a. Édification : discipline, vertus et piété

a.1 Discipline et vertus : obéissance, humilité, modestie

La discipline, tout d’abord. L’obéissance au règlement est prescrite par deux fois, dans le préambule, puis dans le dernier article du règlement de 18481217 . Le respect des règles ne s’impose d’ailleurs pas seulement aux élèves, mais à tous, missionnaires y compris1218 . C’est, toujours selon le préambule, la condition de la pérennité de l’institution et de la cohésion de ses membres et la communauté toute entière en est responsable :

‘Si quelqu’un remarque que l’un des membres n’observe pas ces règles, il le reprendra d’abord en aparté, non comme un adversaire mais comme un frère ; mais si celui-ci persévère, il s’en écartera pour qu’il se repente au moins parce que la honte l’envahit1219.’

Le principal moyen d’obtenir de chacun cette soumission est la discipline. Dès les débuts de l’histoire du séminaire, le terme est utilisé, lié à la définition même du programme éducatif1220. Les rapports hiérarchiques au sein de la communauté étant comparables à ceux des apôtres et du Christ, suivre le règlement revient donc à obéir au Christ lui-même : « Et lorsqu’ils entendent le signal par lequel ils sont appelés à quelque tâche, laissant là tout, ils se précipitent comme s’ils entendaient la voix même du Christ 1221 ». L’article 7 s’appuie sur une citation de l’Écriture : « Nous devons le plus souvent penser à ces paroles de l’Apôtre : ‘’Soyez sans murmures ni contestations, en simple fils de Dieu au sein d’une génération dévoyée et pervertie, d’un monde où vous brillez comme des foyers de lumière’’ 1222 . » L’Épître de saint Paul apporte une indiscutable autorité au texte du règlement. Plus encore, elle place le séminaire au cœur de l’eschatologie chrétienne. Les missionnaires et leurs élèves sont fréquemment comparés aux communautés chrétiennes primitives, aux temps du premier apostolat. Mgr Dufresse, citant lui aussi l’Apôtre des gentils, consacre à l’obéissance un paragraphe entier de sa lettre. Il insiste sur la nature filiale de l’obéissance due aux « Pères », c’est-à-dire, plus concrètement, aux directeurs :

‘Obéissez à vos maîtres et soyez leur soumis ; ceux-ci en effet veillent, comme s’ils avaient à rendre compte de vos âmes, afin qu’ils le fassent dans la joie et non en gémissant, ce qui ne serait pas convenable pour vous […] Lorsqu’ils vous commandent ou vous reprennent : ’’ Quel est le fils en effet que son père ne corrige pas ? ‘’, ne répondez jamais, ne murmurez pas mais, reconnaissant humblement vos fautes, obtempérez et amendez vous. Respectez avec zèle les règles du séminaire, même dans les plus petites choses1223.’

Chacun se doit de suivre à la lettre les règles communes et nul ne saurait s’en dispenser sans autorisation et de son propre chef :

‘Au temps de l’étude, ils ne vaqueront à aucun travail autre que scolaire sans permission ; ils ne manqueront aucun exercice commun sans la permission du supérieur et sans avertir celui qui dirige cet exercice ; ils ne quitteront aucun exercice commun sans la permission de celui qui dirige cet exercice1224.’

Dans les versions de 1926 et de 1934, c’est une citation de l’encyclique Etsi nos qui vient légitimer l’obéissance, associant son utilité sociale à sa vertu pédagogique : « Ceux-ci deviendront des prêtres saints et intègres qui progresseront dans la discipline et la cultivant dès l’adolescence, verront dans ses vertus non seulement le fruit d’une éducation mais comme une nature 1225 . » Il faut souligner ici une nouvelle fois l’emploi du mot « nature ». Remodelant la nature peccamineuse des élèves, le séminaire est bien la matrice d’une renaissance, une nouvelle nature y est conçue, épurée celle-ci, vertueuse. Tout au long de leur séjour au séminaire, les élèves s’efforceront donc d’acquérir les qualités qui les feront reconnaître comme d’authentiques clercs. La lettre de Mgr Dufresse, au fil des pages, dresse le catalogue des vices – la concupiscence, la vanité, la malveillance, la désobéissance –, qui ruinent la vocation, et celui des vertus – la charité, l’obéissance, la patience, la modestie, la chasteté –, qui concourent au salut1226. Une vertu cependant, les contient toutes : c’est l’humilité1227. L’humilité est requise pour plusieurs raisons ; d’abord, parce qu’elle exprime bien le détachement du prêtre chrétien, conscient de n’être qu’une pauvre créature :

‘Il prendra garde que la dignité d’une vocation si insigne ne le conduise pas au désir d’une vaine gloire ; assurément il se soumettra d’autant plus en tout qu’il aura été élevé par la pure grâce de Dieu, sans aucun mérite de sa propre part, et il tiendra pour certain qu’il ne pourra mieux orner l’éminence de son statut que par un sincère abandon de l’âme et l’humilité la plus profonde1228.’

La lettre de Mgr Dufresse consacre deux articles à ce sujet, développant le thème classique de la vanité des œuvres humaines. Puisque la vocation est le fruit de l’appel divin et non le résultat d’une décision volontaire, on ne saurait s’en prévaloir1229. Mais il existe aussi des raisons pratiques à cette exhortation morale. Fréquemment, dans les missions où ils exercent après leurs études, les prêtres indigènes (et en particulier les anciens élèves du Collège général) se voyaient reprocher leur arrogance. Ils auraient notamment tiré un sentiment de supériorité de la connaissance du latin et du sacerdoce, qui les auraient mis sur un pied d’égalité avec les missionnaires européens. Enfin, dans un esprit humble et fraternel, – « soyez amateurs de fraternité 1230 » –, écrit Mgr Dufresse, ­­­les élèves veilleront à faire abstraction de leurs origines ethniques :

‘Entre vous, qui avez la même patrie, et avec les autres qui sont d’autres pays, ayez la même charité et une vraie concorde, ne faisant qu’un, sentant la même chose : en effet, vous êtes tous frères, élèves du même collège : vous avez un même savoir, dit Saint Paul, vous avez la paix1231.’

La foi partagée doit abolir tout orgueil national, tout particularisme linguistique ou culturel ; la communauté est censée, comme aux premiers temps du christianisme, l’emporter sur la nation :

‘Puisque le Dieu de tous est unique, qu’auprès de lui il n’est plus question de chacun, et qu’il y a un seul Christ, médiateur de Dieu et des hommes, auprès duquel il n’y a plus ni gentils, ni juifs, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni homme libre, les élèves du Collège ne mettront pas en avant la supériorité de leurs peuples : ils ne se considèreront pas comme nés de terres différentes, mais comme les futurs citoyens de cette Jérusalem céleste à laquelle ils doivent aspirer sous le joug des vœux, comme à une commune patrie. Par le lien de la charité et comme liés par le sang du Christ, ils rivalisent avec les premiers fidèles de l’Église naissante qui n’avaient qu’un cœur et qu’une âme1232.’

Au séminaire, les directeurs doivent faire cohabiter des élèves de plus de dix nationalités différentes, parfois antagonistes. Leur correspondance se fait souvent l’écho de querelles ou de mésentente entre les élèves chinois et indiens notamment. Le règlement veille donc à empêcher les provocations ou l’irrespect : « Ils ne donneront aucun sobriquet ridicule, ni ne se moqueront des défauts physiques ; mais, comme ils sont tous associés et frères, ils encourageront entre eux une société honnête et une charité fraternelle dans le respect mutuel 1233 .  » Quelles que soient les circonstances de la vie quotidienne, l’apprentissage de la perfection doit se poursuivre. Une vertu permet aux élèves de se prémunir contre les occasions de pécher qui pourraient se présenter au réfectoire, au bain, au dortoir : c’est la modestie1234. Tous les actes concernant spécifiquement le corps, ses pulsions ou les soins qu’on lui procure, font l’objet d’une attention particulière, qu’il s’agisse de se nourrir, de se laver, de se vêtir, de se coucher :

‘Le corps et l’âme, les cinq sens, la santé et l’intégrité des membres, les facultés de l’âme, l’intelligence, la mémoire, la volonté et tant d’autres choses, ce sont là des dons qu’Il nous a faits et il faut les rapporter et les employer à son bon vouloir et non à la vanité, à la curiosité et à la cupidité […]. Songez souvent que Dieu est présent et marchez partout sous son regard1235.’

Bien sûr, de nombreux articles sont destinés à lutter contre la concupiscence. La frontière entre les simples marques d’affection et une sensualité délictueuse n’étant pas toujours jugée très nette, les démonstrations physiques sont toutes malvenues, tant de la part des élèves que de celle des missionnaires. Le règlement de 1848 et les suivants, un peu moins suspicieux – du moins en apparence –, se bornent à mettre en garde contre les risques de débordements, tout en répétant l’interdiction des contacts tactiles : « Ils déclineront les familiarités déplacées, ils ne se toucheront jamais avec les doigts, sauf par hasard dans les jeux honnêtes auxquels ils se livreront devant tous avec la permission des Pères 1236. » L’usage du dortoir obéit à des règles strictes. Avant de les détailler, je voudrais revenir un instant sur le plan des bâtiments du Collège général1237. Un croquis, dû probablement à Michel Laumondais, alors procureur du Collège, indique l’emplacement exact des dortoirs. Le premier, le plus petit, donne d’une part sur un petit oratoire, d’une autre sur la chambre d’un directeur. Dans l’aile opposée, le grand dortoir des élèves ouvre sur une chapelle, d’un côté, sur la chambre des diacres et celle d’un Père, de l’autre. Ainsi, la disposition des dortoirs, attenant soit à une chapelle, soit à la chambre d’un directeur, place leurs occupants sous la surveillance d’une double autorité symbolique, spirituelle et matérielle. Quel est le modèle de cette disposition ? On pense bien sûr au séminaire de Saint-Sulpice, à Paris, parangon des séminaires français. Or, il n’y avait pas de dortoirs à Saint-Sulpice (ni dans la plupart des autres séminaires), mais des cellules : « Enfin, il est 9 heures, chacun regagne sa cellule », écrit un ancien du séminaire de Brou1238. La première mention de cellules individuelles pour les élèves au séminaire de Penang apparaît dans le procès-verbal du 24 mars 1961, « construction de cellules au moins pour les élèves de deuxième année. » Michel Foucault rappelle que le plan de Saint-Sulpice a été suggéré à M. Olier, son fondateur, par la Vierge, qui lui a expressément notifié qu’il ne devrait pas y avoir de dortoirs, mais des chambres séparées1239. La question de la disposition des lieux était extrêmement épineuse, comme le prouve la lettre ci-dessous :

‘Il y a cinq jours, nous avons reçu de Paris une série de journaux (le Moniteur des départements) avec une lettre assez insignifiante de M. Langlois. Il m’y répète une foule d’accusations contre votre pauvre serviteur, sur la disposition des bâtiments du Collège, accusations archi-fausses. Par exemple, on dit :
1° Que les chambres des Directeurs, même celle du supérieur, sont tout à fait en dehors du dortoir où dorment les élèves. Or ma chambre qui termine le dortoir, donne dans le dortoir par une fenêtre toujours ouverte d’où je vois d’un bout à l’autre du dortoir.
2° Que les élèves sont enfermés dans une chambre deux à deux. Or vous avez vu qu’il n’y avait point de chambre, mais seulement quelques séparations intermédiaires tout ouvertes en devant de sorte que les élèves se surveillent mutuellement, au moins six à la fois. Pour tous ceux qui se trouvaient à l’opposé j’ai fait fermer les devants et faire de vraies cellules en mettant des élèves seul à seul. Je demandais en plaisantant à l’un d’eux si à présent il ne serait pas plus facile de tromper les pères en passant dans la chambre de son voisin : utique, me dit-il, facilius est. C’est fâcheux que souvent les administrés aient plus de ruse que les administrations.
3° Que les élèves étaient fermés à clés seuls dans leur dortoir pendant la nuit sans que les directeurs puissent les surveiller. Or, quand cela était, il y avait toujours quelqu’un qui couchait dans le dortoir, même M. Tisserand, puis nous tous pendant près d’un an […] et avant que personne cessa d’y être une targette a été posée à la porte que l’on ouvre du dehors et chacun peut entrer à sa volonté. M. Langlois est même persuadé qu’au collège de Pondichéry, aucun élève ne pouvait sortir pendant la nuit sans la permission du supérieur. Je demandais cela à notre vieux catéchiste, ancien élève dudit collège. Apage, me dit-il, hoc est ridiculum pater. En effet, sur 60 ou 80 élèves, il n’y a qu’à en supposer deux ou trois avoir la courante, ce qui arrive souvent, pour faire jouer une drôle de comédie à ce cher supérieur1240 .

On comprend bien, au vu des suspicions dont cette lettre se fait l’écho et du soin qui est pris à les récuser, que le sujet était fort délicat. La mise en œuvre de principes rigides, prévus pour les établissements européens, pouvait être contrariée par les conditions propres aux missions, en l’occurrence les accidents de santé. D’après la description qui est faite, il y aurait eu à la fois des dortoirs cloisonnés et des chambres individuelles. Toutefois l’essentiel n’est pas là, mais bien dans la volonté de surveiller les élèves pendant la nuit et de faciliter la surveillance mutuelle. « Les appareils disciplinaires, écrit Michel Foucault (collèges, séminaires), en quadrillant précisément les corps, en les replaçant dans un espace méticuleusement analytique, vont permettre de substituer à cette espèce de théologie complexe et un peu irréelle de la chair, l’observation précise de la sexualité dans son déroulement ponctuel et réel. C’est donc le corps, c’est donc la nuit, c’est donc la toilette, c’est donc le vêtement de nuit, c’est donc le lit 1241  . » L’organisation de l’espace révèle les latences du règlement : elle a une fonction pédagogique implicite – il faudrait être d’une rare ingénuité ou de très mauvaise foi pour ne pas deviner, au moins un peu, ce qu’il est interdit de faire dans les dortoirs – et une utilité pratique, facilitant la surveillance sans jamais nommer le vice : « La manière dont on aménage les dortoirs, dont on institutionnalise les surveillances […] tout l’espace de visibilité qu’on organise avec tant de soin […], tout ceci, dans les établissements scolaires remplace – et pour le faire taire – le discours indiscret de la chair que la direction de conscience impliquait […] En dire le moins possible, mais tout en parle1242 » Sur ce point, l’évolution entre le XVIIIe et le XIXe siècle est facilement perceptible. Le règlement des missionnaires de 1764 est parfaitement explicite :

‘À ceux qui ont des amitiés particulières, ils n’assigneront point de chambres à côté, ni vis à vis l’une de l’autre ; et de ce qu’ils se querellent quelquefois, où qu’ils s’accusent mutuellement, on ne doit pas toujours conclure qu’ils se sont corrigés. Souvent ce n’est qu’un voile dont ils se servent pour couvrir leurs désordres […] Ils ne leur permettront pas facilement de coudre ou d’écrire les uns pour les autres, encore moins de changer d’habits, de nattes, de chambres, de se toucher mutuellement, ni de caresser les animaux. Ils veilleront aussi à ce qu’ils ne puissent pas s’entrevoir à travers les cloisons de leurs chambres et des commodités1243.’

André Roost ou Mgr Kerhervé multiplient les précautions, s’efforçant d’anticiper les circonstances de nature à faciliter les fautes, si habituelles, selon eux, chez les élèves indigènes. Et tout d’abord, nul ne doit se trouver dans une chambre autre que la sienne ; cette injonction s’adresse également aux missionnaires :

‘Ils se donneront bien garde d’appeler souvent dans leurs chambres, ou de caresser imprudemment les petits sous prétexte de les porter à la vertu et de les gagner à Dieu. Ils autoriseraient des familiarités qu’ils seraient obligés de punir et s’exposeraient à se faire soupçonner, au moins quelques-uns, de la plus honteuse passion1244.’

Dans le règlement de 1665, un chapitre entier était consacré aux serviteurs du séminaire, dont il ressort principalement que leurs mœurs doivent être surveillées, en particulier la nuit :

‘On ne souffrira jamais qu’aucun des domestiques, pour petits qu’ils soient, couchent ensemble. Ils auront chacun leur natte. On fera coucher les grands dans une chambre, les petits dans l’autre. Quand quelqu’un sera suspect, on le fera coucher seul dans un lieu assuré. On les visitera même quelquefois durant la nuit1245.’

Ce qui, à l’origine, ne portait que sur les domestiques, a été, par la suite, appliqué aux élèves eux-mêmes. Le premier règlement du séminaire de Siam stipule que les serviteurs ne doivent entretenir aucun commerce avec les autres membres de la communauté. Les règlements suivants lui font écho. Mgr Kerhervé propose que l’on sépare les logements des domestiques de ceux des élèves, préconise de n’employer que peu de serviteurs et qu’ils soient âgés, et conseille aux professeurs la plus grande vigilance, afin d’éviter les rencontres clandestines. Ce risque contraint les directeurs, rendus méfiants, à exercer un contrôle de chaque instant, y compris dans les circonstances les plus scabreuses :

‘Ils veilleront à ce que celuy qui portera la lumière marche toujours le premier lorsque les écoliers vont au réfectoire, à la salle de récréation, de cette salle à la prière et de la prière aux commodités devant lesquelles un des maîtres se tiendra toujours le soir après la prière et le matin avant la méditation1246.’

Dans le règlement de 1848, rien de semblable, au contraire. Le ton est neutre, à peine allusif. Certes, il maintient la surveillance, mais à mots couverts, sans jamais donner la raison des interdictions :

‘Ils ne porteront jamais les vêtements des autres, ni n’entreront dans leurs chambres ; ils n’entretiendront aucune familiarité avec les domestiques ou les étrangers au séminaire ; ils ne leur donneront jamais d’ordres, ne leur parleront pas et ne les admettront pas dans leurs chambres1247.’

Il ne consacre que deux autres courts articles au dortoir ; remarquable généralement par sa retenue, et d’un esprit souvent conciliant, il prend un ton dramatique dés qu’il aborde le sujet du lit : « Considérant le lit comme un tombeau, ils se disposeront au sommeil comme à la mort, se livrant à de pieuses pensées avant de s’endormir 1248 »Or, le Conseil prend l’année suivante cette décision : « Pour les dortoirs, règlement spécial 1249 . » En 1884, un règlement particulier est exclusivement consacré au dortoir. Rédigé en latin par Joseph Laigre (alors supérieur du Collège général), composé de deux parties, « Séjour dans le dortoir » et « Bon ordre dans le dortoir », il contient une description précise de l’ensemble du dispositif1250. Les élèves, qui doivent dormir seuls dans leur lit, ne peuvent se lever avant le signal de la cloche, il ne leur est pas permis de rester dans le dortoir, ni de se recoucher en dehors des heures réglementaires. En cas de pluie, et dans ce cas uniquement, l’élève chargé de fermer portes et fenêtres est autorisé exceptionnellement à monter seul au dortoir pour remplir son office ; on ne doit rien jeter par les fenêtres. Les lits sont faits chaque matin, la couverture pliée sur le matelas et l’oreiller placé à la tête du lit ; aucun autre objet n’est toléré sur le lit. Les tenues de nuit, fournies par le séminaire, sont placées en bon ordre dans une petite armoire individuelle. Il est interdit de fumer, de cracher, de marcher avec ses chaussures dans le dortoir. Les élèves y accèdent non par l’escalier principal, situé près de l’horloge, mais par un escalier dérobé. Au sujet de l’éclairage du dortoir, il y a quelques variantes. Le règlement de 1665 avait fixé une obligation primordiale ; le dortoir des élèves ne devait jamais être plongé dans l’obscurité : « À neuf heures et demie tous se coucheront dans la chambre commune où il y aura toujours durant la nuit une lampe allumée 1251 » On la retrouve identique chez Mgr Kerhervé : « Ils ne manqueront jamais d’entretenir pendant la nuit quelques lampes allumées. Ils prendront toutes les mesures nécessaires pour que les écoliers ne les éteignent pas 1252 . » En 1848, la règle semble inversée : « En allant au lit, ils n’emporteront pas de lumières dans leurs chambres 1253. » Serait-ce qu’il n’est pas permis aux élèves de lire pendant la nuit ; ou pour prévenir les incendies ? Mais, dans le texte rédigé plus tard par Joseph Laigre, on peut lire : « Il est interdit de s’approprier les lampes du dortoir ou de les éteindre pendant la nuit. Après le signal du réveil, on éteint les lumières », ce qui semble bien indiquer que les dortoirs étaient éclairés pendant la nuit, évidemment pour en faciliter la surveillance. Le règlement de 1932 consacre, lui aussi, un paragraphe entier au dortoir1254. Il s’inspire du texte de Joseph Laigre, indiquant les heures durant lesquelles il est permis de s’y rendre, la nuit et jusqu’au signal de la cloche, après le repas de midi, avant et après la promenade, avant et après la messe chantée et les vêpres, pour prendre un peu de repos ou changer de vêtements. Enfin, en 1961, un bref règlement du dortoir, toujours en latin, ajoute quelques indications supplémentaires1255. Il interdit les conversations, même en peu de mots ou à mi-voix, le tapage et les chants, ne permet pas d’apporter à boire ou à manger dans les dortoirs, tout contrevenant devant être réprimandé par ses condisciples. Dans un seul cas, la maladie, les élèves sont autorisés à garder le lit1256. Mais la chambre et le lit ne manquent jamais d’éveiller les soupçons des directeurs, quand bien même ce seraient ceux d’un malade ; le choix des infirmiers doit donc être fait prudemment :

‘Lorsque la maladie sera sérieuse et qu’il faudra veiller le malade, on ne chargera les écoliers de cette commission que quand on ne pourra pas faire autrement. On les changera souvent de crainte de ruiner leur santé et on ne désignera jamais pour veiller ensemble deux dont les mœurs seraient suspectes1257.’

Le contrôle des mœurs incombe aux directeurs et fait officiellement partie de leurs attributions : « Le supérieur et les directeurs doivent exercer une surveillance continuelle très active sur leurs élèves, de quelque nation qu’ils soient et faire exécuter le Règlement particulier, surtout en ce qui regarde les mœurs 1258. » Le préambule de 1665 ne parlait-il pas du « gouvernement » et de la « police » du séminaire1259 ? Mais cette surveillance tait généralement sa cible principale : elle vise les relations sexuelles des collégiens, entre eux ou avec les domestiques, souvent désignées par un euphémisme, les « amitiés privées » :

‘Les amitiés privées, c’est à dire les affections par lesquelles plusieurs cherchent à se rejoindre en un seul et à se communiquer leurs sens, ils les évitent avec soin comme un fléau de la charité chrétienne et la ruine de toute communauté1260.’

La prohibition des relations intimes entre collégiens repose ici sur un principe théologique - la charité chrétienne supposant de « pures » relations entre les êtres, à l’image de l’amour divin -, et sur un principe social, ces relations exclusives risquant de disloquer le groupe. La lettre de Mgr Dufresse voit dans ses relations privées la racine de bien d’autres vices, contraires à la vocation sacerdotale, laquelle exige une vertu majeure : la chasteté1261. Il revient dans plusieurs passages sur ce thème, exigeant des séminaristes, dans la droite ligne du concile de Trente, qu’ils renoncent au monde, « à la chair et au sang 1262  », pour se consacrer entièrement aux devoirs de leur futur sacerdoce1263. Le mal ne se résume pas à la sensualité. Citant saint Paul, il associe, par exemple, l’intolérance et les dissensions aux « œuvres de la chair » qui excluent du salut :

‘Marchez dans l’esprit et n’accédez pas aux désirs de la chair. Elles sont évidentes, dit l’apôtre, les œuvres de la chair que sont la fornication, l’impureté, l’impudicité, la luxure, la haine, la rivalité, l’envie, les colères, les disputes, les sectes, et toutes les autres choses de ce genre et je vous le dis, ceux qui agissent ainsi n’obtiendront pas le royaume de Dieu. Il apparaît donc clairement qu’il ne suffit pas que vous vous gardiez de l’impudicité et que vous observiez la chasteté, mais il vous faut également éviter la haine, les dissensions et tous les autres vices que l’apôtre énumère plus haut1264.’

En dépit de ces nuances, la surveillance de la vie privée reste de mise. Dans le règlement de Mgr Kerhervé, elle est poussée jusqu’à la fouille subreptice des chambres :

‘Ils prendront la liste de tout ce que les écoliers ont dans leurs chambres et de temps en temps, lorsque le collège ira en promenade ou ailleurs, ils en feront la visite afin de savoir ce qui aurait été donné ou reçu sans permission. Ils tâcheront surtout de découvrir dans les coffres, les livres, les cahiers ces lettres secrètes qu’ont coutume de se communiquer ceux qui ont des amitiés particulières, sous prétexte d’emprunter les uns les cahiers des autres. Par ce moyen, il leur sera plus difficile d’entretenir commerce de lettres sans qu’on s’en aperçoive, et les livres de la mission ne seront pas si exposés à se perdre ; c’est pour ces raisons que par leurs règles, il leur est ordonné de laisser toujours la clef à leurs coffres1265.’

Dans le règlement de 1848, une trace subsiste de cette méfiance ; elle porte sur les meubles et les effets personnels qu’ils contiennent : « Ils ne fermeront rien à clé et laisseront suspendue la clé du coffre. Chacun indiquera les objets qu’il a pour son usage particulier à son supérieur »1266. Notons cependant que l’obligation de laisser au supérieur la clé du coffre individuel n’apparaît pas dans les règlements les plus récents.

Notes
1217.

« Aussi avons-nous décidé que les règles seraient consignées dans le texte qui suit et que nos élèves devraient les observer », Règlement, 1848, préambule : « Que chacun pour ce qui le concerne observe avec diligence ces règles », Idem, Règles particulières, art. 34.

1218.

Rappelons que le règlement de 1665 comprend un chapitre entier consacré aux devoirs des missionnaires ; celui de 1764 s’intitule : « Règlement pour les missionnaires qui travaillent au Collège » ; le 6 mai 1844, un règlement des supérieurs et directeurs du Collège de Pulo Pinang est établi, fixant leurs obligations : Règles concernant MM. les Supérieurs et Directeurs du Collège de Penang, 1844, 340-A, n° 2 et CG 007.

Procès-verbaux, 19 octobre 1871: « Dans cette séance on a commencé la lecture du règlement des élèves du Collège afin que ces règles bien connues et uniformément appréciées, chaque Directeur puisse, dans la pratique, les interpréter et les appliquer d’une manière uniforme. »

1219.

Règlement,1848, Règles particulières, art. 30.

1220.

« 1. Le séminaire de Siam doit être considéré comme l’école de la vie parfaite que représente la compagnie des apôtres sous la discipline de Jésus-Christ lorsqu’il les préparait à l’apostolat », Avis pour le gouvernement du séminaire de Siam, 1665.

1221.

Idem, Règles générales, art. 4.

1222.

Il s’agit de saint Paul, Épître aux Philippiens, 2, 15.

1223.

Lettre de Mgr Dufresse, art. 3. La citation initiale est tirée d’Hébreux, 13, 17. Elle se trouve d’ailleurs également dans l’article 4 de 1848. L’évêque développe le thème de l’obéissance dans d’autres parties de sa lettre. On lit dans l’article 3 : « Ceux d’entre vous qui pourraient désobéir à l’autorité supérieure ou aux ordres, ce qui n’est pas le cas, déjà, ils manquent à leur vocation, déjà ils résistent au plan de Dieu : Ceux qui résistent, dit l’Apôtre, gagnent leur propre damnation » ; « Évitez avec soin les murmures et la désobéissance envers les reproches des supérieurs », Idem, art. 4.

1224.

Règlement, 1848, Règles particulières, art. 25 à 27.

1225.

Léon XIII, encyclique Etsi nos, cité dans l’introduction du chapitre 4, « De disciplina », art. 22, Règlements, 1927-1932.

1226.

« Ne t’attache pas à la faute d’autrui, ne la recherche pas ; mais que chacun décèle ses propres fautes par un examen de conscience diligent et s’efforce de s’amender ; excusez les erreurs des autres mais reprenez-vous vous-mêmes et corrigez-vous. Ne vous mentez pas les uns aux autres ; abstenez-vous de tout mal qui serait un sujet de scandale pour vos frères. Que votre modestie soit connue de tous ; soyez un exemple pour tous ; veillez à ne pas rendre le mal pour le mal, mais recherchez toujours ce qui est bien, mutuellement et en tout. Soyez amateurs de fraternité. Pratiquez donc l’amitié et le commerce avec tous, agissez avec égards les uns avec les autres, soyez doux et affables envers tous », Mgr Dufresse, art. 4.

1227.

Idem, « Accordez le plus grand soin à l’humilité, qui est le fondement de toutes les autres vertus : Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles ; à l’obéissance, qui est meilleure que toutes les offrandes et tous les sacrifices et qui, comme le dit l’écriture, dit les victoires de la chasteté, sans laquelle il n’est rien de bon et sans laquelle aucune vertu ne peut demeurer : en effet, elle envahit tout, et le corps et l’âme, la souillure trouble le sens, elle engendre l’aveuglement de l’âme, elle endurcit les cœurs ; à la patience : vous êtes appelés à accomplir de grands travaux par le zèle des âmes pour lequel le Christ a répandu tout son sang et a donné sa vie ; à la charité, la pauvreté, la mortification, l’abnégation et à toutes les autres vertus », art. 6.

1228.

Règlement, 1848, Règles générales, art. II.

1229.

« Elle est si grande, la dignité de l’ordre ecclésiastique et apostolique auquel vous aspirez, vous qui êtes destinés à cultiver la vigne du Seigneur, à propager et à protéger la foi ; ses devoirs sont si nombreux et d’une telle sainteté ainsi qu’il en a été décidé à juste titre. Aussi personne ne peut assurer qu’il doit les assumer seulement par l’innocence des mœurs et l’honnêteté, par la douceur du caractère et la docilité, par l’aptitude de l’esprit et la droiture des intentions, mais parce qu’il est appelé par Dieu. Il a appelé à lui ceux qu’il a voulu : ce n’est pas vous qui m’avez choisi, dit le Christ aux apôtres, mais c’est moi qui vous ait choisis, afin que vous portiez du fruit. (Jean, 15-16). Personne ne s’accorde cet honneur, mais il est appelé par Dieu, comme Aaron », Mgr Dufresse, art. 5. ; « Qu’ils se réjouissent de ce qui leur a été donné, mais qu’ils tremblent à propos de leur mérite ; qu’ils considèrent leur faiblesse et leur indignité, la grandeur et le risque de cet état, plutôt que la splendeur de l’honneur et de la gloire humaine. Qu’ils prennent garde de ne pas désirer ces positions élevées d’où tant sont tombés ; mais qu’ils redoutent plutôt cette charge et qu’ils attendent dans une douce humilité jusqu’à ce que Dieu lui-même choisisse et décide ceux qu’il appelle », Idem, art. 6.

1230.

Mgr Dufresse, art. 4.

1231.

Idem, art. 4.

1232.

Règlement, 1848, Règles générales, art. 3. L’article commence par la citation de saint Paul, Épître aux Colossiens, 3-1. Notons qu’est omise la phrase : « il n’y a plus … ni homme, ni femme. »

1233.

Idem, Règles particulières, art. 11.

1234.

« Dans vos conversations et vos jeux, soyez à la fois gais et modestes », écrit Mgr Dufresse (art. 3). Notons que le terme de « modestie » n’apparaît dans aucun des textes antérieurs au règlement de 1848, où il est utilisé quatre fois, autant que le mot « péché » ; à titre de comparaison, « concupiscence » et « chair » apparaissent deux fois et « mortification » une seule fois ; en revanche, « tempérance » et « continence » n’apparaissent jamais.Nla modestie.ertu tempérancedes.

1235.

Idem, art. 2 Voir supra « Vivre au Collège général de Penang, II-3, Le spirituel, le corporel et le temporel, II-3 b. Les soins du corps : nourriture, hygiène, santé. »

1236.

Règlement, 1848, Règles particulières, art. 11. On reconnaît ici, sous une forme atténuée, une recommandation d’André Roost : « On leur défendra avec beaucoup de précautions tout ce qui pourrait être pour eux un sujet de tentation telles que seraient certaines libertés qu’ils pourraient prendre entre eux, comme certains attouchements qu’ils se permettraient dans les jeux. C’est pourquoi il est bon de leur interdire ces sortes de jeux », De la piété, art. 1.

1237.

Voir supra « Vivre au Collège général de Penang, II-3, Le spirituel, le corporel et le temporel, II-3 c. Bâtiments et ressources. »

1238.

Cité par Marcel Launay, Les séminaires français, op. cit., p. 80.

1239.

Michel Foucault, Les anormaux, op. cit., p. 211.

1240.

« Apage : Arrière ! Ceci est ridicule, mon père. » Vol. 893, M. Albrand à M. Legrégeois, 27 janvier 1839.

1241.

Michel Foucault, op. cit., p. 211.

1242.

Idem, p. 218. « Globalement, on peut avoir l’impression que du sexe on n’en parle pas. Mais il suffit de jeter un coup d’œil sur les dispositifs architecturaux, sur les règlements de discipline et toute l’organisation intérieure : il ne cesse pas d’y être question du sexe. Les constructeurs y ont pensé, et explicitement. Les organisateurs le prennent en compte de façon permanente. Tous les détenteurs d’une part d’autorité sont placés dans un état d’alerte perpétuelle, que les aménagements, les précautions prises, le jeu des punitions et des responsabilités relancent sans répit. L’espace de la classe, la forme des tables, l’aménagement des cours de récréation, la distribution des dortoirs (avec ou sans cloisons, avec ou sans rideaux), les règlements prévus pour la surveillance du coucher et du sommeil, tout cela renvoie, de la manière la plus prolixe, à la sexualité des enfants : ‘’Règlement de police pour les lycées (1809), art. 67. Il y aura toujours, pendant les heures de classe et d’étude, un maître d’étude surveillant l’extérieur, pour empêcher les élèves sortis pour des besoins, de s’arrêter et de se réunir. 68. Après la prière du soir, les élèves seront reconduits au dortoir où les maîtres les feront aussitôt coucher. 69. Les maîtres ne se coucheront qu’après s’être assurés que chaque élève est dans son lit. 70. Les lits seront séparés par des cloisons de deux mètres de hauteur. Les dortoirs seront éclairés pendant la nuit’’ », Michel Foucault, Histoire de la sexualité, t. 1, La volonté de savoir, Paris, Gallimard, 1976, p. 39.

1243.

Règlement pour les missionnaires qui travaillent au Collège, 1764, copie manuscrite en français, destinée au Séminaire de Saint-Joseph, avec l’approbation de Pierre Brigot, vic. apost. de Siam (1755), Guillaume Piguel, vic. apost. de Cochinchine (1762) et Pierre-Jean Kerhervé, provic. apost. du Sutchuen (1756), vol. 340-A n° 1. 1ère partie, art. 14.

1244.

Idem, 1ère partie, art. 18.

1245.

Règlement, 1665, « Avis pour les serviteurs », chap. IV, art 12.

1246.

Mgr Kerhervé, première partie, art.10. Il écrit également : « Lorsque pendant le temps de la méditation, de l’étude, du travail et de la récréation, tout occupés du soin de veiller, ils auront les yeux fixés sur la communauté, et que, crainte d’accident, ils ne fassent sortir l’un que l’autre ne soit rentré, ils prendront bien garde que celuy qui est dehors ne soit d’autant plus tenté de commettre le mal avec les domestiques qu’ils ne pourrait impunément et qu’il luy serait plus difficile de le commettre dans un autre temps : on pourrait remédier en partie à cet inconvénient en faisant construire à part des lieux communs pour les domestiques », première partie, art. 7. « Ils n’auront que le moins qu’il sera possible de domestiques : dût-il en coûter quelque chose de plus, ils gageront des hommes de probité et avancés en âge, dont ils prendront grand soin car il sera bien difficile d’empêcher que les écoliers ne les fréquentent au moins la nuit sous prétexte d’aller satisfaire aux besoins de la nature », Idem, art. 9. « Lorsqu’ils seront obligés d’envoyer au séminaire quelque malade pour se faire panser, ils prieront M. le Procureur de veiller à ce qu’il ne se familiarise pas avec les domestiques, qu’il ne soit pas servi indifféremment par toutes sortes de gens et à ce qu’il s’en retourne au collège le plus tôt qu’ils sera possible. Dans ces cas de maladie, il est à craindre que quelqu’ami de l’infirme ne feigne aussi de l’être pour pouvoir se rencontrer avec luy dans un lieu où ils ne seraient pas gardés de si près », Idem, art. 17.

1247.

Règlement, 1848, Règles générales, art. 10. Notons que cet article ne figure pas dans les règlements plus tardifs.

1248.

Règlement, 1848, Règles particulières, art. 18. Cette phrase à entièrement disparu dans les règlements de 1926 et 1932.

1249.

« Extrait du cahier du Conseil (6 mai 1849), conforme à l’ancien coutumier, sauf l’addition des legenda en 1857 », CG 014.

1250.

Regulae Dormitorii (Règlement du dortoir), 4 juillet 1884, P. Laigre, CG 012.

1251.

Règlement, 1665, « Avis pour les séminaristes », chap. III, art. 25.

1252.

Mgr Kerhervé, Règlement pour les missionnaires qui travaillent au Collège, art. 11.

1253.

Idem, art. 18.

1254.

Règlement, 1932, § 6, « De Dormitorio », art. 48 à 50.

1255.

Regulae dormitorii, 1961, CG012.

1256.

Voir supra « Vivre au Collège général de Penang, II-3, Le spirituel, le corporel et le temporel, II-3 b. Les soins du corps : nourriture, hygiène, santé. »

1257.

Règlement pour les missionnaires qui travaillent au séminaire, 1ère partie, art. 16.

1258.

Règle concernant les Supérieurs et les Directeurs du Collège général de Pulo Pinang, 1844, CG 007. La surveillance fait clairement partie intégrante des occupations des missionnaires en charge du Collège : « 1. Toutes les affaires concernant le règlement des études, l’instruction, la surveillance, la direction des élèves et l’administration du temporel seront réglées en commun par le supérieur et les directeurs à la pluralité des voix ; s’il arrive qu’il y ait balance dans le partage des suffrages, le supérieur aura voix prépondérante. », Idem, art. 1.

1259.

« On déclara sommairement la manière de vie qu’on y garderait, les principaux exercices qui y seraient pratiqués et l’ordre des actions de la journée, laissant au soin des premiers directeurs du séminaire de régler les détails des choses qui regarderaient sa police et son gouvernement », Préambule du règlement de 1665.

1260.

Règlement, 1848, Règles générales, art. 3.

1261.

« Évitez avec soin les amitiés et les relations particulières, dont naissent habituellement tant de si grands maux, à savoir la diminution et la disparition de l’amour de Dieu et de la charité envers le prochain, la négligence et la tiédeur dans le service de Dieu et les exercices spirituels, le mépris des autres, la calomnie et la moquerie, les commérages, les bavardages et les vaines paroles, les murmures et la désobéissance envers les reproches des supérieurs, les désirs de la jeunesse et enfin la corruption des mœurs, anéantissement total de la vocation », Mgr Dufresse, art. 4.

1262.

Parlant des élèves qui décident de renoncer à la cléricature, il écrit : « En effet, ils prouvent suffisamment par leur comportement qu’ils aiment ce siècle, qu’ils n’ont pas renoncé à la chair et au sang et qu’ils ne sont pas aptes à ces fonctions auxquelles ils s’étaient destinés et consacrés, selon ces paroles du Sauveur adressées à ceux qui abandonnent le travail commencé : celui qui met la main à la charrue et qui regarde en arrière, celui-là n’est pas digne du royaume de Dieu », Idem, art. 6.

1263.

« Si, de vous-mêmes, vous avez renoncé au monde et avez abandonné votre volonté propre, vous vous donnerez tout entier aux vertus et au savoir que ce statut exige au plus haut degré : si vous avez su avec constance observer l’inclination et la propension au culte dans ce statut clérical, vous accéderez enfin au jugement et à la volonté du Très-Haut », Idem, art. 5.

1264.

Idem, art. 4.

1265.

Mgr Kerhervé, première partie, art. 15. Ce dernier poussait loin les intrusions dans la vie des séminaristes : « Pendant que les ministres prépareront la table ou qu’après les repas ils laveront la vaisselle, si on ne les fait observer par un des maîtres, il est à craindre qu’ils ne prennent entre eux une trop grande liberté et qu’ils ne profitent de l’occasion pour recevoir ou envoyer par les domestiques des lettres secrètes », première partie, art. 8.

« Autrefois, on distribuait tous les jours aux écoliers leur portion de bétel. Mais s’étant aperçu que les grands s’en servaient comme d’appas pour séduire les petits, ils en ont été privés. Il est bon que ceux qui travaillent au collège sachent la raison de ce changement afin qu’ils connaissent mieux leur monde et qu’ils soient moins tentés de rétablir cet usage », Idem, première partie, art 19.

1266.

Règlement, 1848, Règles générales, art. 6.