient le peu de moyens d’actions des évêques mais reconnaît la bonne réaction des catholiques concernant le maintien de leurs écoles et la nomination d’évêques noirs.
En 1985, La documentation catholique et La Croix rapportent la visite en août de Mgr Derouet (évêque de Sees) en Afrique du Sud. Lors de sa réunion, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France déclare « avoir pris acte de l’importance pour les évêques d’Afrique du Sud de l’appui que l’épiscopat français a manifesté à plusieurs reprises. Les liens s’intensifieront dans l’avenir 691 ». Mgr Derouet a donc été le témoin de la « résistance de l’Eglise catholique 692 » mais reste conscient que l’unanimité au sein de l’institution sud-africaine n’existe pas.
Les lettres pastorales antérieures aux textes plus radicaux parus en 1986 semblent donc bien avoir eu un impact sur la prise de conscience des évêques français réunis au sein de la conférence épiscopale. Elles auront également un impact considérable sur les membres de la commission « Justice et Paix » française693.
« L’apartheid...Mais jusqu’à quand? », La Croix, 29-30 mars 1981, p. 4.
La CIDSE (coopération internationale pour le développement et la solidarité) est née en 1967 de la volonté de créer une agence de coordination entre agences catholiques d’aide. L’organisme se réfère à la doctrine sociale de l’Eglise élaborée à partir de l’encyclique sur le développement Popularum Progressio (1967). Les 7 pays membres de la CIDSE à sa création étaient l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Etats-Unis, la France, les Pays-Bas et la Suisse.
La documentation catholique, n°1904, 20 octobre 1985, col 989.
Marcel NEUSCH, « Pas de compromis avec l’apartheid », La Croix, 23 août 1985, p. 6.
Les travaux de la commission seront étudiés dans le chapitre suivant.