b.3 Méthodes pédagogiques

b.3-1 Horaires, cours magistraux et tutorat

‘« Quant aux règles particulières du collège, elles sont à peu près les mêmes qu’autrefois à Pondichéry : à cinq heures on se lève, et puis ils méditent, entendent la Ste messe jusqu’à six heures et demi puis l’étude d’une demi heure ; après quoi le déjeuner, à huit heures l’étude et les classes jusqu’à la onzième heure et demie. À midi, le dîner puis la récréation jusqu’à deux heures. Les autres cours jusqu’à cinq heures, après, le travail jusqu’à six heures ou sept heures : ensuite l’Angelus et le rosaire jusqu’au souper à huit heures et demie. La lecture et la méditation jusqu’à 9 heures et on va se coucher1441. »’

Levés à cinq heures, les élèves assistent à la messe puis étudient jusqu’au petit déjeuner, pris à sept heures1442. Ils reprennent le travail dès huit heures, jusqu’à la récréation de onze heures et quart. Pendant cette matinée d’étude, une heure est consacrée à un entretien avec le professeur, auquel chacun montre ses cahiers1443. L’étude reprend à deux heures, après le repas de midi et la sieste et dure jusqu’à cinq heures. Une nouvelle fois, les élèves « rendent compte » de leurs travaux aux professeurs. Ils consacrent donc sept heures par jour au travail scolaire, à l’exception des périodes de vacances – deux fois par an1444 –, des dimanches et jours de fêtes ; les jours de fêtes solennelles, ils sont en congé1445. L. Tronson, dans ses « Entretiens particuliers » de 1679, avait codifié la vie dans les séminaires sulpiciens, imité par la plupart des autres congrégations enseignantes1446. Les horaires et l’emploi du temps sont, à Penang, comparables à ceux d’un séminaire français. Lever à cinq heures, coucher à neuf heures, prière et méditation au premier coup de cloche, messe, puis cours jusqu’au repas. Lecture du martyrologe et de l’Imitation au réfectoire, récréation et reprise des cours, prière du soir, dîner, visite à la chapelle et retour au dortoir et silence de nuit. C’est à peu de choses près ce qui se faisait à Penang, où l’on suivait le modèle de Saint-Sulpice. Ces horaires ont très peu évolué. Ils ont même été alourdis au point qu’en 1965, le Conseil des directeurs, tout en acceptant un nouvel emploi du temps, émet la réserve« qu’il laisse peu de place à la liberté des élèves, peu de possibilité de choix entre détente ou travail 1447. » La sévérité du règlement comme la lourdeur des horaires sont adoucis par une certaine bienveillance des directeurs : « Pour inspirer aux jeunes gens l’amour de l’étude, au lieu de la crainte, il vaut mieux se servir du plaisir 1448  », affirme M. Roost. Les punitions doivent être réservées aux écarts de conduite et non aux résultats scolaires et surtout – principe éducatif avisé –, elles doivent être comprises par les élèves :

‘On ne croit pas qu’il soit à propos de châtier les enfants pour les faire étudier, mais bien pour les fautes contre les bonnes mœurs laquelle punition doit être faite ni par colère ni en riant. Que lorsqu’ils sont véritablement coupables et qu’ils en conviennent au moins intérieurement, il est bon de leur faire connaître la cause pour laquelle ils sont châtiés et que c’est par pure affection pour leur propre bien1449 .

Il ne semble pas que les châtiments corporels aient été admis au Collège : « On doit être attentif à modérer la sévérité de certains maîtres qui à force de coups abrutissent les enfants », affirme Mgr Kerhervé. Mais il arrivait que certains directeurs y eussent recours, dérogeant aux usages :

‘Ayant reçu des accusations sur la conduite d’un élève, M. Tisserand le fit venir et il avoua que le mois précédent il avait pendant trois fois et à des jours différents, essayé de porter indécemment la main sur un jeune cochinchinois […] Quand nous apprîmes que le lendemain, M. le supérieur avait fustigé le coupable, singulier moyen de mâter les révoltes de la chair, et l’avait menacé d’expulsion en cas de récidive, c'est-à-dire forcé le conseil à ne pouvoir rien faire contre l’élève sans scandale, nous fûmes surpris qu’il eut agi dans une matière si grave contre le texte du règlement1450. ’

Ces incidents restent limités et les archives n’y font que de rares allusions. En revanche, les élèves sont très entourés pendant leurs études. Ils suivent, d’une part, des cours professés ex cathedra dans de grandes salles de classe. La méthode est traditionnelle et ne diffère nullement des pratiques en usage dans les séminaires ou les universités en France à la même époque. Elle ne fait nullement appel à la participation des élèves et incite au contraire à la passivité :

‘Pendant les cours, les élèves étaient calmes, silencieux ; on ne savait jamais ce qu’ils pensaient vraiment, sauf à travers leurs lettres, que le supérieur lisait, conformément au règlement. On découvrait alors qu’ils reprochaient à certains pères de ne pas se mettre suffisamment à leur niveau1451.’

Elle n’est guère plus stimulante pour le professeur : « On m’avait suggéré qu’il suffisait de se servir du manuel (le Tanquerey, qui remonte à la fin du XIX e siècle) et d’avoir seulement trois pages d’avance sur les élèves 1452  ! » Les archives du Collège ont conservé les traces d’une cabale montée par des séminaristes en 1933. Les raisons exactes de cette fronde ne sont pas claires, mais ce qui est très frappant, c’est que le grief mentionné dans la lettre du Délégué apostolique concerne précisément la méthode pédagogique en vigueur à Penang :

‘Une lettre qui vient du séminaire m’apprend qu’il y règne un certain trouble qui doit être pénible pour vous et qui peut devenir funeste pour tant de vocations confiées à vos soins. La lettre porte pour signature : Communitas alumnorum Collegii generalis Pinang […] Avant toute chose, je vous serai reconnaissant de me dire ce qu’il en est. En attendant, laissez- moi vous recommander la patience et la bonté. Vous devez savoir que les jeunes gens se gagnent plus par le cœur que par la raison. En tout cas je vous recommande d’être très discret au sujet de mon intervention. Comme ces jeunes gens ont le droit de recourir au représentant du Saint siège et que sans aucun doute, il peut y avoir pour eux dans ce recours un moyen de retrouver la paix, il ne serait ni sage ni juste de leur reprocher cette démarche et même de paraître leur en faire un grief quelconque. Je serais heureux de savoir de vous ce qui en est du grief énoncé par les récalcitrants contre vos professeurs, à savoir que pour tout enseignement ils ne font que lire l’auteur en classe1453.’

Les élèves saisirent effectivement les autorités romaines, causant un émoi certain. Le 2 mai 1934, le supérieur du Collège reçut à ce sujet une lettre signée du cardinal Fumasoni et de Mgr Salotti, les deux plus hautes personnalités de la Propaganda Fide, qui lui recommandaient la douceur plutôt que la manière forte pour rétablir l’ordre et la confiance mutuelle1454. Pendant la phase d’aggiornamento du Collège, les réformes portèrent aussi bien sur les programmes que sur les méthodes :

‘Q.: Vous semble-t-il que la pédagogie pratiquée au Collège Général était novatrice, comparée à ce qui se faisait en France ?
M.A.: Jusqu’au concile, c’était très classique et parfois rétrograde. Mais après le concile, cela a changé. Les professeurs étaient bien formés, la plupart avaient fait la Grégorienne ou le biblique à Rome. Du point de vue pédagogique, on demandait plus d’initiative aux élèves. Il y a eu par exemple des groupes de discussion et de partage. Chaque professeur avait le sien. C’était dans la ligne de l’Action catholique, de ce que prônaient la JOC et la JEC : Voir, juger, agir. Le Collège a eu certainement un rôle pionnier1455.’

En plus des cours magistraux, les élèves avaient des entretiens personnels avec les directeurs. Le règlement de 1848 ne montre pas toujours clairementla différence entre les « cours » (sont-ils collectifs ?) et les « entretiens individuels » (sont-ils strictement privés)1456  ? Mais il fait une distinction entre deux formes de l’apprentissage individuel : le travail surveillé en salle d’étude et la leçon particulière. Dans ce dernier cas, les élèves sont parfois confiés à un ancien élève dont le choix est fait avec circonspection, afin d’éviter les amitiés particulières ou le sectarisme1457. Parce qu’il est plus aisé à un Chinois, par exemple, d’expliquer le latin à un autre Chinois, la langue maternelle décide du choix du tuteur. Le recours fréquent au tutorat s’explique, partiellement au moins, par le manque de personnel européen, mal endémique régulièrement déploré par les supérieurs successifs. Cette méthode était loin cependant de faire l’unanimité. Elle fit même l’objet d’une polémique assez vive. Pour les uns, elle ne menait à rien de bon :

‘Comme vous voyez, nous sommes tous du système contraire à celui de certaines personnes qui croient à la suffisance de l’enseignement mutuel ; je ne m’étendrai pas à vous énumérer les inconvénients, je sais que vous les connaissez. Il suffit de vous dire que par ma propre expérience et celle des autres, je sais que les élèves ne font rien en étudiant avec les élèves ; et il arrive souvent qu’après avoir passé un long temps au Collège, ils ne sont pas même dans le cas de lire librement le latin; ensuite on criera à tue-tête que les gens de l’Orient sont incapables de fournir un bon sujet au sacerdoce1458.’

Pour les autres, le manque de personnel européen et l’objectif primordial de la Société, la création d’un clergé indigène, plaidaient au contraire en faveur de la préparation des élèves à l’enseignement :

‘Quant à l’emploi des élèves les plus avancés à l’enseignement des moins avancés, c’est un système défectueux si on y emploie des élèves qui n’ont point encore fini leurs études. Mais on devra retenir au Collège quelques-uns de ceux qui ont terminé leurs études essentielles pour les employer à l’enseignement, non pendant quelques mois, mais pendant plusieurs années et même après qu’ils auraient été ordonnés prêtres […] ils se formeraient à l’enseignement, ils deviendraient de bons maîtres, ils aideraient les directeurs européens, non seulement pour l’enseignement, mais aussi pour la surveillance des élèves et même pour les détails temporels. Quand ils seraient prêtres, ils pourraient être utiles aussi pour entendre la confession des élèves, surtout de ceux qui sont nouvellement arrivés au Collège et ne peuvent pas se confesser en latin […] Car il est non seulement utile mais même à mon avis nécessaire que les missions aient parmi leurs prêtres indigènes et leurs catéchistes des sujets capables d’enseigner au moins le latin : car pour la Cochinchine, la persécution n’y durera pas toujours, j’en ai la confiance, alors quand elle sera obligée de rétablir des Collèges et des séminaires, ne sera-t-elle pas bien aise d’avoir quelques prêtres ou catéchistes capables d’être employés à l’enseignement1459.’

Cette forme d’enseignement resta finalement assez marginale, semble-t-il, de même que le projet de transformer le Collège en « école des hautes études », où l’on eût formé des professeurs indigènes, n’aboutit jamais. Il arrivait toutefois que l’on passât le relais à des professeurs indigènes, aptes à donner aux plus jeunes des explications dans leur langue maternelle : « Distribution des charges : M. Tisserand est chargé d’un cours de théologie dogmatique, d’un cours de latin, du petit catéchisme, du catéchisme annamite. Le professeur Chinois Sias est chargé de deux classes de latin, le professeur Annamite Do est chargé de deux classes de latin 1460. » Mais comme c’est un élément étranger qui entre dans l’enceinte du Collège, les directeurs s’entourent de précautions. Le 2 janvier 1885, le Conseil édicte un « règlement pour le maître chinois » qui stipule notamment qu’il lui est interdit de s’écarter du programme, de recevoir, de fréquenter les élèves et d’apprendre les langues étrangères1461. Pour évaluer les élèves, des examens sont organisés :

‘Il a été statué également que pour engager les élèves à étudier avec plus d’ardeur, il y aurait comme dans les collèges d’Europe deux examens par an, qui précèderaient immédiatement les vacances. Enfin il a été décidé que l’on ferait les notes des élèves en Conseil, que chaque directeur devrait faire connaître ce qu’il sait et ce qu’il pense de chaque élève en particulier afin que ces notes prises en commun deux fois par an, surtout aux périodes d’examen, soient un fondement solide sur lequel MM. les Vicaires Apostoliques puissent porter un jugement certain des élèves1462.’

Mgr Kerhervé recommandait deux sessions par an1463. Le règlement de 1848, lui aussi, prévoit deux examens annuels, avant les vacances. Il fut également question de modifier le rythme de l’année, les deux semestres s’avérant trop longs pour les élèves, et de passer au découpage trimestriel, comme en France ou au séminaire de Kandy. Le coutumier de 1849 donne avec exactitude le déroulement de la semaine d’examens du mois de juin :

‘Les 21, 22, et 23 juin, matin, a lieu l’examen de tous les élèves divisés en deux bureaux. Les trois classes supérieures étaient réunies à la salle de conférence et le reste de la communauté à la salle de billard. Pendant ces trois jours la récréation après le déjeuner a été prolongée jusqu’à 8 h ½. De 9 à 11, examen, ensuite récréation jusqu’à l’examen particulier. Le soir, récréation jusqu'à 2 h ½ , étude de 2 h ½ à 3, de 3 à 5 examen ensuite récréation. On avait fixé ½ heure pour trois élèves1464.’

Un autre, plus récent (1939) précise qu’il y avait des écrits et des oraux. Pour ces derniers, la méthode fait appel à la mémoireplus qu’à la réflexion : « Ils étaient très scolaires, apprenaient par cœur. Comprenaient-ils tout ? Mais cela suffisait pour les examens, comme c'était d'ailleurs le cas dans bien d'autres séminaires, en particulier à Rome », commente Jean l’Hour. En cela, le Collège ne se distinguait pas des autres séminaires de l’époque. Celui de Paris avait mis au point, pour interroger les élèves, un tirage au sort :

‘Nous sommes en train de faire subir les examens de milieu de l’année. Ici on pratique un système qu’on n’a pas à Pinang. On divise les matières en numéros ; chacun vient tirer un numéro et, dans un programme qu’il a sous la main, lit le questionnaire de ce numéro et répond succinctement à toutes ces questions sans qu’on ait besoin de l’interroger. Il me semble qu’avec ce système, on peut plus facilement s’assurer si un élève a bien préparé ses examens et reconnaître sa capacité1465.’

Mais de quelle capacité parle-t-on, l’élève se bornant à réciter par cœur sans devoir répondre à la moindre question1466 ? Enfin, à l’issue des examens, le Conseil se prononce sur les passages dans la classe supérieure et les appels aux ordres. Le Conseil vote (c’est le seul cas, avec l’élection du supérieur), le supérieur ayant une voix prééminente :

‘Le conseil considère le processus à suivre pour l’appel aux ordres et décide : le Conseil considèrera chaque élève susceptible d’être appelé et prendra une décision à son égard ; la décision du conseil sera notifiée à l’intéressé par le P. Sup. ; l’appelé suivant l’avis de son directeur présentera alors sa demande officielle ou son refus d’avancer1467 .

L’appel aux ordres dépend des résultats aux examens et de l’année d’entrée au Collège :

‘Pour tous, Tonsure 2e année de théologie en septembre. Pour ceux qui quittent le Collège minorés (Mandalay, Toungoo, Annamites) Lectorat en 3e année de théologie, Acolytat en 4e année. Pour ceux qui quittent le Collège diacres (Rangoon, Siam, Laos), 4 Ordres mineurs en 3e année de théologie, Sous-diaconat et Diaconat en 4e année. Pour ceux qui quittent le Collège prêtres (Malacca et quelques cas exceptionnels), 4 Ordres mineurs en 3e année de théologie, Sous-diaconat et Diaconat le lendemain du Sous-diaconat en petite ordination, en 4e année en septembre, Prêtrise en 4e année de théologie en décembre1468. ’

Seules les ordinations aux ordres mineurs et au diaconat ont lieu au Collège, sauf lorsque ce sont des élèves de Malaisie. En règle générale, les vicaires apostoliques se réservent le droit de conférer eux-mêmes les ordres majeurs à leurs ressortissants. Il arrive aussi qu’ils se déplacent et viennent à Penang présider les cérémonies d’ordinations : « Le Conseil prend connaissance d’une lettre de Mgr Gardet, vic. apost. de Birmanie Méridionale, dans laquelle Sa grandeur annonce son intention de venir à Pinang conférer les ordres mineurs à ses six tonsurés 1469 »

[Figure nº17]
[Figure nº17]
Notes
1441.

Volume 339, M. Lolivier à M. Chaumont, 26 avril 1820.

1442.

Le règlement de 1665 fixe le réveil à quatre heures et demie et le début des cours à sept heures.

1443.

« De neuf heures à dix heures, ou de dix heures à onze heures, en alternance et durant une heure, ils rendront compte de leurs études aux maîtres qui examineront avec attention leurs cahiers », Règlement, 1848, Règles particulières, art. 7.

1444.

« Deux fois par an, il y aura des vacances de quinze jours, commençant les premiers lundis de janvier et de juillet », Idem, art. 31.

1445.

« Les jours de fêtes solennelles, il y aura récréation après le petit déjeuner jusqu’à la messe solennelle, qui sera chantée à neuf heures ; après la messe et jusqu’à onze heures, il y aura récréation de la même façon et après la récitation du rosaire jusqu’à l’examen ; ces jours-là il n’y aura pas d’assemblée ni d’explication de la Sainte Ecriture, ni de catéchisme ; les Vêpres seront chantées à l’heure habituelle », Idem, art. 21.

1446.

Cf. Marcel Launay, Les séminaires français, op. cit., p. 84-88.

1447.

Procès-verbaux, 13 janvier 1965.

1448.

Manière d’élever les écoliers indiens, donnée par M. Roost supérieur du Collège de Siam, 1713, op. cit.

1449.

M. Roost, idem. « La nécessité dans laquelle sont ces écoliers de parler latin pour s’entendre étant de différentes nations fera que de la langue ils en sauront toujours assez sans qu’au préjudice de leur santé on leur fasse de l’étude un supplice », Mgr Kerhervé, art. IV.

1450.

Vol. 339, M. Duclos aux directeurs de Paris, juillet 1844. « Ayant fait venir l’élève accusé dans ma chambre, il chercha à s’excuser en disant qu’il avait voulu éveiller l’élève cy pour aller tirer le fusil ensemble au jardin pour éloigner les voleurs; ensuite pressé par mes questions, il s’avoua coupable d’avoir eu mauvaise intention; sur quoi je le frappai fortement d’un bon nombre de coups de rotin et lui enjoignit de porter son lit dans une cellule que je lui assignai dans l’autre aile du dortoir, ce qui fut aussitôt exécuté. »

1451.

Entretien avec Jean l’Hour, op. cit.

1452.

Idem.

1453.

CG 3271, Délégation Apostolique de l’Indochine, au R.P. Rouhan Sup. Collège Général, Huê, 28 décembre 1933. Fr. Colomban m. Dreyer, ofm, arch. D’Adulis, délégué apos. 

1454.

CG 3271, S. Congregatio de Propaganda Fide, Romae, 2 Maii 1934.

1455.

Entretien avec M. Arro, op. cit.

1456.

« De deux heures jusqu’à trois heures, ils s’adonneront à l’étude et, de trois heures jusqu’à cinq heures comme le matin et successivement durant une heure, ils rendront compte de leurs études à leurs maîtres […] Après le cours et jusqu’à cinq heures ils resteront à l’étude », Règlement, 1848, Règles particulières, art. 12 et 13.

1457.

« Ils choisiront avec beaucoup de précaution pour maîtres ceux des anciens qui, par leur vertu seront les plus propres à se faire respecter et les plus capables de contenir les autres dans le devoir, de crainte qu’il ne leur arrive de donner les brebis à garder au loup, ce qui porterait au collège un coup qui, dans la suite, leur causerait autant de douleur, que de mal à toutes les Missions […] Il serait à souhaiter que des deux maîtres qui doivent veiller sur les autres, l’un fût toujours chinois et l’autre tonkinois. Car ils sont sujets à avoir pour ceux de leur nation des égards qui ne font pas tant de plaisir à leurs compatriotes que de peine aux autres. Ces deux nations ont toujours formé dans le collège deux partis qui ne se soumettent pas volontiers l’un à l’autre. Lorsqu’un Tonkinois, par exemple, est châtié par un Chinois, il persuade aisément à ceux de son pays que le maître n’agit que par passion, par haine et par mépris pour les Tonkinois qui sont toujours d’accord ; quand il s’agit des intérêts de la nation, ils murmureront publiquement dans leur langue, des maîtres et des missionnaires, sans qu’on ait beaucoup lieu d’espérer qu’aucun d’eux veuille ou ose, en avertissant les missionnaires de ce qui se passe, trahir les prétendus intérêts de la patrie », Mgr Kerhervé, op. cit., première partie, art. 1 et 3.

1458.

Vol. 339, M. Duclos aux Directeurs du séminaire de Paris, 09 novembre 1844.

1459.

DB 460 – 5, M. Langlois à M. Tisserand, supérieur du Collège général, Paris, 22 juillet 1845.

1460.

Procès-verbaux, 26 avril 1847. Cette pratique est mentionnée dans les règlements plus anciens : « Lorsqu’ils recevront quelque nouvelle recrue, ils luy assigneront des maîtres qui puissent luy expliquer dans sa langue maternelle le sens et la force des mots latins. Par ce moyen, le maître s’exercera dans sa langue et le disciple sans oublier la sienne fera beaucoup de progrès dans ses études », écrit Mgr Kerhervé.

1461.

« Le maître chinois employé au Collège général fait partie de la communauté et comme tel est soumis à l’autorité du P. Sup. Il ne lui est pas loisible de partir du Collège sans en avoir obtenu la permission du P. Sup. Il ne peut pas changer l’heure de ses classes ni s’en absenter. Il doit pendant ses classes expliquer uniquement les auteurs de la classe et ne pas s’occuper de choses étrangères. S’il lui arrive d’avoir des difficultés avec des élèves de ses classes, c’est au P. Sup. qu’il doit recourir pour les faire cesser. Il ne pourra jamais recevoir d’élève dans sa chambre mais il devra descendre ou dans sa classe ou dans la cour. Il lui est formellement défendu de recevoir ou d’expédier des lettres pour les élèves, ni faire pour eux aucune commission. Défense lui est faite d’étudier aucune langue étrangère Il ne doit s’occuper d’aucune affaire extérieure, même relative au bien de la mission ni communiquer aux élèves aucune nouvelle du dehors. Il ne sera jamais sorti de sa chambre sans être revêtu de sa toge. Il n’est en aucune façon chargé des domestiques. Il ne pourra recevoir personne dans sa chambre, mais seulement dans le local qui lui est indiqué pour cette fin. Il ne lui est aucunement permis d’introduire de sa propre autorité des étrangers dans le Collège. Pour se confesser il sera libre de prendre soit un Père du Collège, soit un Père de la mission. Il assistera avec les élèves aux offices publics », Procès-verbaux, 21 janvier 1885, « Règlement pour le maître chinois ».

1462.

Procès-verbaux, 26 juin 1848.

1463.

« Si tous les ans, au lieu d’un examen, on leur en faisait subir deux sur leurs études, elles seraient mieux réglées, il leur arriverait moins de se négliger dans un temps et de s’appliquer trop dans un autre. Il ne leur en coûterait pas tant de travail pour s’y préparer et, s’en tirant avec plus d’honneur, ils auraient plus de goût pour l’étude », Mgr Kerhervé, deuxième partie, art. 10.

1464.

« Deux fois par an, durant la semaine qui précède immédiatement les vacances, il y aura un examen général de tous les élèves ; qu’ils soient donc attentifs tout au long de l’année aux matières qui leur sont proposées, et qu’ils les révisent ensuite attentivement, afin de tout retenir plus facilement au moment de l’examen et de pouvoir l’exposer », Règlement, 1848, Règles particulières, art. 30. « Vous me demandez quelles remarques j’ai à faire au sujet des vacances réparties en trois périodes égales. Comme cela est plutôt en dehors des habitudes romaines, il se peut que des explications vous soient demandées. Vous pourrez leur dire que la fatigue très prononcée des élèves au bout de cinq mois d’études sans interruption faisait que leur santé s’en ressentait. Il faut leur faire comprendre que nos élèves supportent mal la fatigue des études car le climat chaud de Penang est pénible même aux indigènes, lorsqu’ils mènent la vie de séminaire. De plus, donner des vacances plus longues qu’un mois présente des inconvénients : les élèves finissent par s’embêter et c’est alors que des histoires regrettables finissent par se produire. Du reste on se met partout à la division en trimestre, il vient d’en être ainsi à St Sulpice et il en était ainsi à Kandy depuis longtemps déjà », DB 460-1, P. Garnier, Procureur général des missions, Rome, 28 avril 1932.

1465.

DB 460-5, M. Chibaudel à M. Laigre, Paris, le 3 mars 1881.

1466.

Exemple de devoir donné en mai 1940 :

« Indica quaenam in meditatione fieri debent, ut vere mereatur nomen orationis mentalis ?

Quo nomine saepe vocatur canticum « Benedictus… » et canticum « Nunc dimittis… » ?

Quatuor Evangelistae quomodo simbolice repraesentatur ?

Quaenam dispositiones requiruntur ut homo peccator justificari possit ? »

La copie obtient 6/10 (1, 2 ¼ , 1 ¾ , 1). La fiche comporte les appréciations suivantes :

« Apprend par cœur, et récite imperturbablement des pages de son manuel de philo. Mais…il ne faut pas lui demander d’explications […] Dissertation de morale assez bien, personnelle, vraiment pensée avec des exemples bien choisis et un exposé clair. Sait expliquer une chose. Astucieux. » « 2 juillet 1939 Examen liturgiae sacrae

Q I. Qandonam omittitur graduale in missa ? QII. Quaenam praefatio in missa est adhibenda ? QIII. Quomodo ex rubricis generalibus ordinanda est missa ?»

1467.

Procès-verbaux, 8 août 1950.

1468.

Procès-verbaux, 4 octobre 1937.

1469.

Procès-verbaux, 5 mars 1963.