De nombreux apprentissages concourent à la formation spirituelle des séminaristes : la maîtrise écrite et orale des langues (le latin et les langues vernaculaires), les Écritures saintes, la théologie (du catéchisme aux traités plus savants) et tous les savoirs afférents au métier de prêtre, la liturgie, l’administration des sacrements et la prédication ; les sciences profanes, enfin. Parallèlement, le processus éducatif inclut l’expérience de la vie au séminaire. Les nombreux règlements qui encadrent la vie de la communauté sont le reflet d’un projet. Ils tendent à produire, loin des vaines séductions du monde, une société chrétienne parfaite, la Cité de Dieu, berceau de l’élite du clergé indigène. Dans la vie quotidienne en communauté, même dans les actes les plus simples, de nombreuses occasions de faillir à sa vocation se présentent : la réglementation doit prévoir et empêcher les manquements de chacun à ses devoirs. Si de nombreuses dispositions sont comparables à celles que l’on trouve dans les séminaires européens, d’autres sont ajustées aux singularités d’un séminaire international en Asie. Dans chaque domaine de la vie au Collège général, qu’il s’agisse de spiritualité ou des contingences du quotidien, les moyens de progresser sont indiqués, les limites fixées. À la fois ouvrage de spiritualité et code de bonnes manières, les règlements dessinent, en filigrane, le portrait de l’apôtre parfait.
Collectanea, cap. V. De clero indigena, n° 283, 2 juin 1832, Instruct. S.C. de Prop. F. ad vicar. Apost. Malabaren, p. 131-132.