2 La question sud-africaine au sein de la Fédération Protestante de France

L’analyse du traitement de la question sud-africaine dans plusieurs organes de presse réformée a permis d’avoir un aperçu de la place occupée par la question au sein de la famille réformée français. Elle a surtout permis de comprendre que la question de l’apartheid a occupé un statut particulier chez des réformés français, se sentant concernés par une idéologie forgée par la tradition calviniste. Ainsi, la question de l’apartheid, si elle n’occupe pas la une de la presse, reste une question vivace et épineuse.

L’Afrique du Sud n’a donc pas été qu’un sujet d’articles et mobilisa, au sein de la confession, des hommes et des femmes qui estimèrent que la question, soulevant des problématiques à la fois d’ordre confessionnelle, spirituelle, historique, politique et économique, devait être traitée de façon particulière, réclamant un effort de réflexion et surtout d’action.

‘« Plus que les luthériens, les réformés français sont au premier chef concernés par l’Afrique du Sud, tant la tradition réformée constitue le berceau de l’establishment afrikaner au pouvoir, le parti nationaliste1118 ».’

Cette citation de la journaliste Ariane Bonzon tirée d’un article de Réforme résume bien la place particulière que l’Afrique du Sud a occupée chez les réformés français. Se posant la question de savoir « comment la communauté protestante française et les institutions qui en émanent ont-elles réagi depuis 40 ans vis-à-vis de la situation en Afrique du Sud 1119  ? », Ariane Bonzon, tout au long de cet article, dresse le tableau de cette mobilisation.

Une mobilisation s’est élaborée au sein de la Fédération Protestante de France que s’est élaborée la mobilisation autour de la question sud-africaine. L’étude de la création du groupe CSEI de ses travaux et réflexions, permettent de comprendre la nature de la mobilisation de ces réformés français. Si ce groupe ne saurait être représentatif d’une mobilisation générale au sein du protestantisme, la FPF se prononça en son nom propre, dans une moindre mesure, sur la question de l’apartheid, principalement en accueillant en son sein des chrétiens sud-africains mobilisés.

Notes
1118.

Ariane BONZON, « Les protestants et l’apartheid : les clivages habituels » (1987), op.cit., p. 6.

1119.

Ibid.