1 La question sud-africaine au sein de la commission « Justice et Paix » de France

Il n’est pas surprenant que la question sud-africaine trouve une résonance particulière chez les catholiques membres de la commission française « Justice et Paix ». Le système d’apartheid représentant une atteinte flagrante aux droits fondamentaux de l’homme, il parait clair que des chrétiens désireux de s’engager pour la justice et la paix fassent de la question de l’apartheid un sujet d’étude et d’action important.

Dans l’esprit de l’Encyclique Populorum Progressio, les catholiques membres de la commission élaborent une réflexion à partir du problème sud-africain lors des années 70, réflexion assortie d’actions menées par la commission seule ou dans le cadre de démarches œcuméniques.

Il m’a été difficile de faire un exposé linéaire de l’action des catholiques réunis au sein de la commission. En effet, seul l’accès aux archives antérieures à 1980 m’a été autorisé. Si les compte-rendus de réunions m’ont ainsi permis de proposer un bon aperçu des différentes étapes de la mobilisation dans les années 70, j’ai été forcée d’adopter, par manque de sources écrites, un autre angle d’étude concernant les années 80. Pour cette période, j’ai donc choisi de retracer la mobilisation de la commission en étudiant les implications de deux personnalités charismatiques de la commission, celles du Père Pierre Toulat, secrétaire général de la commission de 1967 à 1990 et de Mgr Fauchet, président de 1984 à 1988. Pour cette étude, je me baserai sur des témoignages oraux (dont celui de Pierre Toulat) et sur quelques compte-rendus écrits de réunions qui m’ont été prêtés par Bruno Chenu, assomptionniste et membre de la commission à partir de 1979.