2-3 L’installation

L’arrivée

Agé de 42 ans et déjà fort d’une longue expérience d’aumônier en France, Jean-Marie Dumortier arrive ainsi en Afrique du Sud en ayant en tête la récente vague d’arrestations dont ont été victimes la plupart des dirigeants de la JOC. Il sait déjà que le travail sera difficile à mener dans un tel contexte et qu’il devra respecter un certain nombre de consignes de sécurité…

Jean-Marie Dumortier s’installe plus exactement dans un bantoustan devenu indépendant en 1977 (mais non reconnu par la Communauté internationale), le Bophuthatswana. Il était en effet beaucoup plus évident pour un homme d’Eglise d’obtenir un visa pour un tel territoire que pour l’Afrique du Sud. Comme il le dit lui-même, « sans autres attaches que mes engagements successifs au sein de communautés forcément mouvantes 1503  », Jean-Marie Dumortier sait que c’est toujours auprès des jeunes de la JOC qu’il s’est senti le plus chez lui, alors « pourquoi pas avec ceux de l’Afrique du Sud ? 1504  ».

Il rappelle dans son ouvrage les raisons de son départ :

‘« l’Eglise d’Afrique du Sud m’avait demandé de venir renforcer le clergé local et de travailler quelques temps dans le diocèse de Pretoria pour aider en particulier au développement de la « Jeunesse Ouvrière Chrétienne » (JOC) parmi les jeunes travailleurs de la région1505 ».’

Durant les quatre premières années qui suivent son arrivée, Jean-Marie Dumortier loge dans des communautés religieuses missionnaires italiennes qui, en plus de leur accueil, l’ont aidé à s’insérer dans la pastorale locale. En 1983, l’un des pères lui signale qu’un logement est possible pour lui dans une paroisse du Bophuthatswana. La paroisse est petite et lui laissera du temps pour la JOC. De plus, la paroisse étant située dans le bantoustan, il n’y a aucune restriction de résidence, ce qui convainc Jean-Marie Dumortier, désireux de pouvoir vivre et effectuer sa mission au plus proche de la population noire. C’est ainsi que le prêtre français commence son engagement au sein de la paroisse de Mothotlung.

Notes
1503.

Jean-Marie Dumortier, Pour ne pas vous oublier, op.cit., p. 10.

1504.

Ibid.

1505.

Ibid., p. 10.