Les réunions

Le groupe de travail se réunit régulièrement afin de réfléchir et de travailler sur les questions évoquées plus haut. Ainsi, une réunion est par exemple prévue le 24 novembre 1986. A l’ordre du jour, le groupe doit notamment parler de la tournée en France d’hommes d’Eglise sud-africains. A l’ordre du jour de la deuxième réunion prévue pour le 2 mars 1987, sont prévus des discussions sur la participation possible de la FPF à la campagne « Libération des enfants emprisonnés en Afrique du Sud », et surtout sur les positions que doivent adopter les Eglises sur les sanctions et autres formes de pression économique.

Les quatre objectifs du groupe « Afrique du Sud » sont donc ambitieux et révèlent les volontés d’informer et d’agir. La question sud-africaine est donc bien à la fois sujet de réflexions profondes et d’actions, sujet aux natures multiples qui mettra le protestantisme face à des questionnements profonds et douloureux.

Le procès-verbal de la réunion de la CSEI du 22 octobre 1987 donne quelques informations sur les activités du groupe quelques mois après sa création. Le procès-verbal rend ainsi compte de la volonté de « nouer le dialogue 1176  » avec un pasteur de la NGK. L’occasion se présente en effet alors que le délégué de la Société biblique sud-africaine est en visite en France1177. Une longue partie de la réunion est consacrée à l’Afrique du Sud avec deux interventions principales : celle de Jean-François Zorn présentant « une réflexion théologique sur le problème de l’apartheid [rendant] plus conscient des justifications théologiques qui ont sans cesse été utilisés au cours des trois siècles écoulés », et celle d’Anne-Marie Goguel, responsable du groupe, qui rappelle « le rôle fondamental de la tradition calviniste ». Elle a, à cette occasion, abordé plusieurs points : la situation des Eglises (l’évolution de la NGK, les interlocuteurs ecclésiastiques) ; la question de la commémoration du tricentenaire de l’arrivée des huguenots1178, déclarant qu’il y a « un enjeu à ne pas laisser passer » avec l’idée « d’envoyer une délégation mais décalée dans le temps par rapport aux délégations officielles » ; la question des sanctions et la volonté de relancer, sur ce point, le dialogue avec le conseil de la FPF qui, comme nous le verrons par la suite, est resté plutôt frileux quant à l’adoption de sanctions.

Le procès-verbal rend ainsi compte des questionnements sur la situation en Afrique du Sud sur ces trois points essentiels qui devront, sur la demande du pasteur Michel Wagner de la CSEI, faire l’objet d’actions concrètes. En conclusion, la commission salue le travail du groupe et l’encourage à poursuivre les efforts entrepris…

Notes
1176.

Procès-verbal de la réunion de la commission CSEI du 22 octobre 1987.

1177.

Le procès-verbal indique que la rencontre devra avoir lieu au siège de la FPF le 11 décembre. Il est également précisé que tous sont invités à l’entretien, membres du groupe « Afrique du Sud » ou pas.

1178.

Je reviendrai sur cette commémoration dans la dernière partie.