1-1 Courte présentation du CCFD

En 1961, Jean XXIII, dans un appel solennel, demande aux catholiques d’intervenir afin de remédier aux problèmes de la misère et de la faim1301. Se développe alors l’idée d’unir les forces les plus dynamiques de l’Eglise afin d’organiser une vaste campagne contre la Faim. C’est alors que naît le Comité catholique contre la faim (CCCF) qui, sous la demande des évêques de France, va pérenniser cette campagne chaque année, au moment de Carême. Rapidement, le Comité va rassembler plusieurs mouvements et services d’Eglise (15 en 19611302) et comprend la nécessité de prendre en compte les questions plus larges de partage, de justice et de développement. Symbole de cette nouvelle « ligne de conduite », le CCCF devient en 1966 le CCFD, Comité catholique contre la faim et pour le développement. Le message du CCFD se précise : il faudra aider les populations qui souffrent à s’en sortir par elles- mêmes et en toute indépendance.

Du problème de la faim, la CCFD va ainsi prendre en compte le développement dans sa globalité. Pour cela, et en lien avec la conférence des évêques, 2 missions essentiels s’imposent : appuyer les projets de développement initiés par les pays en développement et sensibiliser l’opinion publique à la situation des pays pauvres. Pour cela, l’une des vocations premières du Comité sera d’établir des partenariats « de peuple à peuple ». Qui sont ces partenaires ? A la fin des années 90, Bernard Holzer, secrétaire général du CCFD depuis 1984, déclare que 90% des partenaires et des projets soutenus sont conçus et conduis par l’Eglise1303. Les partenaires dans les pays du tiers-monde sont paysans, ouvriers, enseignants… ou militants comme cela fut le cas en Afrique du Sud durant l’apartheid.

Plus concrètement, le CCFD peut venir en aide à des associations de paysans pour la mise en place de projet de cultures ou d’irrigation, à des artisans ou à des actions urbaines et dans les quartiers les plus défavorisés (associations de quartiers…).

Le respect des droits de l’homme est aussi une priorité pour le CCFD : des actions sont menées dans les pays en conflit pour favoriser la paix ou la réconciliation entre les communautés. La mise en place de projets organisés par les Eglises locales permettront ainsi de favoriser le dialogue entre les groupes et surtout de pousser à la prise d’initiatives afin de renforcer les communautés locales. Cet axe d’action sera particulièrement important en Afrique du Sud.

Notes
1301.

L’appel de Jean XXIII répond déjà à l’appel de la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui, en 1960, avait lancé un appel contre la faim dans le monde.

1302.

Aujourd’hui, 28 mouvements et services d’Eglises composent le CCFD. Citons parmi eux la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne), la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne), Pax Christi, l’ACO (Action catholique ouvrière).

1303.

Voir Bernard HOLZER et Frédéric LENOIR, Les risques de la solidarité : entretiens sur le CCFD, Paris, Fayard, 1989, 241 p.