Le soutien de la FPF au Comité anti-apartheid

Cet épisode ne va cependant pas marquer la fin de la collaboration entre les protestants et le Comité anti-apartheid. Le 28 juin 1971, Baldwin Sjollema du Programme de Lutte contre le Racisme (COE) répond à une lettre de Jean-Jacques de Felice, ce dernier demandant, au nom du Comité anti-apartheid, une aide financière au COE. Dans cette lettre, B.Sjollema demande à avoir des informations concernant les relations éventuelles entre le Comité et les Eglises françaises protestantes. Il est sous-entendu que l’aide sera accordée si de telles relations sont attestées. Baldwin Sjollema s’adresse ainsi à la FPF1127et la réponse émanant d’H.Morize (de la FPF) atteste de ce soutien :

‘« M Nicolas vous transmet la décision du Conseil de la Fédération protestante prise le 6 janvier dernier :
- Demande au Conseil œcuménique du Comité français contre l’apartheid : le Comité français contre l’apartheid a présenté, le 17/12/70, une demande de subvention au COE dans le cadre du programme de lutte contre le racisme. Il est vraisemblable que le COE va s’enquérir de l’avis de la FPF sur cette demande. Et si c’est le cas, donner une réponse positive.
Cela vous dit combien M. Nicolas appuie très chaleureusement la demande que vous a présentée Maître de Felice au nom du Comité français contre l’apartheid1128 ».’

Cet échange atteste d’un soutien de la FPF au Comité anti-apartheid. En l’absence d’archives attestant d’actions communes entre les deux groupes, on peut cependant supposer que la FPF a surtout servi de « caution religieuse et spirituelle » au Comité.

La Fédération protestante de France a cependant participé à quelques actions aux côtés du Comité anti-apartheid durant les années suivantes. En 1973, la FPF s’est associée, aux côtés de plusieurs autres organismes1129, à la campagne du 11 octobre en faveur des prisonniers, victimes du régime d’apartheid. A la suite de l’adoption d’un texte signé par ces mêmes organismes réclamant notamment la libération immédiate des prisonniers politiques, une délégation réunissant des représentants de tous les groupes s’est rendue à l’ambassade sud-africaine à Paris. Là encore, on peut de se demander si la FPF a participé activement aux actions menées par le Comité anti-apartheid ou si elle se « contenta » d’apposer sa signature aux textes démontrant un soutien plus qu’une mobilisation active. Une lettre signée de Jean-Jacques de Felice et de Elisabeth Mathiot adressée à Madeleine Barot (alors représentante du Défap) nous fournit quelques éclaircissements sur ce point.

Notes
1127.

Lettre de Baldwin Sjollema (COE) au pasteur Nicolas (FPF), 30 juin 1971.

1128.

Lettre de H.Morize (FPF) à Baldwin Sjollema (COE), 2 juillet 1971.

1129.

Citons par exemple la Cimade, le Christianisme social, la JOC, le Parti communiste français, la Ligue des droits de l’homme…