c. Plantatio Ecclesiae : bâtir et planter

c.1 Des humbles baraques aux grands logis

‘« Je n’ai pas trouvé à Pinang, le repos que je croyais y trouver.
Le besoin de la mission m’a forcé de me charger du fardeau qui n’est pas petit.
Car outre les travaux du ministère, il m’a fallu faire office de maçon, de menuisier,
de charpentier pour la construction d’une église qui n’était que de planches.
Les portugais de notre vaisseau ont beaucoup fait882. »’

Les refondateurs du Collège (Claude Letondal et Michel Lolivier), avaient été précédés par des missionnaires qui, à l’instar de M. Escodéca, s’attelèrent à la rude tâche de « planter » l’Église dans l’île883. Rien n’avait été prévu pour accueillir les nouveaux venus. Dans les premiers temps de leur installation à Penang, et quoiqu’ils eussent été bien accueillis par les autorités britanniques de l’île, les missionnaires et leurs élèves durent faire face à des conditions de logement fort incommodes. Le gouverneur de l’île leur a prêté « deux maisons abandonnées par leur propriétaire qui a tout emporté sauf les colonnes en bambou et le toit en atap 884 . » Ceshabitations rudimentaires compromettent très rapidement la santé et le moral des jeunes élèves de Michel Lolivier : « Leurs maladies viennent surtout de ce qu’icy il fait chaud en jour, et froid la nuit, et que la maison étant toute trouée, on ne peut guère se garantir du vent 885 . » Les élèves résidèrent tout d’abord à Georgetown, capitale de l’île, une vingtaine de mois. Puis, le 20 novembre 1809, Michel Lolivier achetait, pour 1 700 piastres, « une maison et un terrain de cinq orlongs et trois jambas 886  », à une lieue de Georgetown, à Pulo Tikus (l’île aux rats), petit village plutôt misérable situé en bord de mer. Claude Letondal fit, quant à lui, l’acquisition de quatre maisons en ville, procurant ses premiers revenus au Collège :

‘Il plaçait ainsi avantageusement le capital recueilli à Manille et au Mexique : l’une d’elles, dite maison de l’amiral, située près de la forteresse, et achetée 12 000 piastres, en rapportait 170 par mois. Une autre était louée 600 piastres par an à l’orfèvre Scully887.’

Après moult atermoiements, le vicaire apostolique du lieu, Mgr Garnault, donna enfin toutes les autorisations pour l’établissement définitif du Collège à Penang et avec elles tous les pouvoirs nécessaires à son supérieur, notamment pour l’acquisition et l’usufruit de terrains et de bien immobiliers :

‘Ayant envoyé M. Rabeau, mon vicaire général avec des pouvoirs de visiteur et une ample liberté pour régler les affaires de la mission de Pulau Pinang quant au temporel et au spirituel et son retard laissant M. Letondal, notre procureur général, dans l’embarras pour l’établissement du Collège général qu’il a commencé à établir dans cette ville, je m’empresse de lever ses difficultés par ce qui suit. Je confirme les pouvoirs que j’ai déjà donnés pour l’établissement de ce dit Collège dans la dite partie de notre vicariat apostolique de Siam, quoique ce lieu ne me paraisse pas propre pour former des élèves futurs missionnaires. Néanmoins, pour ne pas retarder l’établissement d’une œuvre d’une si grande importance, j’y ai consenti et donné les pouvoirs nécessaires et par la présente je le confirme et le renouvelle, y ajoutant la faculté à M. Letondal de disposer des terrains appartenants à l’église du dit lieu soit des lieux adjacents à l’église, soit d’un jardin situé auprès du chemin nommé de Pulau Pinang, aux fins que M. Letondal puisse en disposer pour le bien général et particulier, pour la résidence des prêtres chargés de la mission de cette île ; de plus pour le dit collège, de plus encore pour une maison de procure ou de correspondance avec le procureur général, sauf que tout autre quoique muni précédemment de mes pouvoirs à ce sujet, excepté le vicaire général et visiteur ci-dessus nommé puisse s’y opposer, sont toutes fois les droits essentiels de la mission de Pulau Pinang888.’

Les premières décennies à Pulo Tikus furent spartiates. Les élèves étaient logés dans une « baraque », les directeurs disposant, pour eux et leurs invités, d’un logement muni de galeries, ce contre quoi Michel Lolivier (toujours prompt à s’opposer à Claude Letondal), s’insurgea :

‘Je vous avois déjà dit, je crois, que des quatre écoliers que M. Letondal avoit renvoyés, deux moururent en chemin, et que les deux autres, après avoir beaucoup souffert, avoient été pris à Macao, puis ensuite mis en liberté ; non pas gratis. Les autres cy devant étudoient sur les galeries ; mais M. Letondal voulant tout le logement, et les galeries pour ses hôtes, les fit descendre dans une baraque, ou on ne voit le jour que par quelques fentes. Là, ils étudioient, dormoient, mangeoient, et enfin passoient le jour, et la nuit. Peu après ils devenoient languissants, l’un après l’autre, jusqu’aux plus robustes, fort peu étudioient, et ceux qui étudioient ne profitoient en rien, et sembloient avoir perdu mémoire et jugement. Enfin je les ai remis sur les galeries, et leur mélancolie a disparu889.’

Sans doute ce témoignage n’est-il pas impartial. Mais il renseigne bien sur les conditions de vie au Collège en 1813. Pulo Tikus est au bord de la mer et les terrains du Collège sont bordés par une lagune infestée de rats et de moustiques. Il n’y a pas de bâtiment en pierre, mais une maison de bois, probablement sur pilotis, comme les maisons traditionnelles malaises. François Albrand, en 1834, la décrivait ainsi :

‘Or, la partie de la maison qu’habitent nos élèves n’est pas élevée de quatre pieds au-dessus de la terre ; il serait donc fort à souhaiter qu’elle pût s’élever à la hauteur des maisons de ce pays pour pratiquer en dessous une promenade.’
[Figure nº12]
[Figure nº12]

L’abri des élèves n’a aucune fonction particulière, il les remplit toutes : dortoir, salle d’étude, réfectoire. Il n’y a pas d’infirmerie, ni de chapelle propre au Collège. Claude Letondal aurait fait construire une première chapelle à Pulo Tikus, dédiée à l’Immaculée Conception :

‘Je profite aujourd’hui du départ de M. Dubois qui doit vous remettre cette lettre à Paris, pour vous faire connaître quelques particularités relatives aux biens du Collège. Du temps de M. Letondal, on bâtit une petite chapelle pour dire la messe sur le territoire du collège et on y mit un prêtre siamois qui peu à peu, de cette chapelle en a fait pour ainsi dire une église où il dessert une petite paroisse qu’on lui a confiée. Il ne s’est pas contenté de bâtir à côté un logement pour lui, mais il s’est emparé aussi d’une assez grande partie du terrain qu’il fait cultiver […] Lui-même prétend avoir droit à tous les biens des missions et autant de droit que les européens eux-mêmes. Quoiqu’il soit facile de recouvrer le terrain qu’il occupe parce qu’il n’a pas les titres légitimes de possession, la chose pourrait souffrir des difficultés […] 890 »’

Selon Raphaël Jeremiah, ce témoin des débuts du Collège qu’interrogea le Père Wallays, il y avait déjà une chapelle « toute en planche » lorsque arriva Michel Lolivier :

‘Qu’y avait-il à Pulo Tikus lorsque le Collège y fut établi par M. Letondal ?’ ‘Raphaël nous a répondu que Monsieur Lolivier, en arrivant avec ses écoliers à Pulo Tikus, y trouva une chrétienté Siamoise administrée par le P. Jean Baptiste Pasqual, prêtre indigène qui l’avait amenée de Jongselang. L’église de cette chrétienté était toute en planches et située à peu près à l’emplacement du nouveau bâtiment actuel qui continue la chapelle. L’usage de cette église fut à la fois pour la chrétienté et pour les élèves du Collège.’

Quoiqu’il en soit, il fallut attendre 1834 pour qu’une église paroissiale en dur fût enfin bâtie à Pulo Tikus, œuvre d’un missionnaire, François Bohet, qui en fut le premier curé : « Le Collège n’avait point de chapelle convenable et l’église de Pulo Tikus était en construction tout au plus. Elle n’a été ouverte qu’en 1834 comme témoigne l’inscription placée au haut de la façade 891 . » Mais le Collège ne disposait toujours pas de sa propre chapelle. Cette même année, François Albrand déplorait l’état lamentable de l’habitation, dont il nous a laissé une description détaillée :

‘Quelque peu disposé que je sois à entreprendre des constructions qui nécessitent toujours de grandes dépenses, je me vois dans la nécessité de réparer notre pauvre demeure, si nous ne voulons nous trouver un jour sous ses ruines. Je dis notre pauvre demeure, car donnerai-je le nom de collège à une maison de bois, mal construite, qui dure depuis plus de soixante et dix ans, livrée aux impitoyables fourmis blanches et à laquelle on a jamais fait une réparation de quelque importance. Aussi la plus grande partie est pourrie, l’autre vermoulue et rongée par de petits insectes qui nous dévorent tout vifs892.’

Il reçoit sans difficulté l’aval du séminaire de Paris, où l’on est bien conscient de la précarité de cette installation :

‘Vous êtes obligé de faire bâtir : c’est un grand embarras mais dans l’état où M. Lolivier vous a laissé les bâtiments c’est une nécessité. Heureusement, les fonds qu’on a trouvés à sa mort aideront à ces dépenses. Vos bâtiments seront achevés quant cette lettre arrivera. Je pense que vous aurez visé à la solidité de ces constructions et à la bonne distribution des pièces, puis à l’élégance et à la grandeur893.’

Le premier supérieur du Collège, qui en gérait les biens avec parcimonie, avait apparemment laissé d’opportunes économies, ce dont ne pouvait manquer de se réjouir le procureur de la Société :

‘C’est fort bien qu’après la mort de M. Lolivier vous ayez trouvé des piastres dans tous les coins de la baraque. C’est la vieille maison elle-même qui, vous suppliant de la rajeunir, vous en offre aussitôt les moyens, et cette opération ne sera désapprouvée par personne, pas même de moi qui ai observé plus d’une fois que ce collège coûtait autant qu’une mission tout entière pour l’unique avantage du Sutchuen qui ne perd rien de sa bonne part quand il s’agit de partager le gâteau894 .

On reconnaît ici l’un des griefs les plus souvent exprimés contre le Collège, trop dispendieux et ne profitant pas à la totalité des missions. Rappelons qu’on le surnommait à cette époque le « Collège des Chinois », la plupart des élèves venant précisément du Sichuan. Des travaux furent donc entrepris, dont les détails ne nous sont pas clairement connus. Il semblerait toutefois que le nouveau bâtiment eût davantage ressemblé à un séminaire. Il y avait une modeste chapelle. Les logements des pères et ceux des élèves étaient contigus de manière à faciliter la surveillance. En 1839, le Père Tisserand devient supérieur du Collège. Il y a une soixantaine d’élèves au Collège, de trois nationalités différentes (Chine, Siam et Cochinchine). Les bâtiments s’avèrent trop exigus mais surtout, ils sont insalubres :

‘Je vous préviens d’avance que Mgr de Maxula vous chagrinera beaucoup sur le collège et peut-être n’enverra plus de sujets au collège de Pinang – heureux s’il n’en fait pas sortir ceux qui y sont déjà. Pour la santé des élèves, je pense que vous devez ordonner à M. Tisserand de faire élever la salle d’en bas où les élèves étudient et où ils mangent. Ces endroits sont très humides. Le docteur anglais m’a dit que cet endroit était fort nuisible aux enfants. Plusieurs sont poitrinaires et incurables. Cela vient de ce qu’ils sont toujours sur de la terre humide et mal saine. Il est facile d’y remédier. Mr Miche est parti avec tous les pauvres élèves malades de la poitrine. Trois messieurs d’importance, après avoir visité de collège, n’ont pas craint en partant de nous dire que tout était bien sale. Ce n’est réellement que trop vrai : la cour, les autours de la maison sont remplis de déchets et d’ordures… En nommant un procureur pour le temporel, toutes ces misères finiraient895. ’

Le nouveau supérieur a pris les devants : « Je suggère l’agrandissement du bâtiment par la construction d’une autre aile et l’achat de terres pour subvenir aux besoins financiers du Collège896. »Les archives gardent bien des traces d’acquisitions foncières, et notamment en 1848, celle d’un domaine situé à Tanjung Bungah, à quelques kilomètres de Pulo Tikus, où les Pères allaient faire des plantations de rapport et bâtir une maison de vacances surnommée « Mariophile ». En revanche, l’agrandissement du Collège, selon toute vraisemblance, fut différé, car presque dix ans plus tard, le Conseil des directeurs formulait encore la même requête :

‘Ensuite M. le Sup. a fait observer au Conseil que le local du Collège ne suffisant pas pour tenir des classes désormais plus nombreuses, il croyait nécessaire de programmer la construction d’un corps de bâtiment simple mais assez vaste pour contenir trois classes renfermant chacune au moins de 25 à 30 élèves897.’

Comme le prévoit le règlement du Collège, qui stipule que : « les constructions considérables et les achats d’immeubles ne pourront être faits qu’après avoir obtenu préalablement l’agrément du Conseil de Paris, à moins d’un cas d’urgence ou de grande utilité 898  », c’est vers le séminaire de la rue du Bac qu’une fois de plus, les directeurs de Penang se tournèrent, avec succès. Cette règle, qui ne put être appliquée à la lettre, à cause de la lenteur des communications et de l’acheminement du courrier, fut confirmée plus tard, après le percement du canal de Suez (inauguré en 1869) :

‘Pour ce qui est des constructions, l’ancienne pratique à laquelle M. Laigre fait allusion dans sa lettre à M. le supérieur pouvait s’expliquer par la difficulté des communications avec l’Europe ; aujourd’hui il n’en est plus ainsi ; les relations sont faciles et fréquentes et rien ne s’oppose à ce que pour le Collège général on se conforme à ce qui se pratique pour tous les autres établissements communs, c’est-à-dire à ce que le séminaire de Paris soit préalablement consulté toutes les fois qu’il s’agira de constructions ou de réparations un peu considérables899.’

Les décennies suivantes, sous les supériorats de Victor Martin puis de Joseph Laigre, furent fécondes en constructions. En 1852, le Conseil des directeurs du séminaire de Paris autorisait l’érection d’une nouvelle chapelle :

‘On a fait lecture au Conseil d’une lettre de Paris, permettant la construction d’une nouvelle chapelle. On a arrêté qu’elle serait placée dans le jardin des noix de muscade du côté de la chapelle actuelle900. ’

La somme à dépenser pour les travaux est fixée par la rue du Bac : « Quant à l’autorisation que vous nous demandez de consacrer 1000 f. à la construction d’une chapelle convenable, nous vous l’accordons en vous recommandant de ne pas dépasser cette somme 901 .  » Pourtant, quatre années plus tard, en septembre 1856, Joseph Laigre écrivait :

‘Notre séminaire a bien changé de face depuis l’an dernier. Nos bâtiments se sont allongés et élevés d’un étage. Notre séminaire n’est pas encore joli, mais il est présentable maintenant, si vous exceptez la chapelle, qui menace de tomber en ruine902. ’

Les crédits qui auraient dû servir à l’édification de la chapelle auraient-ils été engloutis dans les travaux d’agrandissement du séminaire ? En 1859, les directeurs se voient contraints de solliciter, une fois encore, le soutien de la France :

‘Importants travaux à faire sur le bâtiment du Collège. Le conseil décide d’écrire à Paris et à Lyon pour demander de l’aide : la lettre donnera quelques détails sur le séminaire de Pinang et sur la gène de sa situation financière903.’
[Figure nº13]
[Figure nº13]

Pourquoi refaire des travaux sur des bâtiments que l’on venait de reconstruire ? Le climat, la proximité de la mer, la qualité médiocre des matériaux utilisés, celle aussi, peut-être, de la main d’œuvre, seraient sans doute à incriminer. Cette fois-ci, les directeurs s’adressent directement aux deux conseils de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, à Paris et à Lyon904. L’année suivante, les Annales de l’O.P.F, dont le tirage était considérable905, publièrent un article consacré au Collège de Penang :

‘Nouvelles des missions. Un mot sur le collège de Pinang clora cette revue. Sa fondation ne remonte qu’à 1808. En plaçant là, en vue du paganisme et à l’abri de ses coups, le berceau d’un clergé indigène pour les missions persécutées, on voulut lui assurer le calme et le recueillement indispensables à une vocation sainte et à des études sérieuses906. ’

À la suite d’une description colorée de l’île de Penang et de l’œuvre des missionnaires commençait la transcription d’une lettre collective des directeurs de Penang, datant du 31 décembre 1859. La situation financière du Collège y était dépeinte sous un jour optimiste : il faut mieux faire envie que pitié ! Mais les lecteurs ne pouvaient ignorer que l’équilibre de cet établissement, le plus beau fleuron des Missions Étrangères, dépendait de leur générosité. La lettre se terminait par ces mots sans équivoque : « L’aumône de l’Europe catholique est notre seul trésor. » Il y avait eu un précédent, dès la création de l’OPF, en 1822. Le Collège avait fait connaître les besoins financiers des missions par le truchement d’une lettre émanant des élèves chinois, traduite du latin, introduite par le P. Magdinier, que les Annales avaient largement diffusée :

‘On a reçu dernièrement à Lyon des nouvelles de ce séminaire. Les jeunes élèves Chinois implorent les secours des chrétiens de France, et particulièrement des prêtres du diocèse de Lyon, en faveur de leur chère patrie, dont ils exposent dans un langage touchant les besoins matériels : nous donnons ici la traduction de deux de ces lettres, écrites en latin, et modèle tout à la fois de la piété et de l’éloquence chinoise : « […] Ah ! Nous vous en supplions, accourez ici leur tendre une main secourable ; ce généreux projet, Dieu sans doute l’a inspiré à plusieurs d’entre vous. Eh ! Pourquoi ici dans la Chine un si petit nombre d’ouvriers, tandis que les ronces et les buissons couvrent la vigne que le Seigneur y a plantée ? Si parmi vous le nombre de prêtre ne peut encore suffire, ici une indigence extrême se fait partout sentir907.’

Une fois la situation financière du Collège stabilisée, les travaux peuvent reprendre. La chapelle est achevée. En 1872, les directeurs s’occupent de la villégiature de Mariophile : « Le Conseil décide la construction d’une nouvelle maison de campagne 908 . » À Pulo Tikus, l’agrandissement du Collège se poursuit : « Les Pères ont décidé l’addition de nouveaux bâtiments à la suite de la nouvelle cuisine 909 . » Joseph Laigre nous a laissé une description précise de l’état des propriétés du Collège général en 1874 :

‘Oui, notre collège général a beaucoup d’agrément qu’il n’avait pas de votre temps et chaque année il devient de plus en plus propre. À commencer par la cuisine et toutes ses dépendances et même l’étable, qui ne font maintenant plus qu’un seul bâtiment en briques, parallèle au réfectoire, couvert en tuiles ; à continuer par un étang superbe, profond de six pieds, très large, d’une forme charmante, tout ceinturé d’un mur surmonté de 32 petites colonnes sur lesquelles reposent de charmants vases à fleurs, au milieu duquel étang est élevée une colonne octogone sur laquelle reposera l’ange gardien. Cet étang n’est donc plus un sale réservoir pour les bains, mais un superbe réservoir d’eau pour les bains ornant en même temps notre cour vers la mer. Ajoutez à cela la magnifique maison, avec grand salon, 8 chambres, une véranda et un kiosque, construite à Mariophile, la vue et l’air y sont vraiment charmants. Enfin, à notre chapelle, nous avons un sanctuaire, des degrés d’autel en marbre ; les murs ont été rebadigeonnés, les portes, les fenêtres, tout ce qui est en bois a été repeint, à l’extérieur de couleur verte ; au lieu de cette vieille chaire, nous en avons une magnifique, ornée, à six pans ; les fenêtres sont toutes garnies de barreaux en fer peints contre les voleurs. De ma chambre, qui est celle qu’occupait le cher Père Greiner, je vois à mon aise la rizière qui contient maintenant 12 orlons et la mer, avec les bateaux qui passent, et qui m’envoie sa bise et son doux zéphyr ; quelques fois ses coups de vent et ses fortes bourrasques910.’

Supérieur depuis 1869, Joseph Laigre rend ainsi hommage à sa propre administration. En réalité, des inconvénients subsistaient, auxquels on remédia :

‘Notre étude était trop chaude pendant la sécheresse, trop humide pendant la saison des pluies : construite sur un terrain trop bas, malgré les diverses additions que nous y avons faites successivement pour élever le terrain, cette étude a été plusieurs fois inondée d’outre en outre pendant les pluies de l’année dernière ; et c’est à ces inondations que nous attribuons les fièvres nombreuses que nous avons eues l’an passé en septembre et octobre. Le terrain sur lequel est construite l’étude nouvelle est de trois pieds plus élevé que celui de l’ancienne étude et cette étude a 18 pieds 3 pouces de haut jusqu’au plancher du 1er, d’où il résulte que ce bâtiment ne peut avoir qu’un étage ; et avec un seul étage, il sera plus haut que l’ancien bâtiment. Le nouveau bâtiment joint la chapelle à la chambre de la procure que vous habitiez ; de là résulte un autre avantage que nos élèves sont complètement enfermés entre trois murs ou trois bâtiments911.’

Plusieurs préoccupations président aux aménagements des bâtiments. Les unes relèvent de la salubrité : les conditions naturelles de l’île sont rudes, la sécheresse succède à l’humidité et toutes deux nuisent à la santé de la communauté. Les autres concernent la morale : les bâtiments préservent les élèves des influences mauvaises du monde extérieur, les isolent, et facilitent la surveillance. La décennie suivante fut celle des grandes réalisations, alors que le Collège allait traverser sa crise de légitimité la plus dure, le nombre d’élèves se mettant à diminuer régulièrement912. Michel Laumondais, procureur du Collège depuis 1880, dirigea l’ensemble des travaux913. Les directeurs se décidèrent tout d’abord à bâtir une chapelle à « Mariophile ». Les procès-verbaux nous permettent de suivre le déroulement des opérations. En 1882, les travaux de terrassement débutent : « Le Conseil a continué l’examen de la question de la nouvelle chapelle de Mariophile et décidé le nivellement du terrain nécessaire 914 . » Le style architectural est choisi et le plan établi :

‘Le Conseil a décidé que la chapelle de Mariophile serait construite tout en bois et dans le style roman […]. Ensuite a été approuvé le plan de la chapelle de Mariophile présenté par le P. Procureur. Les dimensions sont les suivantes : 72 pieds de longueur sur 24 de largeur. La hauteur sous voûtes est de 30 pieds. De plus les chapelles latérales sous les deux bras de la croix auront dix pieds de chaque côté915. ’

Mais le prix élevé des matériaux oblige les Pères à revenir en partie sur leur décision :

‘La chapelle de Mariophile n’ayant pu être (selon la décision du Conseil en date du 10 août dernier) construite en bois, cela à cause du prix élevé que demandaient les diverses entreprises consultées, le Conseil revenant sur la décision précitée, décide que la Chapelle sera construite en maçonnerie, les dimensions fixées dans la séance du 11 septembre dernier étant maintenues916. ’

Un an plus tard, les travaux sont achevés ; la chapelle de Mariophile est consacrée par le vicaire apostolique du lieu : « La bénédiction de la nouvelle chapelle de Mariophile a eu lieu le 13 juillet dernier. C’est Mgr Gasnier qui y présidait 917 » Cette même année 1885 voit le lancement d’un autre projet, plus considérable encore : la démolition des anciens bâtiments du Collège et leur reconstruction intégrale, à l’exclusion de la chapelle, récemment refaite, que l’on appela désormais « l’ancienne chapelle ». En mai, le Conseil prévoit la construction d’un abri provisoire, pour la durée des travaux. Après de nombreuses discussions, un projet de plan est envoyé au séminaire de Paris, qui l’approuve en mars 1886918 :

‘Nous avons examiné attentivement le plan de reconstruction du Collège que vous nous avez envoyé et nous approuvons pleinement votre résolution de commencer sans retard les travaux et de les mener activement. C’est assez vous dire que nous faisons des vœux pour la réussite de l’emprunt sans intérêt que vous vous proposez de solliciter du gouvernement des Détroits. Cette mesure nous paraît si avantageuse que nous vous engageons fortement à user de tous les moyens pour la faire réussir919. ’
[Figure nº14]
[Figure nº14]

Un emprunt a bien été demandé aux autorités britanniques, mais deux ans après cette lettre. Les directeurs comptaient sur les intérêts des placements du Collège pour financer les travaux. Les procès-verbaux en donnent les montants exacts :

‘Le Conseil a reçu communication de l’état des intérêts du fonds de réserve du Collège à la date du 31 décembre. Ces intérêts se montent à la somme de 4 028 $ à laquelle il faudrait ajouter les autres 8 420 $ d’intérêts arriérés non encore soldés. Le fonds de réserve lui-même se monte à 25 896 $, les jardins non compris. Il est entendu que les intérêts du fonds de réserve seront exclusivement consacrés à la reconstruction du Collège, jusqu’à l’achèvement de ce travail920.’

Ces sommes n’ont sans doute pas été jugées suffisantes car un an après, les Pères, profitant d’une visite au Collège du gouverneur des Straits (détroits), sollicitent un emprunt de 12 000 $, remboursable par annuité de 2 000 $. Celui-ci leur fait savoir qu’il ne peut accéder à cette demande921. C’est donc vers le séminaire de Paris que le Conseil du Collège se tourne, une nouvelle fois :

‘Nous avons regretté comme vous que l’espoir que vous aviez d’obtenir du gouvernement des Détroits un emprunt sans intérêt pour la reconstruction du Collège ait été déçu […] Puisque, comme votre dernier compte rendu nous le dit assez, le besoin de reconstruire le Collège devient de jour en jour plus urgent, nous nous faisons un devoir de vous aider, dans la mesure du possible, à mener cette œuvre à bonne fin […] Nous consentirions donc à vous faire une avance de 100 000 f. dont vous nous serviriez les intérêts au taux de 5 % . Nous réduirions également au 5 % l’intérêt des 100 000 f. que vous gérez déjà en notre nom. C’est donc une somme de 200 000 f. qui serait entre vos mains, pour laquelle vous auriez annuellement à nous payer les intérêts au taux de 5 %. Quant au remboursement, nous vous laisserons toute la latitude désirable922.’

Pendant que se déroulaient ces tractations, les travaux avançaient. En octobre 1889, un premier bâtiment est livré, et l’on procède à l’aménagement provisoire d’un dortoir. Les Pères avaient fait hâter l’achèvement de ce premier corps de logis, pour que les élèves, frappés par le béri-béri, puissent se rétablir grâce à une installation plus confortable923. Puis les directeurs lancent la construction d’un autre corps de logis. Pour ce faire, ils font appel à un architecte, l’ingénieur civil Barett924, négocient les prix avec les entrepreneurs locaux925. Un an plus tard, le chantier est terminé. Il ne reste plus qu’à détruire les restes des anciennes constructions, dont les matériaux servent à parachever les nouveaux locaux926. L’opération a été rondement menée et la communauté peut désormais s’enorgueillir d’occuper un séminaire magnifique. L’architecte a pris soin de l’adapter aux conditions climatiques locales, comme toute bâtisse coloniale, en favorisant notamment l’aération des salles par de larges baies à clair-voies. Les archives ont conservé les plans d’architecte, ainsi qu’un croquis (peut-être de la main du P. Laumondais ?) indiquant les différents emplacements. C’est un très vaste ensemble composé de trois corps de logis d’un étage, sur arcades en plein cintre, disposés autour d’une cour plantée d’arbres. La façade, imposante, orientée au sud-ouest, fait face à la ville, barrant l’accès du séminaire au monde extérieur. La cour, ornée d’un bassin et d’un oratoire de la Vierge, s’ouvre largement sur la mer, au nord-est. Au chevet de la chapelle, le cimetière927, et non loin, un « jeu de balle ». Les bâtiments donnant sur le jardin sont munis d’une véranda, qui court tout le long du bâtiment principal et des deux ailes928. De part et d’autre des deux bâtisses latérales, et reliées à elles par une galerie, s’étendent les communs, cuisines et chambres des domestiques d’un côté, salles de bain, toilettes, séchoir à linge de l’autre. La chapelle, donnant sur la mer, ferme l’aile sud. Après viennent la sacristie, un oratoire, l’escalier menant à l’étage, le réfectoire et le bureau du procureur, à l’angle du bâtiment principal. Toujours au rez-de-chaussée, côté façade, il y a sept salles de classe, la bibliothèque, le péristyle ornant la porte d’entrée, le parloir, un escalier, l’imprimerie, le cabinet de physique et la salle des exercices, où la communauté se retrouve pour l’oraison en commun. À l’autre angle, après une volée d’escalier, se trouve la salle de billard des élèves, puis, dans l’aile nord, une vaste salle de récréation, donnant sur une salle de classe et enfin, l’étude. Au premier étage, au-dessus de la sacristie, se trouve la chambre du procureur, puis un petit oratoire. Plus loin, un petit dortoir pour les élèves et à l’angle, la chambre d’un directeur. Sur la façade, quatre autres chambres dont celle du supérieur et une chambre d’hôte. Au-dessus du péristyle d’entrée, en encorbellement, la grande salle de réception, le billard des pères, une bibliothèque, puis une petite sacristie précédant une chapelle. Dans l’aile opposée, le grand dortoir des élèves, la chambre des diacres, la pharmacie, la chambre d’un Père, enfin l’infirmerie. Ce plan appelle quelques observations. Les différentes affectations des lieux correspondent aux activités qui rythment la journée au séminaire : la prière, l’étude, la détente, les soins du corps, le sommeil. La répartition des pièces laisse percer les impératifs du règlement. Les logements et les salles de détentes des Pères sont interdits aux élèves, qui ont les leurs. Les diacres sont séparés des séminaristes qui n’ont pas encore accédé aux ordres majeurs. Paradoxalement, alors que jamais le Collège général n’avait disposé de locaux aussi grandioses, les effectifs fondent929. Inévitablement, cette situation suscite des interrogations, d’autant que la reconstruction a coûté fort cher : en mai 1890, le Conseil l’estimait à 26 879 $930. Certes, la Société n’en supporte pas le poids entier, le Collège, qui remboursera ses emprunts, a largement contribué lui-même aux travaux, grâce à ses propres revenus. Malgré tout, les critiques se font ça et là de plus en plus acerbes et les supérieurs de la rue du Bac s’en émeuvent :

‘Le collège a fait depuis quelques temps des travaux considérables qui ont provoqué, non pas ici, mais ailleurs, un certain nombre de critiques […] alors surtout que l’agrandissement des bâtiments se trouve coïncider avec une si notable diminution du nombre des élèves. Ce dernier point m’a causé de graves préoccupations depuis la réception de votre compte-rendu annuel931.’

Au tournant du siècle, la situation s’est dégradée à un point tel, qu’il est question de vendre les bâtiments. Cette lettre du P. Wallays présente l’intérêt de nous fournir une estimation de la valeur des bâtiments en 1900 :

‘Vous connaissez notre situation ; nous habitons un très vaste bâtiment capable de contenir 150 élèves et nos vingt élèves s’y trouvent comme perdus. De riches Chinois étant en quête d’un hôpital spacieux, qui soit exclusivement à eux, nous ont offert d’acheter le collège et ses alentours, depuis la mer jusqu’au sentier qui conduit au cimetière catholique de Pulo Tikus. Ils ont sollicité et obtenu la permission du conseil municipal et l’un d’eux a été député pour nous faire la proposition. Nous avons répondu que cette affaire dépendait de nos supérieurs de Paris. Pendant que les Chinois sont en pourparler, j’ai prié M. Barett, ingénieur civil, qui a bâti notre maison, de venir examiner et nous donner son avis quant au prix. Demandez 150 000 piastres et ne descendez pas en dessous de 120 000. Si vous ne désirez pas vous défaire du collège en ce moment,exigez absolument 150 000. Depuis, le délégué des Chinois qui savait que la bâtisse nous avait coûté 60 000 piastres, nous a proposé cette somme932.’

Il n’en fut rien, et nous avons vu que les bâtiments restèrent en l’état jusqu’à la nationalisation du séminaire. Entre les deux guerres, les Pères firent encore quelques opérations immobilières : « Le Conseil décide (…) de faire établir un plan pour la construction de maisons de rapport sur le terrain avoisinant la plage des élèves 933. » Mais surtout, ils veillèrent à entretenir leur patrimoine. Au Collège, comme à Mariophile, des travaux visant à améliorer le confort furent entrepris, et poursuivis après-guerre934. Nous savons que, par chance, les bombardements épargnèrent l’ensemble des bâtiments. Quelquefois, les circonstances, – en l’occurrence l’avènement de la République populaire en Chine –, poussèrent les directeurs à faire des travaux d’entretiens qu’ils eussent peut-être repoussés :

‘L’Internonciature de Chine demande si nous pouvons loger une centaine de séminaristes avec leurs professeurs. Avec permission de M. le supérieur général nous mettons Mariophile à la disposition de l’Internonciature tout en prévenant que nous ne pouvons nous charger d’obtenir du gouvernement britannique l’admission ici de tout ce monde. Aucune réparation sérieuse n’ayant été faite au Collège depuis 1941, la main d’œuvre étant devenue un peu moins chère que dans les années qui ont suivi immédiatement la guerre et en prévision de nouveaux élèves attendus, nous entreprenons un certain nombre de réparations pour les meubles et immeubles du Collège et de Mariophile935.’

La célébration du tricentenaire du Collège général fournit l’occasion de continuer la modernisation des bâtiments :

‘Visite du P. supérieur général : Installation de ventilateurs dans les salles communes et les chambres des professeurs, aménagement d’un terrain de football, construction de cellules au moins pour les élèves de deuxième année936.’

Les témoins que j’ai pu interroger confirment bien cette évolution :

‘M. Arro. On avait aussi décidé de renouveler les bâtiments ; au lieu des dortoirs, on avait fait ce qu’on appelait les cubicules, des petites chambres individuelles pour les élèves, qui étaient plus chez eux.
Q.: Est-ce que le mode de vie s’est mis à changer, au Collège général ?
J. L’Hour. : Oui. Nous avons rénové les bâtiments, qui étaient fort vétustes. Il ne s’agissait pas de faire des logements de luxe, mais de les rendre plus confortables, plus conformes à l’évolution des mœurs937.’

À cette époque, la nationalisation du Collège était inéluctable. Les Missions Étrangères s’étaient engagées à remettre les clefs du Collège et de Mariophile aux évêques locaux. La conférence épiscopale doit décider si l’on conserverait l’ancien bâtiment, ou si l’on construirait ailleurs (mais à Penang). La seconde hypothèse fut retenue, car le vieux Collège demandait trop d’entretien :

‘In 1966, the bishops of Malaysia, Singapore and Thailand approved the plans of a new building and did not consider opportune the transfer of the seminary to Kuala Lumpur or Singapore. In january 1969, the Episcopal Conference of Malaysia-Singapore considered with Rev. Fr Bosc the problems of a new building and the possibility of a transfer of the College…’ ‘Financial considerations : some fathers think that the renovation and maintenance of the present building would require excessive expenditures and would rather advocate the construction of a new seminary more adapted to the needs938. ’

Les vieux bâtiments de Pulo Tikus furent vendus, puis détruits. En leur lieu et place s’élèvent aujourd’hui les hautes tours d’une station balnéaire à la mode : « Le vieux séminaire a disparu depuis. J’ai revu le site il y a quelques années, cela fait quand même mal au cœur de voir ce que c’est devenu 939 Le produit de cette vente permit la construction du nouveau séminaire diocésain de Penang, à Mariophile, où ne subsistent que deux bâtiments du XIXe siècle, la chapelle et une belle villa, sur une colline surplombant la mer.

[Figure nº15]
[Figure nº15]
Notes
882.

Vol. 887, M. Escodeca aux directeurs, Poulo Pinang, 1er janvier 1802.

883.

« Utilisée dans la première épître aux Corinthiens (3, 6-9), la métaphore de la plantation fut souvent reprise, notamment pas Thomas d’Aquin, pour désigner le travail apostolique […] Issue de la réflexion missiologique, l’expression « planter l’Église » avait comme avantage de situer l’ensemble des activités missionnaires passées et présentes dans une perspective ecclésiale et, grâce à l’image de la germination, de mettre envaleur la dynamique propre des communautés nouvelles », Jean Pirotte, « Plantation de l’Église », in Dictionnaire de missiologie, Paris, Cerf, 2001, p. 267.

884.

Palmier.

885.

Vol. 339, p. 5, M. Lolivier à M. Chaumont, chez M. Thomas Coutts, London, Pinang, 30 août 1808.

886.

La Malaysia a adopté le système métrique en 1971.

887.

A. Launay, op. cit. Nous avons évoqué plus haut (Histoire, I-2, Refondation et croissance), l’incendie qui avait détruit ces propriétés le 29 juin 1812 : « […] Il faudrait, pour ressusciter nos revenus et ce collège, rebâtir nos maisons. Mais comment ? Avec quoi ? Je prends la liberté de présenter aux cœurs généreux l’occasion de faire un acte de bienfaisance. L’incendie arrivé à Pinang le 29 juin dernier consuma quatre grandes maisons que j’y avais achetées », vol. 307, M. Letondal à Laurent Ly, 12 juillet 1812.

888.

BG 1401, Mgr Antoine Garnault à M. Letondal, Bangkok, 4 mars 1810.

889.

Vol. 339, 1- XII, M. Lolivier, 1813.

890.

Vol. 887, M. Pecot, 17 avril 1822.

891.

« Quelques éclaircissements sur les premiers temps du Collège », op. cit.

892.

Annales de l’OPF, Lyon, septembre 1835, T. VIII, n° XLII, p. 93 à 145 : M. Antoine Albrand, Directeur du collège de Pinang, aux directeurs du séminaire de Paris, 10 janvier 1834.

893.

DB 460 – 5, M. Langlois à M. Albrand, Paris, 28 octobre 1834.

894.

DB 460 – 5, M. Langlois à M. Albrand, Paris, 21 janvier 1835.

895.

Vol. 901, p. 439, Mgr Boucho à M. Albrand, 1er juin 1844.

896.

Vol. 339, n° 479, M. Tisserand à M. Albrand, 14 décembre 1839.

897.

Procès-verbaux, 3 mai 1847.

898.

Règles concernant les Supérieurs et Directeurs du Collège Général de Pulo-Pinang, 1847, article 5.

899.

DB 460-5, M. Rousseilles à MM. les directeurs du Collège de Pinang, Paris, 4 février 1883.

900.

Procès-verbaux, 16 août 1852.

901.

DB 460 – 5, M. Legrégeois à Messieurs les directeurs du séminaire de Pulo-Pinang, Paris, 14 juin 1852.

902.

Vol. 340, n° 146, M. Laigre à M. Libois, 2 septembre 1856.

903.

Procès-verbaux, 29 décembre 1859.

904.

Depuis 1830, il y a deux conseils séparés, mais celui de Lyon reste prépondérant.

905.

En 1878, les Annales étaient tirées à 248.620 exemplaires, en dix langues, dont 159 200 en français. Cf. Claude Prudhomme, « Entre idéal et réalité », actes du colloque Finances et religion, publications de l’Institut d’études du Massif central, n° V, Faculté des lettres de Clermont-Ferrand, 1994.

906.

Annales de l’OPF, Lyon, 1860, t. 32, p. 241-243.

907.

« Lettre du P. Magdinier, contenant la lettre latine de Paul Cao, élève au séminaire de Pinang. Les séminaristes du Su-Tchuen dans l’île de Pinang, l’an du Seigneur 1822, 25 de janvier », Annales de l’OPF, Lyon, 1822, t. 1, p. 25 à 28.

908.

Procès-verbaux, 12 octobre 1872.

909.

Procès-verbaux, 22 août 1875.

910.

DB 460-7, Lettre du P. Laigre au P. Lemonnier, Pinang, 12 septembre 1874.

911.

DB 460-7, Lettre du P. Laigre au P. Lemonnier, Pinang, 20 mars 1878.

912.

« Les interventions de la Propagande mettent aussi en évidence que la plantation de l’Église passe prioritairement par deux objectifs : la construction d’un réseau de bâtiments et la formation du clergé indigène », Claude Prudhomme, Stratégies missionnaires du Saint-Siège sous Léon XIII (1878-1903), centralisation romaine et défis culturels, chapitre 11, “Modèles ecclésiaux et action missionnaire ; bâtir et former un clergé indigène”, p. 345-350.

913.

« Le Conseil a nommé Procureur du Collège en remplacement du P. Thibaudet le P. Laumondais », Procès-verbaux, 14 juillet 1880. Michel Laumondais, 1849-1922.

914.

Procès-verbaux, 12 septembre 1882.

915.

Procès-verbaux, 10 août et 11 septembre 1883.

916.

Idem, 3 juin 1884.

917.

Procès-verbaux, 18 août 1885.

918.

Idem, mai 1885 : « On a commencé de s’occuper de la question d’un bâtiment provisoire d’élèves pour remplacer le réfectoire et le dortoir en vue de la future reconstruction du Collège. » 23 octobre : « Le reste de la séance a été consacré à l’examen de questions ayant trait à la reconstruction du Collège. Aucune décision n’a été prise. » 18 décembre : « On a continué et terminé la discussion des questions relatives à la reconstruction du Collège, de manière que nous puissions envoyer à Paris le plan que nous avons adopté. »

919.

DB 460-5, M. Delpech à Messieurs les directeurs du Collège général de Pulo-Pinang, Paris, 22 mars 1886. L’un des membres du Conseil fit pour plaisanter ce commentaire : « La question de la bâtisse est terminée selon vos vœux et à l’unanimité. Seulement on n’a pas pu arriver à savoir à combien de mètres reviennent tous ces quarts de millimètres et de pieds anglais du P. Laumondais. Je voyais le moment où on allait nous dire : ces Messieurs de Pinang veulent nous jeter de la poudre aux yeux ! C’est donc quelque chose d’exagéré qu’ils nous proposent sans quoi ils ne craindraient pas de nous parler clairement ! », DB 460-5, le P. Chibaudel au P. Wallays, Paris, 13 mai 1886.

920.

Procès-verbaux, 9 août 1887.

921.

Idem. 1888, 22 mars : « On décide ensuite à l’occasion d’une visite que nous attendons du Gouverneur des Détroits de le pressentir sur un emprunt que nous voudrions faire au gouvernement pour achever la reconstruction du Collège. »

26 juin : « Son excellence le Gouverneur des détroits à qui nous avions adressé une pétition dans le but d’obtenir du gouvernement un prêt de 12 000 $ remboursable par annuités de 2000 $ nous fait savoir qu’il ne peut donner droit à notre demande. »

922.

DB 460-5, M. Delpech à Messieurs les directeurs du Collège de Pinang, Paris, 2 mai 1888.

923.

Procès-verbaux, 1889 : « 21 mars : Préoccupé du mauvais état de santé des élèves, dont au moins un tiers sont atteints du Béri-béri, le Conseil consacre la séance à délibérer sur les moyens matériels à prendre pour y porter remède. Il est décidé : 1° de hâter les derniers travaux du nouveau bâtiment afin qu’on puisse l’habiter le plus tôt possible. » 29 octobre : « Le Conseil s’est occupé de diverses questions relatives à l’occupation du nouveau bâtiment qui doit avoir lieu dans le courant de la semaine, à l’aménagement provisoire des dortoirs et à la future occupation du corps de logis. »

924.

« J’ai prié M. Barett, ingénieur civil, qui a bâti notre maison, de venir examiner et nous donner son avis quant au prix », vol. 340 B, M. Wallays au séminaire de Paris, Penang, 8 juillet 1900.

925.

Procès-verbaux, 1890 : « 17 décembre : Le Conseil discute divers points pour les préliminaires de la future construction du corps de logis. L’avis général est de commencer tout de suite si l’état de nos fonds nous le permet et de confier la direction et la surveillance des travaux à un architecte. » « 7 janvier : Le Conseil accepte l’offre faite par un entrepreneur de bâtir le corps de logis en fournissant tous les matériaux sauf les carreaux du corridor au prix $ 10 000. »

926.

Procès-verbaux, 1891. Le 5 janvier : « Le Conseil adopte ensuite la proposition de M. Laumondais de faire démolir pendant les vacances ce qui reste des vieux bâtiments et d’en utiliser les matériaux pour rebâtir la cuisine et le séchoir selon les plans par lui proposés, moyennant la somme de 1 200 $. »

927.

Une lettre de 1882, en anglais, émanant du conseil municipal de Penang, autorisait les Pères à ériger un cimetière dans l’enceinte du collège. DB-2, 1882.

928.

Procès-verbaux, 8 novembre 1887 : « On a considéré les avantages qu’il y aurait à terminer le nouveau bâtiment du côté de la mer par une véranda et on en a décidé la construction. »

929.

En 1893, dans l’Instruction Cum postremis de Léon XIII, adressée aux évêques des Indes orientales, on pouvait lire : « […] qu’ils s’abstiennent de bâtir des édifices imposants, de sorte qu’il renoncent à un luxe superflu et un decorum inutile, réservent leurs dépenses aux constructions vraiment nécessaires car rien n’orne autant l’Église du Christ qu’un grand nombre de fidèles, pleins de foi et pratiquant toutes les vertus chrétiennes », cité par Claude Prudhomme, Stratégies missionnaires…op. cit., « L’élaboration de la doctrine missionnaire », p. 212.

930.

Procès-verbaux, 6 mai 1890 : « Les dépenses du nouveau bâtiment s’élèvent à 26 879 $ […] »

931.

DB 460-6, Paris, le P. Delpech, 1er avril 1892.

932.

Vol. 340 B, M.Wallays au séminaire de Paris, Penang, 8 juillet 1900.

933.

Procès-verbaux, 31 juillet 1934.

934.

Procès-verbaux, 7 mars 1925 : « Les maisons de Mariophile étant insuffisantes pour loger les 125 élèves, le Conseil décide de construire une petite maison en bois. »

Idem, 8 décembre 1934 : « Le Conseil décide d’agrandir les maisons des pères à Mariophile et d’établir des cloisons s’élevant entre les chambres jusqu’au plafond. Le Conseil décide d’autoriser le Swimming Club Européen à construire une piscine. Le terrain gagné sur la mer au cours de cette construction diminue la propriété du Collège. »

Idem, 19 février 1937 : « Le Conseil décide de réorganiser le bâtiment du 3e dortoir, à Mariophile et en y installant […] un atelier de menuiserie au rez-de-chaussée ; un séchoir, un atelier de reliure à l’étage. Ce bâtiment sera fermé la nuit dans les mêmes conditions que le lavabo et le séchoir, au Collège. »

Idem,28 janvier 1941 : « Le Conseil prend note de l’installation du nouveau maître-autel et du commencement des travaux de reconstruction de la petite sacristie au Collège. »

935.

Procès-verbaux, 8 novembre 1949.

936.

Idem, 24 mars 1961.

937.

Entretiens avec Michel Arro et Jean l’Hour, op. cit.

938.

CG 007 Carton 3, Report of a study by the college staff about a possibility of transfer of College general, 1st july 1969. « Les évêques de Malaysia, Singapour et Thaïlande ont approuvé les plans du nouveau bâtiment et ne croient pas opportun de transférer le séminaire à Kuala Lumpur ou à Singapour. En janvier 1969, la conférence épiscopale de Malaysia-Singapour examina, avec le Rd. P. Bosc, la question du nouveau bâtiment et la possibilité de déplacer le Collège. Considérations financières : quelques-uns des Pères pensent que la rénovation et l’entretien du bâtiment actuel entraînerait des dépenses excessives et plaideraient plutôt pour la construction d’un bâtiment neuf, mieux adapté aux besoins. »

939.

Entretien avec Jean l’Hour, op. cit.