La genèse d’un départ

D’origine belge, Philippe Denis était, avant son départ en Afrique du Sud, membre du groupe « Justice et Paix » dominicain. Ce groupe rassemblait des membres dominicains de France, de Belgique et de Suisse. C’est le coordinateur européen de la commission Victor Hofstetter qui fit le lien entre l’Afrique du Sud et Philippe Denis. L’ordre cherchait alors du « renfort » pour assurer la formation des séminaristes en Afrique du Sud. Philippe Denis obtint son visa en « omettant » de spécifier son appartenance à l’ordre des dominicains, ordre alors mal perçu par le régime, car engagé dans le champ social. Son séjour était alors prévu pour 6 mois. A son arrivée, il enseigna l’histoire de l’Eglise à l’Institution Saint Joseph à Cedara situé à une centaine de kilomètres de Durban, institut théologique crée par les Oblats de Marie Immaculée dans les années 40 et qui accueille alors des étudiants de différentes congrégations. Il prit immédiatement contact avec plusieurs chrétiens déjà impliqués dans la lutte anti-apartheid comme le père Mkatswha alors secrétaire de la Conférence épiscopale (SACBC). Pour lui et comme elle le fut déjà pour Jean-Marie Dumortier, cette rencontre fut une révélation, lui faisant prendre conscience qu’une résistance réelle s’incarnait au sein de structures chrétiennes grâce à de telles personnalités.

A la fin de ses six mois de présence en Afrique du Sud, Philippe Denis rentra en Europe jusqu’à la fin de l’année 1989, date à laquelle il revint dans le pays pour s’y établir. En 1992, il obtint un poste à l’université du Natal pour y enseigner la théologie et l’histoire de l’Eglise.

Il s’intéressa particulièrement à la place des Eglises dans la société sud-africaine au temps de l’apartheid, dont celui de Mgr Hurley, au message et à l’engagement des Eglises chrétiennes dans la société sud-africaine.